Réunion LMD du 5 mai 2009 : fausse licence en trompe l’oeil !

5 mai 2009

La grand messe LMD du 5 mai au ministère fait suite à celle qui a été organisée le 18 novembre 2008 : depuis 30 ans que les infirmières attendent la reconnaissance universitaire de leurs études, elles doivent se contenter d’un simple "grade" sans "diplôme" de Licence, avec en prime une baisse de leur temps de formation !

Nous ne pou­vons que nous satis­faire des annon­ces de Nicolas Sarkozy et Roselyne Bachelot : reconnais­sance Licence et pas­sage en caté­go­rie A ! Hélas, l’inten­dance va dans l’autre sens, avec des ser­vi­ces minis­té­riels qui nous pro­po­sent aujourd’hui un pro­gramme de déva­lo­ri­sa­tion des études d’infir­miè­res pour la rentée de sep­tem­bre 2009 :
- la for­ma­tion de 38 mois depuis 1992 va être réduite à 34 mois : économie de 4 mois de for­ma­tion pour tous, et de 4 mois de salaire pour les pro­mo­tions pro­fes­sion­nel­les
- la durée d’étude de 4.760 heures depuis 1979 (direc­ti­ves euro­péen­nes sur un mini­mum de 4.600 heures) va être réduite à 4.200 heures
- la for­ma­tion reconnue au niveau licence, mais avec un pro­gramme de for­ma­tion com­por­tant 40 % de temps de tra­vail per­son­nel vir­tuel (1.200 heures sur les 3.000 ensei­gnées en IFSI)
- une simple reconnais­sance de "grade de licence", via un par­te­na­riat entre les IFSI et les Universités, qui prouve bien que nous ne serons pas en "uni­ver­si­ta­ri­sa­tion", et nous n’aurons pas de "diplôme de licence"

La Fédération santé CFE-CGC exige une véri­ta­ble filière pro­fes­sion­nelle LMD dans le cadre d’un diplôme, et non un simple grade de licence. Ainsi, il est incom­pré­hen­si­ble de nous dire qu’une filière en scien­ces infir­miè­res est irréa­li­sa­ble en France, alors qu’elle existe déjà dans de nom­breux pays d’Europe, sans parler du Liban et de l’Afrique fran­co­phone.

Pour la Conférence des Présidents d’Université, les Ecoles de sages-femmes vont pou­voir être rapi­de­ment inté­grées à l’uni­ver­sité, mais pas les IFSI : selon la posi­tion votée par l’assem­blée géné­rale du 16 avril 2009 "la CPU consi­dère que la déli­vrance du grade de licence cons­ti­tue un com­pro­mis per­met­tant l’enga­ge­ment du pro­ces­sus d’uni­ver­si­ta­ri­sa­tion de ces for­ma­tions, tout en per­met­tant la pour­suite de la déli­vrance du diplôme d’État en soins infir­miers."

Le Président de la com­mis­sion « santé » de la CPU, Yvon Berland a indi­qué que « la réforme sera appli­quée à la ren­trée pro­chaine pour la for­ma­tion en soins infir­miers, et pro­ba­ble­ment à la ren­trée 2010 pour les kiné­si­thé­ra­peu­tes et les ortho­pho­nis­tes... A la fin de leur cursus, les élèves infir­miers obtien­dront, en plus de leur diplôme d’exer­cice, le grade de licence, et non le diplôme de licence. En effet, il n’est pas pos­si­ble d’attri­buer deux diplô­mes pour la même for­ma­tion, et prio­rité est donnée au DE. » Pourtant les minis­tres de la santé et de l’ensei­gne­ment supé­rieur se sont enga­gés sur le carac­tère « double diplô­mant » des études d’infir­miè­res !

Le syn­di­cat infir­mier de la CFE-CGC trouve curieux que ce qui est pos­si­ble pour les Ecoles de sages-femmes, ne le soit pas pour les para­mé­di­caux ! Deux poids, deux mesu­res ?

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