Discours du Ministre au Salon Infirmier (octobre 2005)

Xavier Bertrand

18 janvier 2006

Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent, et il est bien connu que les politiques sont plus forts en paroles qu’en actes. Néanmoins, nous estimons intéressant de vous communiquer les principaux extraits du discours de notre Ministre, Xavier BERTRAND, au Salon Infirmier le 20 octobre 2005 pour connaître ses positions sur l’évolution de la profession infirmière.

Je viens très récem­ment de déci­der en accord avec le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche François GOULARD de lancer les concer­ta­tions préa­la­bles pour mettre en oeuvre rapi­de­ment la réforme LMD des pro­fes­sions para­mé­di­ca­les et de défi­nir le cursus et le contenu de la for­ma­tion condui­sant au DE. ( ...)

La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) infir­mière, dont les moda­li­tés seront exa­mi­nées à partir de décem­bre, doit per­met­tre de faire reconnaî­tre et valo­ri­ser des enga­ge­ments et des for­ma­tions pro­fes­sion­nels, par exem­ple dans le domaine de l’enca­dre­ment, de la coor­di­na­tion du soin, ou de la prise en charge des mala­dies chro­ni­ques. C’est une démar­che com­plé­men­taire de l’exten­sion du champ de com­pé­tence infir­mier dans le cadre de la délé­ga­tion de com­pé­tence. ( ...)

Le sou­hait exis­tait depuis des années de faire évoluer vos pro­fes­sions et vos car­riè­res dans le domaine propre des com­pé­ten­ces cli­ni­ques en créant notam­ment des fonc­tions par­ti­cu­liè­res « d’infir­mier cli­ni­cien » ou dans les domai­nes spé­ci­fi­ques comme l’onco­lo­gie. Cela existe dans d’autres pays, où ils sont appe­lés « infir­miers de pra­ti­ques avan­cées ». ( ...)

Dans le cadre de la délé­ga­tion de soins, je pense également que le renou­vel­le­ment de cer­tai­nes pres­crip­tions, en par­ti­cu­lier dans le cas de mala­dies chro­ni­ques, pour­rait être le fait des infir­miers, même si la pres­crip­tion ini­tiale doit rester sous la res­pon­sa­bi­lité du méde­cin. Je pense que le droit de pres­crip­tion que vous reven­di­quez pour­rait faci­li­ter la prise en charge du patient. C’est un des aspects de la coor­di­na­tion des soins au ser­vice de la maî­trise médi­ca­li­sée des dépen­ses de santé. ( ...)

La pos­si­bi­lité de réa­li­ser des consul­ta­tions infir­miè­res et le droit à la pres­crip­tion devraient en effet trou­ver leur place dans le cadre de la coor­di­na­tion de par­cours de soin auquel je suis très atta­ché. Le décret rela­tif à l’exer­cice de la pro­fes­sion d’infir­mier devra être, sur ces bases, réac­tua­lisé. ( ...)

Je suis également dis­posé à réflé­chir, avec les infir­miers de blocs hos­pi­ta­liers, à une montée en charge pro­gres­sive et orga­ni­sée de leur pré­sence dans les blocs, avec la pers­pec­tive à terme d’une exclu­si­vité d’exer­cice. ( ...)

Par ailleurs, les mis­sions de la Commission du Service de Soins Infirmiers (CSSI) sont désor­mais étendues à l’ensem­ble des soins infir­miers, médico-tech­ni­ques, et de réé­du­ca­tion.
Elle est également asso­ciée à la défi­ni­tion de la poli­ti­que d’amé­lio­ra­tion conti­nue de la qua­lité des soins, ainsi qu’à l’évaluation des pra­ti­ques pro­fes­sion­nel­les. Du fait de l’élargissement de ses com­pé­ten­ces, sa com­po­si­tion doit être adap­tée et ses mem­bres doi­vent à l’avenir être élus. ( ...)

Je connais le désir de nom­breux pro­fes­sion­nels de voir les 450.000 infir­miers se doter d’une struc­ture repré­sen­ta­tive de leur pro­fes­sion. Ils sou­hai­tent lui assi­gner les mis­sions tra­di­tion­nel­les d’un Ordre. Je pense aussi qu’une struc­ture est néces­saire dans le monde infir­mier pour porter et déve­lop­per l’évaluation des pra­ti­ques pro­fes­sion­nel­les (EPP) et la dif­fu­sion des bonnes pra­ti­ques de soins, en lien avec la Haute auto­rité de santé.

J’ai ren­contré beau­coup de par­ti­sans d’une telle struc­ture, et d’autres qui ne l’étaient pas. Je leur ai tenu le même lan­gage qu’à vous aujourd’hui. Certains pro­blè­mes d’orga­ni­sa­tion, comme la contri­bu­tion à cette ins­tance, n’ont pas encore obtenu de réponse satis­fai­sante, ni sur­tout de réponse concer­tée. J’ai entamé une concer­ta­tion sur ces ques­tions avec les orga­ni­sa­tions infir­miè­res. Mais j’ai également demandé à mes inter­lo­cu­teurs d’enga­ger un dia­lo­gue au sein de la pro­fes­sion.

Dès que mes inter­lo­cu­teurs m’auront adressé les résul­tats de cette concer­ta­tion, je pren­drai, en toute connais­sance de cause, une déci­sion avant la fin de l’année.
La répar­ti­tion des soins infir­miers sur le ter­ri­toire est aussi un de mes sujets de réflexion prio­ri­taire, qui concerne l’orga­ni­sa­tion de votre pro­fes­sion. C’est la ques­tion de l’accès aux soins qui est ici en jeu.

Aujourd’hui, le nombre d’infir­miers libé­raux décroît dans cer­tains dépar­te­ments alors qu’il aug­mente dans des dépar­te­ments déjà bien pour­vus. Il importe de pro­po­ser une offre de soins infir­miers de qua­lité sur l’ensem­ble du ter­ri­toire.

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