Secteur privé : la retraite progressive pérennisée

20 janvier 2011

Le dis­po­si­tif de retraite pro­gres­sive, qui devait pren­dre fin le 31 décem­bre 2010, est doré­na­vant appli­ca­ble sans limi­ta­tion de durée. Il permet à un assuré âgé de plus de 60 ans, dis­po­sant d’au moins 150 tri­mes­tres d’assu­rance vieillesse, de cumu­ler une acti­vité à temps par­tiel (moins de 80 % de la durée légale) avec une frac­tion de sa pen­sion de retraite.

Les coti­sa­tions acquit­tées au titre de l’acti­vité par­tielle per­met­tent d’aug­men­ter les droits à retraite de l’assuré, la pen­sion étant recal­cu­lée au moment du départ en retraite défi­ni­tive.

Cela concerne à la fois les sala­riés du régime géné­ral (décret n°2010-1730) et les tra­vailleurs indé­pen­dants (arti­sans, com­mer­çants et chefs d’entre­prise agri­cole - décret n°2010-1739).

La mise en œuvre de la retraite pro­gres­sive néces­site l’accord des deux par­ties (employeur et sala­rié). En effet, ce dis­po­si­tif n’est obli­ga­toire ni pour l’employeur, qui n’est pas tenu d’accor­der un temps par­tiel au sala­rié qui le demande, ni pour le sala­rié, à qui l’employeur ne peut impo­ser de passer à temps par­tiel.

Fiche pra­ti­que sur la retraite pro­gres­sive :
http://www.tra­vail-emploi-sante.gouv.fr/infor­ma­tions-pra­ti­ques,89/fiches-pra­ti­ques,91/emploi-des-seniors,610/la-retraite-pro­gres­sive,12809.html

La retraite pro­gres­sive permet aux sala­riés âgés d’au moins 60 ans de tra­vailler à temps par­tiel tout en béné­fi­ciant d’une frac­tion de leur pen­sion de retraite (retraite de base et com­plé­men­tai­res). Depuis le 1er juillet 2006, les condi­tions pour béné­fi­cier du dis­po­si­tif ont été assou­plies : la retraite pro­gres­sive est désor­mais ouverte aux sala­riés jus­ti­fiant de 150 tri­mes­tres vali­dés au titre de l’assu­rance vieillesse. Les droits des sala­riés ont été également amé­lio­rés puis­que les coti­sa­tions ver­sées pen­dant la période de retraite pro­gres­sive seront prises en compte au moment de la liqui­da­tion défi­ni­tive de la retraite.

Sommaire
 En quoi consiste la retraite pro­gres­sive ?
 Quelles sont les condi­tions pour en béné­fi­cier ?
 Quelles sont les démar­ches à accom­plir ?

En quoi consiste la retraite pro­gres­sive ?

La retraite pro­gres­sive s’adresse aux sala­riés âgés d’au moins 60 ans. Elle leur permet de tra­vailler à temps par­tiel et de per­ce­voir une frac­tion de leur retraite égale à :
 30 % pour une acti­vité pro­fes­sion­nelle com­prise entre 60 et 80 % d’un temps com­plet dans l’entre­prise,
 50 % pour une acti­vité infé­rieure à 60% et au moins égale à 40% d’un temps com­plet,
 70 % pour une durée de tra­vail infé­rieure à 40 % d’un temps com­plet.

Ainsi, par exem­ple, pour une durée de tra­vail à temps par­tiel de 20 heures par semaine dans une entre­prise dans laquelle la durée du tra­vail à temps com­plet est de 35 heures, le sala­rié effec­tue : 20/35 x 100 = 57,14 % du temps com­plet. La frac­tion de pen­sion qui lui sera versée au titre de la retraite pro­gres­sive sera donc égale à 50 % du mon­tant de la pen­sion entière à laquelle il a droit.

La retraite pro­gres­sive dure aussi long­temps que l’acti­vité par­tielle qui y ouvre droit est pour­sui­vie. Elle est rem­pla­cée par une retraite com­plète, à la demande du béné­fi­ciaire, lors­que celui-ci cesse tota­le­ment son acti­vité.

La retraite pro­gres­sive est sus­pen­due si le sala­rié reprend une acti­vité à temps com­plet ou exerce une autre acti­vité à temps par­tiel en plus de celle ouvrant droit au ver­se­ment d’une frac­tion de sa pen­sion.

Pendant toute la période de tra­vail à temps par­tiel, le béné­fi­ciaire de la retraite pro­gres­sive conti­nue de coti­ser et d’accu­mu­ler ainsi des droits pour sa retraite défi­ni­tive. Au moment de son départ en retraite défi­ni­tive, sa pen­sion sera donc recal­cu­lée en inté­grant les droits acquis au titre des coti­sa­tions ver­sées pen­dant sa période de retraite pro­gres­sive.

La retraite pro­gres­sive s’appli­que également aux régi­mes com­plé­men­tai­res des cadres (AGIRC) et des non-cadres (ARRCO). Ainsi, les sala­riés peu­vent faire liqui­der une retraite pro­gres­sive à la fois par la Sécurité sociale et par les régi­mes com­plé­men­tai­res. La frac­tion de pen­sion versée par ces régi­mes dépend du taux d’acti­vité à temps par­tiel, dans les mêmes condi­tions que pour les pen­sions de base (30% pour une acti­vité pro­fes­sion­nelle com­prise entre 60 et 80 % d’un temps com­plet, 50 % pour une acti­vité infé­rieure à 60% et au moins égale à 40% d’un temps com­plet, 70 % pour une durée de tra­vail infé­rieure à 40 % d’un temps com­plet).

L’acti­vité à temps par­tiel permet de conti­nuer à acqué­rir des points de retraite dans les régi­mes com­plé­men­tai­res. Sur les condi­tions et les moda­li­tés appli­ca­bles, il convient de se ren­sei­gner auprès de ses régi­mes de retraite com­plé­men­taire.

Quelles sont les condi­tions pour en béné­fi­cier ?

Depuis le 1er juillet 2006, pour béné­fi­cier d’une retraite pro­gres­sive du régime géné­ral de la Sécurité sociale, il faut :
 avoir au moins 60 ans ;
 jus­ti­fier de 150 tri­mes­tres vali­dés (tri­mes­tres d’assu­rance et pério­des reconnues équivalentes) au titre de l’assu­rance vieillesse dans les régi­mes de base obli­ga­toi­res (régime géné­ral, régime des sala­riés agri­co­les, régi­mes des pro­fes­sions arti­sa­na­les, indus­triel­les et com­mer­cia­les, des pro­fes­sions libé­ra­les et des pro­fes­sions agri­co­les) ;
 exer­cer l’acti­vité sala­riée à temps par­tiel conser­vée à titre exclu­sif. Celle-ci doit être infé­rieure à 80 % de la durée légale ou conven­tion­nelle du tra­vail appli­ca­ble dans l’entre­prise concer­née. La retraite pro­gres­sive est ouverte aussi bien aux sala­riés qui tra­vaillent déjà à temps par­tiel ou à ceux qui pas­sent à temps par­tiel au moment de leur demande de retraite pro­gres­sive.

L’employeur n’est pas tenu d’accor­der un temps par­tiel au sala­rié qui le demande. De la même façon, l’employeur ne peut pas impo­ser à un sala­rié de passer à temps par­tiel. L’accord des deux par­ties (employeur et sala­rié) est donc néces­saire pour la mise en œuvre de la retraite pro­gres­sive.

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

L’infirmière accompagne le patient aux prises avec la bureaucratie des soins de santé

Un diagnostic tombe. Les traitements commencent. Puis viennent les démarches : formulaires à (…)

Quand les décisions médicales paralysent, l’infirmière devient la clé pour avancer

Se retrouver face à des choix médicaux contradictoires est une situation angoissante. Les (…)

Répondre aux besoins de santé par la formation infirmière en Europe

"Répondre aux besoins de santé par la formation infirmière en Europe" : l’équipe du SNPI, (…)

Ratios de patients par infirmière : texte adopté en Commission de l’Assemblée nationale

Enfin une bonne nouvelle pour les #soignants ! La proposition de loi instaurant un nombre de (…)

Plaies et cicatrisation : une expertise infirmière, méconnue par la réglementation

En France, environ 2 millions de personnes souffrent chaque année de plaies chroniques. Un (…)

La relation qui soigne : l’oubliée des missions infirmières officielles

Un patient n’attend pas qu’un soin technique. Il veut être écouté, compris, rassuré. Pourtant, (…)