Missions de l’infirmier en santé au travail

Missions de l'infirmier en santé au travail

16 septembre 2017

L’infir­mier recruté par un ser­vice de santé au tra­vail doit avoir suivi une for­ma­tion en santé au tra­vail : si ce n’est pas le cas, l’employeur l’y ins­crit au cours des douze mois qui sui­vent son recru­te­ment et favo­rise sa for­ma­tion conti­nue.

Cette obli­ga­tion de for­ma­tion doit per­met­tre aux infir­miers d’enri­chir leurs mis­sions puisqu’ils sont des acteurs de la santé en entre­prise et que leur connais­sance fine des sala­riés et des pro­ces­sus de tra­vail doit être mise au ser­vice de la santé au tra­vail et de la pré­ven­tion des ris­ques pro­fes­sion­nels.

Dans le res­pect des dis­po­si­tions du Code de la santé publi­que et sur la base du pro­to­cole écrit élaboré par le méde­cin du tra­vail, l’infir­mier de santé au tra­vail a pour mis­sion de :
- Réaliser les visi­tes d’infor­ma­tion et de pré­ven­tion, ainsi que leurs renou­vè­le­ments dans le cadre du suivi indi­vi­duel de l’état de santé des sala­riés ;
- Réaliser les visi­tes inter­mé­diai­res effec­tuées dans le cadre du suivi indi­vi­duel ren­forcé ;
- Participer aux actions en milieu de tra­vail, notam­ment aux actions de pré­ven­tion et d’éducation à la santé au tra­vail en sen­si­bi­li­sant et en infor­mant les sala­riés en matière de santé et sécu­rité au tra­vail ;
- Participer à des actions d’infor­ma­tion col­lec­ti­ves conçues en col­la­bo­ra­tion avec le méde­cin du tra­vail et vali­dées par lui ;
- Concourir au recueil d’obser­va­tions et d’infor­ma­tions dans le cadre d’enquê­tes et d’études, y com­pris épidémiologiques et de veille sani­taire ;
- Réaliser éventuellement des fiches d’entre­pri­ses et des études de poste ;
- Participer aux actions visant le main­tien et l’inser­tion ou la réin­ser­tion des sala­riés au poste de tra­vail et dans l’emploi.

Entretiens infir­miers

Depuis le 1er juillet 2012, le méde­cin du tra­vail peut confier cer­tai­nes acti­vi­tés aux infir­miers, sous sa res­pon­sa­bi­lité, dans le cadre de pro­to­co­les écrits prévus à l’arti­cle R. 4623-14 du Code du tra­vail.

Cet entre­tien donne lieu à la déli­vrance d’une attes­ta­tion de suivi qui ne com­porte aucune men­tion rela­tive à l’apti­tude ou l’inap­ti­tude médi­cale du sala­rié.

L’infir­mier peut également effec­tuer des exa­mens com­plé­men­tai­res et par­ti­ci­per à des actions d’infor­ma­tion col­lec­ti­ves conçues en col­la­bo­ra­tion avec le méde­cin du tra­vail et vali­dées par lui dans le res­pect des règles liées à l’exer­cice de la pro­fes­sion d’infir­mier déter­mi­nées en appli­ca­tion de l’arti­cle L. 4311-1 du Code de la santé publi­que.

Au quo­ti­dien, leur acti­vité consiste en :
-  des actions sur le lieu de tra­­vail : conseil auprès des sala­­riés et de l’employeur pour pré­­ve­­nir les ris­­ques pro­­fes­­sion­­nels, mettre en œuvre des recom­­man­­da­­tions médi­­ca­­les, tech­­ni­­ques et orga­­ni­­sa­­tion­­nel­­les, assu­­rer la tra­­ça­­bi­­lité des expo­­si­­tions pro­­fes­­sion­­nel­­les, gérer des situa­­tions d’urgence, etc.
-  des actions d’éducation pour la santé au tra­­vail : éducation indi­­vi­­duelle et col­­lec­­tive, orga­­ni­­sa­­tion de cam­­pa­­gnes.
-  des soins pres­­crits par le méde­­cin et des soins rele­­vant du rôle propre infir­­mier, dont : sur­­veiller les trou­­bles exis­­tants ou poten­­tiels, iden­­ti­­fier les situa­­tions d’urgence ou de détresse, orga­­ni­­ser les visi­­tes médi­­ca­­les et leur suivi, effec­­tuer des exa­­mens néces­­sai­­res et com­­plé­­men­­tai­­res, etc.
-  d’autres actions de santé publi­­que : suivi du rappel des vac­­ci­­na­­tions, mise en œuvre des plans de pré­­ven­­tion col­­lec­­tive, etc.

L’infir­mier de santé au tra­vail peut être amené à se dépla­cer dans les empri­ses de la société (lorsqu’il est sur place) s’il est appelé par les sala­riés (en cas de bles­sure de l’un d’eux néces­si­tant des soins ou l’inter­ven­tion d’une per­sonne pou­vant donner les pre­miers soins) : dépla­ce­ment seul ou avec le méde­cin du tra­vail, ou en l’absence de ce der­nier et dans l’inca­pa­cité de le join­dre, en lien avec le SAMU.

Outre le fait qu’il pla­­ni­­fie, orga­­nise, convo­­que, gère les visi­­tes médi­­ca­­les, l’infir­­mier effec­­tue un entre­­tien préa­­la­­ble au cours duquel il peut être amené à effec­­tuer la bio­­mé­­trie, des exa­­mens com­­plé­­men­­tai­­res et inter­­roge le sala­­rié sur les événements mar­­quants sur­­ve­­nus depuis la der­­nière visite, tant sur le plan pro­­fes­­sion­­nel (chan­­ge­­ment de poste, dif­­fi­­cultés ren­­contrées, condi­­tions de tra­­vail, vécu du tra­­vail en géné­­ral...) que sur le plan de sa santé (mala­­die, acci­­dent, pro­­blè­­mes per­­son­­nels...) et fait le lien éventuel entre l’état de santé du sala­­rié et son acti­­vité pro­­fes­­sion­­nelle.

Par ailleurs, il est régu­­liè­­re­­ment amené, dans l’exer­­cice de ses fonc­­tions, à rece­­voir des sala­­riés en dehors de la pré­­sence du méde­­cin du tra­­vail et à effec­­tuer des entre­­tiens infir­­miers (acci­­dent du tra­­vail, souf­­france au tra­­vail...).

L’infir­­mier pose un diag­­nos­­tic infir­­mier et dirige le sala­­rié si besoin vers un méde­­cin exté­­rieur en cas d’urgence et/ou vers le méde­­cin du tra­­vail si cela s’avère néces­­saire. L’infir­­mier enre­­gis­­tre ces entre­­tiens et informe le méde­­cin du tra­vail. Ces entre­­tiens spon­­ta­­nés cons­­ti­­tuent des éléments nota­­bles dans le suivi indi­­vi­­duel du sala­­rié et au niveau de la veille sani­­taire.

Par son écoute atten­­tive et bien­­veillante il favo­­rise le main­­tien ou l’amé­­lio­­ra­­tion de la santé phy­­si­­que et psy­­cho­­lo­­gi­­que du sala­­rié.

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