Décembre 2008 : la retraite à soixante dix ans !

30 novembre 2008

Dans le cadre des mesu­res visant à géné­ra­li­ser le tra­vail jusqu’à 70 ans, il vous est conseillé de com­man­der des déam­bu­la­teurs auprès du maga­sin hôte­lier de votre établissement, au titre des four­ni­tu­res de bureau.

Ceci afin de per­met­tre une meilleure prise en charge et une amé­lio­ra­tion de la pro­duc­ti­vité des sala­riés seniors au tra­vail. Nous vous conseillons de rete­nir les maté­riels déjà homo­lo­gués par les heu­reux élus du Sénat et l’Académie Française.

Témoignages :
- Alain : "J’ai choisi un modèle avec un petit siège, c’est vrai­ment pra­ti­que lors­que je dois m’ins­tal­ler pour essayer de poser une per­fu­sion avec mon par­kin­son"
- Sylvie : "Je suis très satis­faite du déam­bu­la­teur, j’ai pu choi­sir un modèle avec un petit panier, ce qui est très utile pour poser mon pla­teau de soins, car je n’ai plus la force de pous­ser le grand cha­riot de soins"

Cauchemar ou pré­dic­tion ?

La retraite à soixante dix ans ! La comé­die selon laquelle ce serait « pour ceux qui le sou­hai­tent » ne doit pas faire illu­sion. C’est la fin du droit à la retraite à 60 ans conquis en 1981.

Henri Guaino, Conseiller de Nicolas Sarkozy, a expli­qué lors du Grand Rendez-vous Europe1 et Le Parisien, diman­che 2 novem­bre 2008, que, der­rière la pos­si­bi­lité de tra­vailler jusqu’à 70 ans et les allon­ge­ments suc­ces­sifs de durées de coti­sa­tions, c’était bien fina­le­ment l’âge légal de départ à la retraite qui allait être remis en cause.

Ceux qui tra­vaille­ront plus long­temps auront plus, ceux qui tra­vaille­ront moins long­temps auront moins. On connaît la musi­que. Qui sera alors libre de « choi­sir » ?

Les débats par­le­men­tai­res ont intro­duit la pos­si­bi­lité de tra­vailler jusqu’à 70 ans. Malgré l’âge cano­ni­que de cer­tains res­pon­sa­bles poli­ti­ques, la ques­tion de l’âge de la prise de retraite ne peut être sérieu­se­ment envi­sa­gée qu’en tenant compte des condi­tions de tra­vail qui sont loin d’être opti­ma­les dans notre pays.

Le Conseil cons­ti­tu­tion­nel a validé en décem­bre 2008 la mesure qui recule de 65 à 70 ans l’âge auquel un sala­rié peut être mis d’office à la retraite par son employeur. Ce texte contro­versé s’appli­quera dès 2010 dans le cadre de la loi de finan­ce­ment 2009 de la Sécurité sociale.

Pour l’ins­tant (mais sans illu­sion sur l’avenir) dans le nou­veau dis­po­si­tif, les employés pour­ront tou­jours béné­fi­cier d’une pen­sion com­plète dès 60 ans sous réserve d’avoir cotisé assez long­temps. De même, les retrai­tés qui attei­gnent 65 ans res­tent assu­rés de ne pas être péna­li­sés même s’ils n’ont pas cotisé suf­fi­sam­ment.

Laisser quelqu’un jusque 70 ans en ser­vice d’urgence de nuit relève plutôt de la mise en danger d’autrui !

La CFE-CGC est bien obli­gée de cons­ta­ter que, trop sou­vent, les entre­pri­ses pré­fè­rent ne pas se préoc­cu­per des condi­tions de tra­vail et chan­ger le per­son­nel une fois usé.

L’urgence est de trai­ter les dos­siers des condi­tions de tra­vail :
- celui de la péni­bi­lité a achoppé dans la négo­cia­tion et traîne dans les cou­loirs minis­té­riels ;
- celui de la santé au tra­vail avance d’un train de séna­teur avec des pro­po­si­tions de déga­ge­ment juri­di­que du minis­tère, tandis que les affai­res de dys­fonc­tion­ne­ment de ser­vi­ces se mul­ti­plient (le der­nier étant celui de Toulouse) ;
- celui de la répa­ra­tion des acci­dents du tra­vail s’est concré­tisé par la réponse la plus faible de tout le sys­tème judi­ciaire, ce qui expli­que la non signa­ture de la CFE-CGC.

C’est dans ce contexte que l’on vou­drait faire tra­vailler les per­son­nes jusqu’à 70 ans alors même que la France ne res­pecte même pas la stra­té­gie de Lisbonne avec un taux d’emploi des plus de 55 ans qui est ridi­cu­le­ment faible...

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