Evolution des compétences infirmières : CP France Asso Santé

27 novembre 2022

Communiqué de presse France Assos Santé, du 17 novembre 2022 "Les syndicats de praticiens font de l’obstruction à l’accès aux soins"

Ces der­niè­res semai­nes, dans le cadre du PLFSS et des négo­cia­tions de la « conven­tion médi­cale », censée régir pour cinq ans les rela­tions entre les méde­cins libé­raux et l’Assurance-mala­die, les syn­di­cats de méde­cins se sont oppo­sés à plu­sieurs mesu­res favo­ri­sant l’accès aux soins, pré­ten­dant reflé­ter l’inté­rêt des usa­gers :
- La régu­la­tion des ins­tal­la­tions c’est non !
- Les accès directs aux para­mé­di­caux c’est non !
- La pri­mo­pres­crip­tion des IPA dans les struc­tu­res d’exer­cice col­lec­tif c’est non !

France Assos Santé, qui porte la voix des usa­gers, dénonce cette atti­tude d’obs­truc­tion cor­po­ra­tiste et réfute les argu­ments fal­la­cieux uti­li­sés pour la jus­ti­fier.

Alors que le « tout inci­ta­tif » n’a pas répondu et ne répon­dra pas aux besoins des popu­la­tions dans les ter­ri­toi­res, les syn­di­cats s’oppo­sent par prin­cipe à l’idée de régu­ler l’ins­tal­la­tion des méde­cins pour lutter contre les déserts médi­caux.

Ils sont également oppo­sés à l’idée que des Infirmier-e-s en pra­ti­que avan­cée (IPA), dans le cadre d’un exer­cice coor­donné, puis­sent, à titre expé­ri­men­tal, exer­cer en accès direct, avec des com­pé­ten­ces élargies (par exem­ple pou­voir primo-pres­crire). Pour quelle raison ? Il y aurait péril sur la qua­lité et la sécu­rité des soins !

Les don­nées exis­tan­tes , incluant une revue de lit­té­ra­ture sys­té­ma­ti­que menée par l’ins­ti­tut Cochrane ten­dent pour­tant à démon­trer que la qua­lité des soins de santé pri­maire est aussi bonne, voire meilleure quand ils sont dis­pen­sés par des infir­miers plutôt que par des méde­cins, et que la satis­fac­tion des patients est plus grande.
https://www.cochrane.org/fr/CD001271/EPOC_les-infir­mier­se­res-en-tant-que-sub­sti­tuts-des-mede­cins-de-soins-pri­mai­res

Par ailleurs, l’inté­rêt des usa­gers com­mande d’élargir l’offre de soins et non de la res­trein­dre encore davan­tage !

Faut-il rap­pe­ler que 11,5 % des patients de + de 17 ans n’ont pas de méde­cin trai­tant ?

Que se passe-t-il aujourd’hui concrè­te­ment pour les usa­gers dans les ter­ri­toi­res ? L’accès aux soins se dégrade, len­te­ment mais sûre­ment : délais de consul­ta­tion ral­lon­gés, refus de prise en charge de nou­veaux patients, erran­ces médi­ca­les, retards dans les prises en charge, etc.

L’accès aux soins des usa­gers est donc pris en otage par des syn­di­cats de pra­ti­ciens dans ces négo­cia­tions conven­tion­nel­les à peine com­men­cées et déjà quit­tées. Les 5 ans à venir vont être les futu­res années noires de l’accès aux soins si des mesu­res d’ampleur ne sont pas prises.

France Assos Santé exhorte donc les syn­di­cats de pra­ti­ciens à pren­dre la mesure de la gra­vité de la situa­tion et à faire preuve de res­pon­sa­bi­lité dans les débats sur le PLFSS et les négo­cia­tions conven­tion­nel­les.

Il est urgent de mettre en place des solu­tions orga­ni­sa­tion­nel­les, appuyées sur des struc­tu­res d’exer­cice coor­donné et favo­ri­sant le trans­fert de com­pé­ten­ces, pour que les usa­gers aient accès à une équipe trai­tante.

Syndicats de pra­ti­ciens, arrê­tez de parler en notre nom, agis­sez plutôt pour l’accès aux soins.

Source
- https://www.france-assos-sante.org/com­mu­ni­que_presse/les-syn­di­cats-de-pra­ti­ciens-font-de-lobs­truc­tion-a-lacces-aux-soins/
- https://www.france-assos-sante.org/wp-content/uploads/2022/11/CP-Negos-conven­tion­nel­les-V1.pdf

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