IRDES L’asthme en France : prévalence, contrôle et déterminants

1er février 2011

En 2006, 6,25 mil­lions de per­son­nes en France métro­po­li­taine décla­rent avoir souf­fert d’asthme à un moment quel­conque de leur vie, 4,15 mil­lions conti­nuent à en souf­frir, soit 6,7 % de la popu­la­tion. Les hommes sont glo­ba­le­ment autant concer­nés que les femmes mais il existe des dif­fé­ren­ces selon l’âge. Moins d’un asth­ma­ti­que sur deux a recours à un trai­te­ment de fond indi­qué en cas de per­sis­tance des symp­tô­mes.

Chez six asth­ma­ti­ques sur dix, le niveau de contrôle des symp­tô­mes est insuf­fi­sant : par­tiel­le­ment dans 46 % des cas et tota­le­ment dans 15 %. Parmi ces der­niers, un quart ne prend pas de trai­te­ment de fond. Toutes choses égales par ailleurs, être obèse, fumer, vivre dans un ménage à fai­bles reve­nus ou une famille mono­pa­ren­tale aug­mente le risque d’avoir un asthme tota­le­ment non contrôlé.

Les résul­tats, publiés dans ce rap­port, sont issus de l’Enquête santé et pro­tec­tion sociale (ESPS) réa­li­sée en popu­la­tion géné­rale. Cette enquête intè­gre un ques­tion­ne­ment spé­ci­fi­que sur l’asthme afin d’iden­ti­fier les per­son­nes asth­ma­ti­ques et le niveau de contrôle de leurs symp­tô­mes.

Auteurs :
Anissa Afrite, Caroline Allonier, Laure Com-Ruelle, Nelly Le Guen

Conclusions du rap­port :

En France, en 2006, selon l’enquête ESPS, nous
esti­mons à 6,7 % la pré­va­lence glo­bale de l’asthme
actuel, soit 4,15 mil­lions de per­son­nes asth­ma­ti­ques.
Six per­son­nes sur dix sont insuf­fi­sam­ment
contrô­lées d’après les recom­man­da­tions inter­na­tio­na­les
 : 46 % par­tiel­le­ment et 15 % tota­le­ment
non contrô­lées. En matière de santé publi­que,
depuis l’an 2000, une baisse de la mor­ta­lité et des
hos­pi­ta­li­sa­tions pour asthme est cons­ta­tée mais
nos résul­tats sou­li­gnent l’ampleur des pro­grès
encore à réa­li­ser pour une meilleure prise en charge
de cette mala­die chro­ni­que très répan­due, en jouant
sur plu­sieurs leviers.

Du point de vue médi­cal, une pre­mière mesure
consis­te­rait à mieux adap­ter les paliers de trai­te­ment
à l’inten­sité des symp­tô­mes du patient, en
s’assu­rant de l’obser­vance du trai­te­ment actuel et
d’une bonne tech­ni­que d’uti­li­sa­tion des trai­te­ments
inha­lés.
Une prise en charge glo­bale du malade
est néces­saire, trai­tant à la fois les comor­bi­di­tés et
inté­grant les éléments de l’envi­ron­ne­ment
socio-économique et fami­lial qui repré­sen­tent des fac­teurs
de risque indi­vi­duels de la mala­die et du mau­vais
contrôle. Ceci peut être réa­lisé par des actions
pré­ven­ti­ves et par le biais d’une éducation thé­ra­peu­ti­que
faci­li­tée par une meilleure prise en charge de
l’Assurance mala­die.

Enfin, l’accès à des soins de qua­lité doit être
amé­lioré, notam­ment pour les asth­ma­ti­ques de
caté­go­ries socia­les moins favo­ri­sées, dans la
mesure où elles sont sou­vent asso­ciées à un asthme
insuf­fi­sam­ment contrôlé. Ces mesu­res per­met­traient
de réduire les hos­pi­ta­li­sa­tions pour exa­cer­ba­tions de
l’asthme et la mor­ta­lité, ce qui contri­bue­rait à réduire
encore le coût global de cette mala­die chro­ni­que pour
le sys­tème de santé.

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- http://www.irdes.fr/EspaceRecherche/BiblioResumeEtSommaire/2011/Rapport1820.htm

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