Les infirmières du Québec veulent des vaccins !

27 novembre 2009

Les Infirmières du Québec réclament le pouvoir de s’approvisionner en vaccins auprès des fabricants

La pré­si­dente de l’Ordre des infir­miè­res et infir­miers du Québec (OIIQ) demande au minis­tre de la Santé et des Services sociaux de modi­fier le Règlement sur les condi­tions et moda­li­tés de vente des médi­ca­ments pour per­met­tre aux infir­miè­res de s’appro­vi­sion­ner en vac­cins auprès des fabri­cants et des gros­sis­tes. Le règle­ment actuel pré­voit en effet que les infir­miè­res s’appro­vi­sion­nent exclu­si­ve­ment auprès des phar­ma­ciens. Ce fai­sant, l’OIIQ désire éviter les bris de ser­vice à la popu­la­tion du Québec, ainsi que des vac­cins plus coû­teux pour les clients des infir­miè­res. « Ce mono­pole n’est pas jus­ti­fié par la pro­tec­tion du public », affirme la pré­si­dente de l’OIIQ, Gyslaine Desrosiers.

Le règle­ment actuel com­porte des lacu­nes impor­tan­tes. Il entraîne des pro­blè­mes d’appro­vi­sion­ne­ment pour les infir­miè­res qui exer­cent dans le sec­teur privé, et qui offrent des ser­vi­ces de vac­ci­na­tion à des par­ti­cu­liers, à des entre­pri­ses ou à d’autres établissements du Québec. En effet, des infir­miè­res n’ont pas accès aux quan­ti­tés de vac­cins dont elles ont besoin, car des phar­ma­ciens ne sont pas à même de leur en four­nir suf­fi­sam­ment ou de main­te­nir la chaîne de froid. À titre d’exem­ple, lors de la der­nière cam­pa­gne de vac­ci­na­tion contre l’influenza, il a été impos­si­ble pour une infir­mière de se pro­cu­rer 4200 doses de ce vaccin.

Par ailleurs, cette demande de modi­fi­ca­tion du règle­ment ne concerne pas les vac­cins qui sont four­nis gra­tui­te­ment par la Santé publi­que, par exem­ple les vac­cins des­ti­nés aux nour­ris­sons et celui de l’influenza pour per­son­nes âgées de 60 ans et plus, entre autres. Elle touche, par contre, les vac­cins de l’influenza pour les per­son­nes de 2 à 59 ans non ciblées par la gra­tuité, ainsi que les vac­cins pour les voya­geurs, tels que ceux de l’hépa­tite A et B, etc.

De plus, les vac­cins ache­tés chez le phar­ma­cien coû­tent géné­ra­le­ment plus cher que ceux four­nis par les fabri­cants. Par exem­ple, le vaccin contre le virus du papil­lome humain (Gardasil®) peut coûter jusqu’à 30 % de plus à l’infir­mière, un coût sup­plé­men­taire que son client doit sup­por­ter.

« Depuis 2007, le pro­blème d’appro­vi­sion­ne­ment en vac­cins se tra­duit par des bris de ser­vi­ces et des coûts exces­sifs pour la popu­la­tion, ce qui est inac­cep­ta­ble, affirme la pré­si­dente de l’OIIQ, Gyslaine Desrosiers. Il s’agit là d’un enjeu de santé publi­que »

« En vertu de la Loi sur les infir­miè­res et les infir­miers, les infir­miè­res ont le pou­voir de déci­der de vac­ci­ner et, au même titre que les méde­cins, elles devraient pou­voir s’appro­vi­sion­ner en vac­cins là où il est le plus utile, le plus économique et le plus sécu­ri­taire de le faire », a conclu Gyslaine Desrosiers.

L’Ordre des infir­miè­res et infir­miers du Québec est un ordre pro­fes­sion­nel régi par la Loi sur les infir­miè­res et les infir­miers (L.R.Q., c. I-8) et par le Code des pro­fes­sions (L.R.Q., c. C-26). Sa prin­ci­pale fonc­tion est d’assu­rer la pro­tec­tion du public par la sur­veillance de l’exer­cice de la pro­fes­sion infir­mière. L’OIIQ a également pour mandat de pro­mou­voir une pra­ti­que infir­mière de qua­lité et de contri­buer au main­tien des com­pé­ten­ces des infir­miè­res et des infir­miers.

Communiqué de l’OIIQ, Montréal, 23 sep­tem­bre 2009 –

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