Les infirmières hypertendues ne devraient pas manipuler les patients

danger

6 novembre 2016

Selon une étude, les infir­miè­res fré­quem­ment contrain­tes à mani­pu­ler ou dépla­cer leurs patients pré­sen­tent un risque de mala­die car­dia­que mul­ti­plié par 3, si elles sont hyper­ten­dues. L’étude de l’Université du Danemark du Sud, pré­sen­tée dans l’European Journal of Preventive Cardiology, alerte sur la néces­sité d’une sur­veillance car­dia­que, chez les femmes hyper­ten­dues qui doi­vent porter des char­ges lour­des.

Soulever ou porter pro­vo­que une aug­men­ta­tion de la pres­sion arté­rielle qui peut, en cas d’hyper­ten­sion arté­rielle, déclen­cher un événement car­dio­vas­cu­laire, rap­pel­lent les auteurs qui ont sou­haité évaluer pré­ci­sé­ment ce risque auprès de 12.093 infir­miè­res par­ti­ci­pant à la cohorte Danish Nurse Cohort Study.

Le risque car­dia­que des par­ti­ci­pan­tes souf­frant d’hyper­ten­sion et devant effec­tuer des efforts phy­si­ques impor­tants au tra­vail a été com­paré vs les par­ti­ci­pan­tes ayant une pres­sion arté­rielle nor­male et une acti­vité phy­si­que modé­rée au tra­vail. Au cours de la période de suivi de 15 ans,
- 580 par­ti­ci­pan­tes ont déve­loppé une mala­die car­dia­que isché­mi­que.
- 12% ont déclaré avoir l’hyper­ten­sion.
- Une acti­vité phy­si­que­ment éprouvante est signa­lée chez 46,3% des infir­miè­res par­ti­ci­pan­tes, modé­rée chez 34,4% et faible dans 19,3%.

L’ana­lyse montre que les par­ti­ci­pan­tes hyper­ten­dues et ayant un tra­vail phy­si­que­ment éprouvant (levage, por­tage, mani­pu­la­tion) pré­sen­tent un risque près de 3 fois plus élevé de mala­die car­dia­que isché­mi­que que les par­ti­ci­pan­tes à pres­sion arté­rielle nor­male et ayant un tra­vail modé­ré­ment phy­si­que.

Les par­ti­ci­pan­tes qui ont une pres­sion arté­rielle nor­male et un tra­vail prou­vant ont également un risque accru, mais légè­re­ment, d’envi­ron 20%, de mala­die car­dia­que, cepen­dant, après ajus­te­ment avec les fac­teurs de confu­sion pos­si­bles, cette aug­men­ta­tion du risque n’est plus sta­tis­ti­que­ment signi­fi­ca­tive.

Hypertension et effort phy­si­que com­bi­nés aug­men­tent ainsi chez les femmes, de manière spec­ta­cu­laire, le risque d’événement car­dia­que isché­mi­que (rétré­cis­se­ment des artè­res, apport san­guin insuf­fi­sant). Les cher­cheurs esti­ment à :
- 5 cas sup­plé­men­tai­res/10.000 années-per­son­nes, l’effet de l’effort phy­si­que intense au tra­vail
- 15 cas sup­plé­men­tai­res/10.000 années-per­son­nes, l’effet de l’hyper­ten­sion,
- 60 cas sup­plé­men­tai­res/10.000 années-per­son­nes, l’effet de la com­bi­nai­son hyper­ten­sion + effort phy­si­que intense au tra­vail.

L’inte­rac­tion de ces 2 fac­teurs démul­ti­plie ainsi leurs effets d’aug­men­ta­tion du risque car­dia­que. L’expli­ca­tion passe par l’athé­ro­sclé­rose favo­ri­sée par ces 2 fac­teurs. De plus, cer­tains efforts phy­si­ques comme le levage et le trans­port de char­ges lour­des (comme le dépla­ce­ment de patients par exem­ple), peut entraî­ner une élévation aiguë de la pres­sion arté­rielle nocive chez les per­son­nes souf­frant d’hyper­ten­sion.

Source : European Journal of Preventive Cardiology http://cpr.sage­pub.com/content/early/2016/02/11/2047487316631681

Partager l'article