Mobilisation EHPAD et aide aux personnes âgées : l’insoutenable mépris de l’Etat

Appel à la grève dans tous les EHPAD mardi 30 janvier 2018 !

28 janvier 2018

Communiqué du 28 janvier de l’intersyndicale des 7 fédérations de la santé et du social.

L’étranglement finan­cier à l’œuvre depuis des années dans ce sec­teur, en établissement et à domi­cile, est tel qu’aujourd’hui ce dis­po­si­tif est en situa­tion de rup­ture.

L’Etat ne semble pas pren­dre la mesure réelle de la situa­tion. Les syn­di­cats de sala­riés (CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, SUD, UNSA) de la santé, du social, des ser­vi­ces publics et de retrai­tés, appel­lent à l’action par la grève le 30 jan­vier 2018 dans une totale unité. Ils sont sou­te­nus par l’AD-PA, les orga­ni­sa­tions de retrai­tés et les famil­les. On peut dire que cette unité au-delà des orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les est iné­dite.

D’autres orga­ni­sa­tions, comi­tés de défen­ses, col­lec­tifs d’usa­gers, col­lec­tifs santé, appel­lent aussi à sou­te­nir le mou­ve­ment et être pré­sents lors des mobi­li­sa­tions. Une telle una­ni­mité témoi­gne d’une situa­tion à ce point dégra­dée que l’on peut parler d’urgence natio­nale sur un sujet de société.

A la veille d’une jour­née de grève natio­nale à laquelle les pro­fes­sion­nels d’établissements et ser­vi­ces à domi­cile répon­dront mas­si­ve­ment, parce qu’ils n’en peu­vent plus, le rendez-vous qui nous avez été ini­tia­le­ment pro­posé par le cabi­net de l’Elysée vient d’être annulé.

Par ailleurs, la Ministre de la Santé semble ne pas pou­voir rece­voir nos huit orga­ni­sa­tions. Pour l’inter­syn­di­cale et les direc­teurs, il est inad­mis­si­ble de ne pas pren­dre en compte la souf­france au quo­ti­dien que subis­sent pro­fes­sion­nel­les, et par là même per­son­nes âgées et famil­les, des dis­po­si­tifs accom­pa­gne­ment, à domi­cile ou en établissements. C’est mépri­ser et rompre le dia­lo­gue, c’est pour­quoi l’inter­syn­di­cale et l’AD-PA réi­tè­rent leur demande d’être reçus par le Président de la République, le Premier Ministre et la Ministre des Solidarités et de la Santé. Ce sont des déci­sions poli­ti­ques qui sont indis­pen­sa­bles.

L’heure n’est pas à culpa­bi­li­ser ou indi­vi­dua­li­ser, à ren­voyer chaque établissement ou ser­vice à une évaluation, qui part ailleurs existe déjà. Nous avons entendu, parmi bien d’autres propos que nous ne par­ta­geons pas sur la réa­lité de la situa­tion des struc­tu­res, que Mme Buzyn déclare néan­moins que "L’objec­tif est l’aug­men­ta­tion des postes pour tendre pro­gres­si­ve­ment vers ce fameux ratio de un pour un, que nous ne pou­vons attein­dre aujourd’hui pour des rai­sons struc­tu­rel­les et bud­gé­tai­res". C’est cela le cœur de ce que nous vou­lons dis­cu­ter pré­ci­sé­ment.

Il est donc logi­que et natu­rel de le dis­cu­ter avec les res­pon­sa­bles de l’Etat, en pre­mier lieu le Président de la République, ainsi qu’avec ceux qui peu­vent déci­der des orien­ta­tions bud­gé­tai­res. L’heure est à la prise en compte poli­ti­que et finan­cière, à l’ouver­ture de négo­cia­tions sur la base des reven­di­ca­tions por­tées par le mou­ve­ment.

Il est de la res­pon­sa­bi­lité de l’Etat d’enten­dre ce qu’expri­ment per­son­nes âgées, famil­les et pro­fes­sion­nels, sur cette urgence sociale.

Paris le 28 jan­vier 2018.

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