Négociations sur les heures supplémentaires à l’hôpital : les infirmières entrent dans la danse
20 janvier 2008
Article paru sur le site JIM.fr (Journal International de Médecine) le 08.01.08.
Paris, le mardi 8 janvier 2008 - Les jours de négociation se suivent et se ressemblent pour le ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Alors qu’elle recevait, entre autres, hier, la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) et l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), le ministre de la Santé n’était pas sans savoir qu’à la veille de leur participation aux discussions organisées par ses soins, les deux organisations avaient manifesté leur soutien à la grève des urgentistes et des anesthésistes et n’avaient pas exclu une « généralisation » du mouvement.
De même, ce mardi 8 janvier, alors qu’elle doit recevoir huit organisations syndicales représentatives d’agents de la fonction publique hospitalière, Roselyne Bachelot n’ignore pas qu’elle travaillera une nouvelle fois sous la menace de nombreux préavis de grève déposés par les infirmières. Le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI, affilié à la CFE-CGC) et les branches santé des principales organisations syndicales (FO, CGT, FSU, UNSA, CFTC) ont appelé à la grève le 24 janvier prochain au côté de la fonction publique.
21 % de pouvoir d’achat en moins par rapport au SMIC en six ans
La question actuelle du paiement des heures supplémentaires accumulées dans les comptes épargnes temps (CET) fait resurgir des préoccupations majeures telle que la baisse du pouvoir d’achat des infirmières. Dans son communiqué, le SNPI rappelle cette analyse déjà proposée en novembre dernier : « En 2001, le SMIC était de 1 012 euros, le salaire de début de carrière d’une infirmière était de 1 316 euros. En 2007, le SMIC est de 1 280 euros, le salaire de début est à 1 396 euros ! En six ans, les infirmières ont perdu 21 % de différence de pouvoir d’achat par rapport au SMIC ».
Outre la baisse de leur pouvoir d’achat, les infirmières déplorent la dégradation de leurs conditions de travail, qui est cristallisée par l’accumulation des heures supplémentaires. Interrogé par Libération ce 7 janvier, Thierry Amouroux, président du SNPI souligne : « Sur une année, on estime à 14 jours le temps d’heures supplémentaires non payées, mais reconnues, c’est-à-dire effectuées à la demande de l’administration ».
Mais ces heures officielles ne permettent pas de rendre compte des « heures supplémentaires non reconnues, au moins une demi-heure en plus par jour », remarque encore Thierry Amouroux. Si les infirmières doivent toujours rattraper le temps, le manque d’effectifs est inévitablement en cause. L’avenir promet d’être toujours plus sombre, puisque d’ici « 2015, 55 % des infirmières partiront à la retraite », rappelle le président du SNPI.
Aussi, l’attractivité de la profession dans le secteur public doit-elle être renforcée, à l’heure où « les infirmières travaillent un week-end sur deux, mais la prime est de 45 euros seulement, alors que dans le privé, le salaire est doublé », compare Thierry Amouroux.
Espoir de conciliation ?
On le voit, la rencontre entre les représentants des agents de la fonction publique hospitalière et Roselyne Bachelot pourrait dépasser le simple cadre de la discussion autour des CET. Sans doute, le ministre espère-t-elle que les journées de négociation se suivent et se ressemblent jusqu’au bout. Débutées dans une atmosphère particulièrement tendue, les négociations d’hier avec les praticiens hospitaliers se sont achevées sur une note positive, de l’avis même des syndicats. Une nouvelle rencontre est prévue le 10 janvier.
Pour voir l’article "Négociations sur les heures supplémentaires à l’hôpital : les infirmières entrent dans la danse" du site http://www.jim.fr, cliquez ici : http://www.jim.fr/en_direct/pro_societe/e-docs/00/01/7C/E6/document_actu_pro.phtml