Perturbateurs endocriniens : la société doit protéger les femmes enceintes et leurs bébés

perturbateurs endocriniens

15 mai 2016

La défi­ni­tion de l’Organisation Mondiale de la Santé en 2002 est la plus accep­tée : un per­tur­ba­teur endo­cri­nien est "une sub­stance exo­gène ou un mélange qui altère la/les fonc­tion(s) du sys­tème endo­cri­nien et, par voie de consé­quence, cause un effet délé­tère sur la santé d’un indi­vidu, sa des­cen­dance ou des sous-popu­la­tions ».

Parmi les plus fré­quents, on peut citer :
- des pro­duits de com­bus­tion comme les dioxi­nes,
- des pro­duits indus­triels comme les PCB

Mais aussi des pro­duits domes­ti­ques comme :
- les phta­la­tes, ou le bis­phé­nol A : ces cons­ti­tuants des plas­ti­ques se retrou­vent un peu par­tout dans notre envi­ron­ne­ment, pein­tu­res, cos­mé­ti­ques,
- le BPA dans les rési­nes époxy (revê­te­ment inté­rieur des boites de conserve, amal­ga­mes den­tai­res)
- les para­bè­nes, conser­va­teurs uti­li­sés dans les cos­mé­ti­ques et cer­tains médi­ca­ments.
- les orga­no­chlo­rés (DDT) et d’autres famil­les de pes­ti­ci­des. Leur usage prin­ci­pal est agri­cole mais aussi domes­ti­que, et cons­ti­tue une source impor­tante de pol­lu­tion inté­rieure et de conta­mi­na­tion de l’ali­men­ta­tion.
- les alkyl­phé­nols uti­li­sés dans les déter­gents et les pro­duits ména­gers.
- les per­fluo­rés : trai­te­ments anti-taches imper­méa­bi­li­sants, antiadhé­sifs (habille­ment et amé­na­ge­ment inté­rieur), Téflon des usten­si­les de cui­sine
- les retar­da­teurs de flamme poly­bro­més : écrans, mobi­lier et tissus inin­flam­ma­bles.

Le Distilbène : nommé dié­thyl­stil­bes­trol (DES), ce médi­ca­ment est une hor­mone de syn­thèse, un oes­tro­gène, mis sur le marché en 1941. Il fut pres­crit à des mil­lions de femmes encein­tes et jusqu’aux années 80 en France car il était censé pré­ve­nir les faus­ses-cou­ches. Il cons­ti­tue mal­heu­reu­se­ment aujourd’hui l’exem­ple le plus docu­menté des effets de per­tur­ba­tion endo­cri­nienne dans l’espèce humaine (can­cers, sté­ri­lité).

Pourquoi pri­vi­lé­gier la période de la gros­sesse ? Parce que les don­nées scien­ti­fi­ques sont una­ni­mes pour consi­dé­rer qu’il s’agit d’une période de vul­né­ra­bi­lité maxi­male. Parce que les jeunes cou­ples sont plus atten­tifs aux conseils concer­nant le futur bébé et que les bonnes habi­tu­des se pren­nent tôt !

Que faire à son niveau ?
- il est facile d’uti­li­ser des réci­pients en verre et d’éviter les poêles revê­tues de téflon.
- il est pré­fé­ra­ble de consom­mer des ali­ments frais, et bio car 65 % des fruits et 30 % des légu­mes contien­nent des rési­dus de pes­ti­ci­des. Manger autre­ment, en dimi­nuant les rations de vian­des, est bon pour la santé et permet d’affec­ter les économies réa­li­sées aux légu­mes et aux fruits.
- le minis­tère de la santé danois recom­mande d’uti­li­ser le moins pos­si­ble de cos­mé­ti­ques pen­dant la gros­sesse et l’allai­te­ment, de ne pas se tein­dre les che­veux.
- ce même minis­tère recom­mande de bannir les pein­tu­res et les pro­duits vendus en spray et de laver tous les objets, en par­ti­cu­lier les vête­ments des­ti­nés au bébé.
- Du bois brut, pas de l’agglo­méré dans la cham­bre du bébé !

Campagne ini­tiée par Alerte des Médecins sur les Pesticides

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dossier perturbateurs endocriniens - (2.4 Mo) - PDF
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