Protocole "Heures sup et CET" de février 2008 : rejet massif !

5 février 2008

La fédération santé CFE-CGC ne signera pas le "protocole sur la rémunération des heures supplémentaires et des jours CET dans la fonction publique hospitalière", massivement rejeté par ses adhérents.

"De mémoire syn­di­cale, c’est la pre­mière fois que l’on assiste à un refus aussi franc et massif. Un cour­rier a été envoyé le 30 jan­vier à tous les adhé­rents du syn­di­cat qui tra­vaillent dans la FPH : ceux qui ont répondu sont tous contre au niveau du SNPI.
Sur toute la France, pas un seul vote pour, alors que sur les pro­to­co­les des années pré­cé­den­tes, les votes étaient habi­tuel­le­ment plutot à 60 / 40",
déclare Thierry Amouroux, le pré­si­dent du syn­di­cat infir­mier de la CFE-CGC.

Constat simi­laire au niveau des sec­tions syn­di­ca­les d’établissement de la fédé­ra­tion santé CFE-CGC : sur toute la France, une seule sec­tion est favo­ra­ble à ce pro­to­cole.

C’est sur­tout le volet "heures sup­plé­men­tai­res res­tant dues au 31 décem­bre 2007" qui a motivé le rejet de nos adhé­rents.

C’est la pre­mière fois que l’on nous demande de négo­cier un pro­to­cole en recul sur la régle­men­ta­tion en vigueur !

En effet, l’arti­cle 7 du décret 2002-598 du 25.04.02 modi­fié pré­cise :
A défaut de com­pen­sa­tion sous la forme d’un repos com­pen­sa­teur, les heures sup­plé­men­tai­res sont indem­ni­sées dans les condi­tions ci-des­sous.
La rému­né­ra­tion horaire est déter­mi­née en pre­nant pour base le trai­te­ment brut annuel de l’agent concerné, au moment de l’exé­cu­tion des tra­vaux, aug­menté, le cas échéant, de l’indem­nité de rési­dence, le tout divisé par 1.820.
Cette rému­né­ra­tion est mul­ti­pliée :
 par 1,07 pour les 14 pre­miè­res heures sup­plé­men­tai­res
 et par 1,27 pour les heures sui­van­tes.

Si pour les 14 pre­miè­res heures c’est res­pecté, en revan­che, ce pro­to­cole pro­pose que l’indem­ni­sa­tion du solde des heures dues soit valo­risé sur la base d’un for­fait de 13 euros brut. » . Avec un mon­tant aussi faible, au lieu d’un majo­ra­tion de 27 % :
 une IDE au 5ème échelon de la classe sup (indice 515) a un coût horaire de 15.19 euros, soit une baisse de 15 %
 une IADE au 5ème échelon de la classe sup (indice 544) a un coût horaire de 16.04 euros, soit une baisse de 19 %
 un cadre supé­rieur infir­mier au 4ème échelon (indice 581) a un coût horaire de 17.14 euros, soit une baisse de 25 %

Pour le solde, il y a donc deux pro­blè­mes de fond :
 pour beau­coup d’agents, cela revient à se faire payer moins cher les heures sup. que les heures nor­ma­les !
 un mon­tant unique entraîne une iné­ga­lité de trai­te­ment !

Par ailleurs, ces heures sup. sont "hors loi TEPA", elles ne sont donc pas défis­ca­li­sées !

Il est inco­hé­rent de payer à un même agent une partie selon l’indice, et le reste au for­fait !

Déjà, les pro­to­co­les "Jacob" et "Bertrand" d’octo­bre 2006 étaient cen­trés sur la reva­lo­ri­sa­tion de la caté­go­rie C, ce qui a conduit à un écrasement des grilles : ainsi, aujourd’hui, du fait des primes, une aide soi­gnante en fin de car­rière (échelle E6, 7ème échelon, indice 416) gagne 1.992 euros de salaire net, soit autant qu’une infir­mière ayant 16 à 20 ans d’ancien­neté (2.012 euros au 7ème échelon, indice 446) ou plus qu’un cadre de santé débu­tant (1.969 euros au 2ème échelon, indice 416).

Il est normal qu’un "fin de C gagne plus qu’un début de B", mais com­ment admet­tre qu’une AS en fin de car­rière ter­mine à l’indice 416, alors que le cadre de santé ne com­mence qu’à l’indice 380 ? On retrouve la situa­tion qui avait amené le mou­ve­ment infir­mier de 1988 et la mobi­li­sa­tion cadre de 1991.

Comment le Gouvernement peut-il décla­rer vou­loir ouvrir en février 2008 des négo­cia­tions sur la reconnais­sance uni­ver­si­taire des soi­gnants, et le mois pré­cé­dent trou­ver logi­que de sous payer les heures sup. de ces mêmes soi­gnants ? Alors que du fait des départs à la retraite, nous allons vers une aggra­va­tion rapide de la pénu­rie infir­mière, le mes­sage envoyé vers les soi­gnants est incom­pré­hen­si­ble.

« Voici 50 ans, cer­tains trou­vaient logi­que que l’ouvrier et le direc­teur de l’usine per­çoi­vent le même salaire. Depuis, nous avons changé de siècle, et nous consi­dé­rons que la rému­né­ra­tion doit être fonc­tion du niveau de com­pé­ten­ces et de res­pon­sa­bi­li­tés. En l’occur­rence, cette pro­po­si­tion de nivel­le­ment est inac­cep­ta­ble pour des pro­fes­sion­nels expé­ri­men­tés et des cadres de santé ! » pré­cise Thierry AMOUROUX, le Président du syn­di­cat infir­mier de la CFE-CGC.

Pour plus de détails, ou pour consul­ter le texte du pro­to­cole lire l’arti­cle

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Décret infirmier : quand le ministère efface des avancées votées par le Parlement

En juin 2025, le Parlement a voté une loi ambitieuse sur la profession infirmière. Elle devait (…)

Accès direct, orientation, soins relationnels : les grands absents du nouveau décret infirmier

Le décret relatif aux activités et compétences de la profession infirmière est en préparation. (…)

Hôpitaux, cliniques, EHPAD : le 18 septembre on se bouge pour soigner !

Il y a un seuil où l’austérité n’est plus une ligne comptable mais une mise en danger. Le plan (…)

Mobilisation unitaire du 18 septembre 2025

Le jeudi 18 septembre prochain, l’ensemble des organisations syndicales appelle à une journée (…)

Reconnaissance IADE en pratique avancée : arrêté du 05.09.25

Une avancée historique pour les infirmiers anesthésistes ! Après la reconnaissance en 2010 du (…)

Le décret sur l’infirmier référent validé par le HCPP

Au-delà des « logiques corporatistes d’un ancien temps », estime Thierry Amouroux, (…)