700.000 professionnels infirmiers et 10 propositions pour sauver des vies…

7 mars 2017

L’appel de 16 organisations infirmières, à l’occasion de la manifestation du 07.03.17 :
JAMAIS la profession infirmière en France n’avait connu un tel malaise et un tel désarroi…
JAMAIS la profession infirmière ne s’était heurtée à un tel mur d’indifférence et de silence de nos instances...
JAMAIS la santé des français n’a été autant mise en péril pour des raisons économiques…

AUJOURD’HUI, plus de 600.000 pro­fes­sion­nels et près de 100.000 étudiants sont en contact quo­ti­dien avec la popu­la­tion. Nous concer­ter est donc un véri­ta­ble enjeu de santé publi­que. AUJOURD’HUI nous lan­çons cet appel à tous les can­di­dats à l’élection pré­si­den­tielle.

Ces der­niè­res années, les exi­gen­ces de réduc­tion des dépen­ses de santé en France ont induit une forte dégra­da­tion des condi­tions d’exer­cice, occultant trop sou­vent la dimen­sion rela­tion­nelle du soin, les mis­sions d’éducation et de pré­ven­tion. Très atta­chés à leurs valeurs et très atta­chés à garan­tir la qua­lité et la sécu­rité des soins et des patients, les infir­miè­res se retrou­vent aujourd’hui expo­sés à une mul­ti­tude d’injonc­tions para­doxa­les géné­rant au sein de la pro­fes­sion un malaise crois­sant.

Paradoxalement, sur le ter­rain sem­blent s’impo­ser des obli­ga­tions de poly­va­lence pour répon­dre à des objec­tifs essen­tiel­le­ment finan­ciers. Ainsi, en établissement, l’exer­cice en sous-effec­tifs, le non-res­pect des ryth­mes de tra­vail et des temps devien­nent la règle.

Dans le même temps, les infir­miers libé­raux subis­sent :
 une nomen­cla­ture d’un autre temps com­plè­te­ment obso­lète au regard des nou­vel­les orga­ni­sa­tions des soins, le déni de reconnais­sance de leurs com­pé­ten­ces dans les soins pri­mai­res et la non prise en compte de la péni­bi­lité du tra­vail dans la conti­nuité des soins 24 h/24 h et 7 j/7 j avec des contrain­tes qui ne ces­sent de s’ampli­fier,
 une absence de dia­lo­gue sur les sujets de santé publi­que en dépit du nombre de pro­fes­sion­nels infir­miers exer­çant au plus près des patients et leur entou­rage.

Les condi­tions d’exer­cice actuel­les met­tent en péril des vies de soi­gnants et de patients.

Actions prio­ri­tai­res néces­sai­res

Urgence à mettre en place un mora­toire sur les plans d’économies, source de souf­france au tra­vail.
 Sortir de la logi­que comp­ta­ble exclu­sive
 Prendre en compte l’humain
 Réviser le sys­tème de finan­ce­ment hos­pi­ta­lier en incluant la per­ti­nence et la qua­lité du soin. (ne plus limi­ter à l’acte)

Mettre en adé­qua­tion les effec­tifs à la charge de tra­vail réelle
 Systématiser l’évaluation de la charge de tra­vail et la défi­ni­tion des com­pé­ten­ces néces­sai­res pour l’attri­bu­tion des effec­tifs dans les struc­tu­res de soins (public/privé)

Faire béné­fi­cier les pro­fes­sion­nels de santé d’un suivi médi­cal atten­tif.

Faire des soins de ville libé­raux la filière natu­relle du retour à domi­cile, après une hos­pi­ta­li­sa­tion.
 L’Hospitalisation à Domicile (HAD), dont les coûts glo­baux sont 40 % supé­rieurs à ceux de la prise en charge libé­rale, doit être réser­vée pour des cas limi­tés et selon un réfé­ren­tiel qui demeure néces­saire.
 Privilégier une appro­che qua­li­ta­tive plutôt qu’une appro­che quan­ti­ta­tive telle que défi­nie dans la cir­cu­laire de 2013.

Impliquer les infir­miè­res libé­ra­les dans l’orga­ni­sa­tion de la per­ma­nence des soins ambu­la­toi­res (PDS).
- Ainsi, les infir­miè­res libé­ra­les seraient asso­ciées à la Permanence des Soins en appui des méde­cins géné­ra­lis­tes, selon le même mode de rému­né­ra­tion.
 Créer une consul­ta­tion infir­mière d’urgence en ville.
 Instaurer une cota­tion pour la réponse aux appels d’urgence et l’inter­ven­tion infir­mière, en cas d’absence médi­cale le soir ou les week-ends.

Faire de la sécu­rité des infir­miè­res une prio­rité
 Définir avec les auto­ri­tés un plan natio­nal d’action :  Structures de soins : conven­tions (inter­ven­tions, dépôts de plainte) 
 En ville : Mobiliser les pré­fets et les élus locaux des sec­teurs vul­né­ra­bles afin que des dis­po­si­tifs de pré­ven­tion, d’alerte et de sur­veillance spé­ci­fi­ques soient mis en œuvre pour garan­tir la sécu­rité des infir­miè­res lors de leurs inter­ven­tions au domi­cile de patients (réfé­rent sécu­rité dédié, numéro d’accès direct…).

Prise en compte de la sin­gu­la­rité d’exer­cice, par la reconnais­sance d’une spé­cia­lité
 Mettre en place des spé­cia­li­sa­tions en santé men­tale, en santé au tra­vail et à l’éducation natio­nale (niveau Master).
 Reconnaître l’ensem­ble des spé­cia­li­tés actuel­les au niveau Master

Reconnaissance sala­riale à hau­teur de nos com­pé­ten­ces et de nos res­pon­sa­bi­li­tés
 Grilles sala­ria­les : caté­go­rie A type FP
 Révision de la nomen­cla­ture (NGAP)

Actualisation des textes régis­sant notre exer­cice
 Réactualiser le décret d’actes et d’exer­cice infir­mier de 2004 en concer­ta­tion avec les orga­ni­sa­tions signa­tai­res.

Reconnaissance de la péni­bi­lité par un départ anti­cipé en retraite (public, privé, libé­ral)

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