Commission des Soins

23 janvier 2006

Décret n° 2005-1656 du 26 décembre 2005 relatif aux conseils de pôles d’activité et à la commission des soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques des établissements publics de santé

Ce texte à deux qua­li­tés :
 les mem­bres de la Commission des Soins ne seront plus tirés au sort, mais élus, ce qui leur confère une réelle légi­ti­mité pro­fes­sion­nelle.

 Ensuite, les agents pour­ront également s’expri­mer en tant que sala­riés dans des Conseils de Pôles, là encore avec le poids des urnes. Ce qui chan­gera des Conseils de ser­vice bidons.

Mais il a un gros défaut : sup­pri­mer le seul lieu d’expres­sion pro­fes­sion­nelle de l’infir­mière. Ce qui nous ren­force dans notre demande d’un Ordre Infirmier.

Elargir l’ancienne Commission du Service de Soins Infirmiers à l’ensem­ble de la com­mu­nauté soi­gnante est une bonne chose, à condi­tion de res­pec­ter les spé­ci­fi­ci­tés pro­fes­sion­nel­les. Que chaque pro­fes­sion règle­men­tée puisse s’expri­mer en tant que telle sur la vie de l’hôpi­tal est indis­pen­sa­ble.

Mais vou­loir créer un unique « col­lège des per­son­nels infir­miers, médico-tech­ni­ques et de réé­du­ca­tion » est un non sens, car avec une entité « fourre-tout » on risque de créer un CTE bis (Comité Technique d’Etablissement).

Or on ne demande pas à ces soi­gnants de s’expri­mer en tant que sala­riés, mais en tant que pro­fes­sion­nels. D’où l’obli­ga­tion d’avoir trois col­lè­ges pro­fes­sion­nels, un pour les infir­miè­res, un pour les médico-tech­ni­ques et un pour les per­son­nels de réé­du­ca­tion. Ceux-ci se rajou­te­raient aux deux autres col­lè­ges préexis­tants, celui des cadres d’une part, et celui des aides-soi­gnants d’autre part.

Pour les infir­miè­res, com­ment conce­voir d’être dans une entité « fourre-tout », alors qu’elles cons­ti­tuent numé­ri­que­ment la pre­mière pro­fes­sion de l’hôpi­tal ? On sait bien que la vision infir­mière de la santé n’a rien à voir avec la vision médi­cale. Et quant aux médico-tech­ni­ques, com­ment faire enten­dre leur expres­sion pro­fes­sion­nelle, s’ils se trou­vent noyés au milieu des infir­miè­res d’un col­lège unique ?

Que l’on ne nous parle pas de cor­po­ra­tisme. Ce mot se défi­nit comme la défense exclu­sive d’une caté­go­rie déter­mi­née de tra­vailleurs. Dans une telle com­mis­sion, nous ne sommes pas sur la défen­sive, ou pour récla­mer des avan­ta­ges sur d’autres tra­vailleurs. Nous, nous sommes pour une véri­ta­ble expres­sion pro­fes­sion­nelle, afin de pou­voir assu­rer une prise en charge effi­ciente des patients.

Une vision infir­mière de la santé consiste à déve­lop­per une santé à visage humain, alliant le pro­grès scien­ti­fi­que et la reconnais­sance de l’autre comme sujet res­pon­sa­ble et ina­lié­na­ble. Est-ce cela du cor­po­ra­tisme ?

La CSIRMT ras­sem­ble toute la com­mu­nauté soi­gnante, c’est donc à ce niveau que se fera la syn­thèse de toutes les appro­ches pro­fes­sion­nel­les qui émaneront des dif­fé­rents col­lè­ges.

Le fait que les mem­bres de la CSIMTR soient élus, alors que ceux de la CSSI étaient tirés au sort cons­ti­tue une for­mi­da­ble avan­cée. Il serait d’autant plus regret­ta­ble d’y nier l’expres­sion pro­fes­sion­nelle.

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