Effet des absences sur les heures supplémentaires (novembre 2007)

1er janvier 2008

Une circulaire de la Direction de la Sécuité sociale assoupli le décompte des heures supplémentaires mensualisées pour ouvrir droit à détaxation.

La Circulaire DSS/5B/2007/422 du 27 novem­bre 2007
por­tant com­plé­ment d’infor­ma­tion sur la mise en oeuvre de l’arti­cle 1er de la loi n° 2007-1223 du 21 août 2007 en faveur du tra­vail, de l’emploi et du pou­voir d’achat, pré­cise :

En son arti­cle 1er, la loi n° 2007-1223 du 21 août 2007 en faveur du tra­vail, de l’emploi et du
pou­voir d’achat a ins­tauré une réduc­tion de coti­sa­tions sala­ria­les et une déduc­tion for­fai­taire
des coti­sa­tions patro­na­les de sécu­rité sociale, liées à l’accom­plis­se­ment d’heures
sup­plé­men­tai­res ou com­plé­men­tai­res ou à la renon­cia­tion à des jours de repos.
Elle a
également modi­fié les moda­li­tés de calcul de la réduc­tion géné­rale des coti­sa­tions patro­na­les.
Les dis­po­si­tions d’appli­ca­tion ont été pré­vues par le décret n° 2007-1380 du 24 sep­tem­bre
2007.

La cir­cu­laire N° DSS/5B/2007/358 du 1er octo­bre 2007 a pré­cisé les moda­li­tés de mise en
oeuvre de cette légis­la­tion nou­velle.
Complétant cette cir­cu­laire, le ques­tions - répon­ses annexé à la pré­sente cir­cu­laire répond à
cer­tai­nes inter­ro­ga­tions fré­quem­ment sou­le­vées par les entre­pri­ses ou leurs sala­riés.
J’attire tout par­ti­cu­liè­re­ment votre atten­tion sur la ques­tion n°11 rela­tive au trai­te­ment des
heures sup­plé­men­tai­res « struc­tu­rel­les ».

Par déro­ga­tion aux ins­truc­tions don­nées dans la
cir­cu­laire DSS/5B/2007/358 du 1er octo­bre 2007 (cf. page 14, 6ème para­gra­phe du IV - A), il
convient de consi­dé­rer que ces heures sup­plé­men­tai­res, qu’elles résul­tent d’une durée
col­lec­tive de tra­vail supé­rieure à la durée légale ou d’une conven­tion de for­fait inté­grant déjà
un cer­tain nombre d’heures sup­plé­men­tai­res, ouvrent inté­gra­le­ment droit à exo­né­ra­tion fis­cale
et sociale y com­pris en cas d’absence du sala­rié don­nant lieu à main­tien de salaire (jours
fériés chômés, congés payés, congés mala­die, ...).

De ce fait, la lettre minis­té­rielle n° 6713/2007 du 19 octo­bre 2007 adres­sée au direc­teur de l’ACOSS est rap­por­tée.

QUESTIONS - REPONSES sur la Mise en oeuvre des allé­ge­ments de coti­sa­tions socia­les sur les heures sup­plé­men­tai­res et com­plé­men­tai­res

1. Je suis sala­rié : de quel avan­tage vais-je béné­fi­cier ?

En matière de coti­sa­tions socia­les, vous béné­fi­ciez d’une exo­né­ra­tion d’un mon­tant égal aux coti­sa­tions et contri­bu­tions que vous acquit­tez nor­ma­le­ment sur l’ensem­ble
de la rému­né­ra­tion de vos heures sup­plé­men­tai­res (dans la limite de 21,5 % de leur rému­né­ra­tion). Par exem­ple, si vous êtes au SMIC à 39 heures, vous gagne­rez 40 € de plus par mois.

En outre, vous ne paie­rez pas d’impôt sur le revenu sur cette même rému­né­ra­tion : votre salaire impo­sa­ble ne com­pren­dra plus la rému­né­ra­tion de vos heures
sup­plé­men­tai­res.

2. Je suis sala­rié, est-ce que tout cela va chan­ger mes
droits à retraite ?

Non, vos droits res­te­ront cal­cu­lés en fonc­tion de l’inté­gra­lité de votre rému­né­ra­tion.

3. Est-ce que la manière dont mon employeur majore les heures sup­plé­men­tai­res va chan­ger ?

Si vous tra­vaillez dans une entre­prise d’au plus 20 sala­riés et si votre employeur appli­quait le taux de majo­ra­tion tran­si­toire de 10% ini­tia­le­ment auto­risé par la loi jusqu’au 31 décem­bre 2008, vos heures sup­plé­men­tai­res seront majo­rées dès le 1er octo­bre 2007 de 25% au lieu de 10%, sauf conven­tion col­lec­tive contraire.

Pour le reste, les dif­fé­ren­tes règles du droit du tra­vail, qu’elles soient d’ori­gine légale ou conven­tion­nelle, res­tent inchan­gées. Ceci est vrai pour le taux de majo­ra­tion appli­ca­ble aux heures sup­plé­men­tai­res (à l’excep­tion du cas cité plus haut), pour le droit à repos com­pen­sa­teur, pour le contin­gent d’heures sup­plé­men­tai­res, etc.
Seul l’assu­jet­tis­se­ment aux coti­sa­tions socia­les et à l’impôt sur le revenu est modi­fié.

5. Je suis un sala­rié avec un régime par­ti­cu­lier ; est-ce
que j’ai droit aux nou­vel­les exo­né­ra­tions ?

Oui, la loi est appli­ca­ble à tous les sala­riés, qu’ils soient cadres ou non-cadres, en CDI, en CDD, en emploi sai­son­nier, en inté­rim, conjoint sala­rié d’un chef d’entre­prise (même s’il ne cotise pas aux ASSEDIC), qu’ils tra­vaillent à temps com­plet, ou à temps par­tiel (voir dans ce cas la réponse à la ques­tion 9), dans une entre­prise
privée ou publi­que ...

6. Je suis agent public ; à quel­les exo­né­ra­tions ai-je
droit ?

D’une manière géné­rale, les agents publics titu­lai­res béné­fi­cient d’exo­né­ra­tions au titre des indem­ni­tés horai­res pour tra­vaux sup­plé­men­tai­res (IHTS) et des indem­ni­tés d’inter­ven­tion effec­tuées à l’occa­sion des astrein­tes. Les per­son­nels contrac­tuels peu­vent également être exo­né­rés pour les heures sup­plé­men­tai­res qu’ils
accom­plis­sent.

7. J’exerce mon acti­vité dans les DOM - Puis-je
béné­fi­cier des nou­vel­les mesu­res rela­ti­ves aux
heures sup­plé­men­tai­res ?

Oui, la loi est appli­ca­ble aux DOM, dans les mêmes condi­tions.

8. Quelle est la défi­ni­tion des heures sup­plé­men­tai­res ?

La loi TEPA ne modi­fie pas la défi­ni­tion des heures sup­plé­men­tai­res telle qu’elle résulte du code du tra­vail : cons­ti­tuent des heures sup­plé­men­tai­res les heures
effec­tuées par le sala­rié à la demande de l’entre­prise au-delà de la durée légale du tra­vail (35 heures heb­do­ma­dai­res ou 1607 heures annuel­les) ou de la durée
équivalente.

9. Quelles sont les heures ou durées de tra­vail
sup­plé­men­tai­res béné­fi­ciant des exo­né­ra­tions ?

Sont concer­nées les heures sup­plé­men­tai­res visées à la ques­tion pré­cé­dente, ainsi que :
- lorsqu’un accord col­lec­tif le pré­voit, les heures choi­sies effec­tuées avec l’accord du sala­rié au-delà du contin­gent annuel d’heures sup­plé­men­tai­res ;
- l’ensem­ble des heures com­plé­men­tai­res auto­ri­sées par le droit du tra­vail, effec­tuées par les sala­riés à temps par­tiel au-delà de la durée prévue à leur contrat, y com­pris celles effec­tuées dans le cadre d’un temps par­tiel annua­lisé ; dans le cas des heures com­plé­men­tai­res, seul le sala­rié béné­fi­cie d’une exo­né­ra­tion ;
- aux jours de repos aux­quels renon­cent les sala­riés qui sont en for­fait annuel en jours au-delà de 218 jours par an.

10. Les heures sup­plé­men­tai­res effec­tuées une semaine
où tombe un jour férié sont-elles bien exo­né­rées ?

Oui. La tota­lité des heures sup­plé­men­tai­res effec­tuées pen­dant les autres jours d’une semaine com­por­tant un jour férié et dont la rému­né­ra­tion est majo­rée, sont
exo­né­rées.

11. Mon entre­prise est à 39 heures ; les heures
sup­plé­men­tai­res « struc­tu­rel­les » qui en
décou­lent ouvrent-elles droit à exo­né­ra­tion ?

Oui. Car c’est le seuil légal (35 heures) qui joue.
Si votre entre­prise n’accorde pas de jours de réduc­tion du temps de tra­vail (jours RTT), les heures que vous effec­tuez toutes les semai­nes de tra­vail entre la 36e et la
39e heure sont bien des heures sup­plé­men­tai­res et don­nent droit aux nou­vel­les exo­né­ra­tions.

Les heures sup­plé­men­tai­res struc­tu­rel­les résul­tant soit d’une durée col­lec­tive de tra­vail supé­rieure à la durée légale, soit d’une conven­tion de for­fait qui inté­gre­rait
déjà un cer­tain nombre d’heures sup­plé­men­tai­res, sont payées, majo­rées et exo­né­rées fis­ca­le­ment et socia­le­ment, y com­pris en cas d’absence du sala­rié don­nant lieu à main­tien de salaire (congés payés, mala­die...).

A l’inverse si dans votre entre­prise, la durée col­lec­tive a été fixée à 32 heures par semaine, vous ne serez exo­néré qu’à partir du moment où vous dépas­sez 35 heures heb­do­ma­dai­res puis­que les heures entre la durée col­lec­tive (si elle est infé­rieure à 35 heures) et 35 heures ne sont pas des heures sup­plé­men­tai­res.

12. Certaines sommes mar­quées sur mon bul­le­tin de paie comme heures sup­plé­men­tai­res ne sont pas repri­ses dans
le calcul des exo­né­ra­tions. Est-ce normal ?

Ceci peut arri­ver quand l’employeur décide de majo­rer des heures sup­plé­men­tai­res au-delà de ce qui est prévu par la loi et la conven­tion de bran­che (cf. ques­tion 18), ou
de majo­rer des heures qui ne sont pas des heures sup­plé­men­tai­res.

13. Comment fonc­tion­nent les exo­né­ra­tions sala­ria­les en
cas de repos com­pen­sa­teur ?

Dans la mesure où le sala­rié récu­père ces heures sup­plé­men­tai­res et n’est pas payé, il n’y a pas lieu à exo­né­ra­tion.
En revan­che, dans les situa­tions mixtes où les heures sup­plé­men­tai­res sont par­tiel­le­ment rému­né­rées « en temps » et « en argent », l’exo­né­ra­tion sala­riale (sociale et fis­cale) est bien appli­ca­ble à la rému­né­ra­tion « en argent ».

14. En tant que sala­rié, puisje deman­der à mon
employeur d’exé­cu­ter des heures sup­plé­men­tai­res
(ou com­plé­men­tai­res) ?

Le recours aux heures sup­plé­men­tai­res ou com­plé­men­tai­res relève de l’ini­tia­tive de l’employeur. Le sala­rié n’est donc pas en droit d’exiger l’accom­plis­se­ment de telles
heures, mais il peut infor­mer son employeur qu’il est volon­taire.

15. Un employeur peut-il impo­ser des heures sup­plé­men­tai­res (ou com­plé­men­tai­res) à un sala­rié ?

Un employeur peut exiger d’un sala­rié l’accom­plis­se­ment d’heures sup­plé­men­tai­res ou com­plé­men­tai­res à condi­tion de res­pec­ter le cadre régis­sant le recours à ces heures.

18. Quel taux de majo­ra­tion des heures sup­plé­men­tai­res doit-on pren­dre en compte ?

- Si la conven­tion col­lec­tive de la bran­che pré­voit un taux de majo­ra­tion des
heures sup­plé­men­tai­res, et que votre employeur appli­que ces dis­po­si­tions, les
exo­né­ra­tions sont cal­cu­lées sur l’inté­gra­lité de la rému­né­ra­tion des heures
sup­plé­men­tai­res y com­pris la majo­ra­tion appli­quée ;
- Si votre employeur retient un taux de majo­ra­tion supé­rieur à l’accord de
bran­che, ou si votre conven­tion col­lec­tive ne pré­voit pas de dis­po­si­tion en
matière de majo­ra­tion des heures sup­plé­men­tai­res, ce sont les taux pra­ti­qués
par votre employeur qui sont rete­nus pour le calcul de l’exo­né­ra­tion, dans la
limite de 25% (ou 50% au delà de la 8e heure).

24. Les exo­né­ra­tions ne sont pas accor­dées en cas de
non res­pect des dis­po­si­tions léga­les et conven­tion­nel­les rela­ti­ves à la durée du tra­vail. Qu’est ce que cela veut
dire ?

Ce cas concerne notam­ment les heures qui dépas­sent les limi­tes fixées par la loi ou
les conven­tions col­lec­ti­ves (durées maxi­ma­les jour­na­liè­res ou heb­do­ma­dai­res...).
Les heures concer­nées n’ouvri­ront pas droit à exo­né­ra­tion, sans que soient
cepen­dant remi­ses en cause les exo­né­ra­tions cal­cu­lées sur les heures com­pri­ses à
l’inté­rieur de ces limi­tes léga­les ou conven­tion­nel­les.

Par ailleurs, seules les
exo­né­ra­tions des sala­riés concer­nés par le non res­pect des dis­po­si­tions léga­les ou
conven­tion­nel­les seront affec­tées.
En outre, sans pré­ju­dice des dis­po­si­tions du code du tra­vail et des consé­quen­ces
de leur non-res­pect en matière de droit du tra­vail, les exo­né­ra­tions ne seront pas
remi­ses en cause pour les heures sup­plé­men­tai­res effec­tuées au-delà du
contin­gent annuel d’heures sup­plé­men­tai­res.

25. Que se pas­sera-t-il sur le plan fiscal pour le sala­rié en cas d’erreur repé­rée lors du contrôle de son employeur ?

Les rému­né­ra­tions exo­né­rées à tort, qui ne cor­res­pon­dent pas à des heures
sup­plé­men­tai­res, seront impo­sées sans appli­ca­tion de péna­li­tés, l’erreur ne lui étant
pas impu­ta­ble.

26. Qu’est ce que je dois faire pour béné­fi­cier de
l’exo­né­ra­tion fis­cale du sur­plus de salaire qui est
lui-même exo­néré de coti­sa­tions sala­ria­les ?

La décla­ra­tion de reve­nus est amé­na­gée pour cela : une case nou­velle est créée, per­met­tant d’isoler la rému­né­ra­tion exo­né­rée, qui est la même que celle rete­nue pour le calcul des exo­né­ra­tions de coti­sa­tions sala­ria­les.

Comme pour les autres reve­nus, il suffit donc de véri­fier le mon­tant pré-rempli, et le cas échéant de le cor­ri­ger, ou encore de com­plé­ter la case, à partir des infor­ma­tions four­nies par l’employeur, si le mon­tant n’est pas pré-rempli.

Détail des heures exo­né­rées pour les agents publics

En vertu de l’arti­cle pre­mier du décret du 4 octo­bre 2007, les éléments de rému­né­ra­tion sui­vants ouvrent droit à la réduc­tion des coti­sa­tions de sécu­rité sociale :
- les indem­ni­tés horai­res pour tra­vaux sup­plé­men­tai­res (IHTS) ver­sées aux agents de la fonc­tion publi­que de l’Etat et de la fonc­tion publi­que ter­ri­to­riale et hos­pi­ta­lière ;
- les indem­ni­tés d’inter­ven­tion effec­tuées à l’occa­sion des astrein­tes dans le cadre de la fonc­tion publi­que de l’Etat, de la fonc­tion publi­que ter­ri­to­riale et hos­pi­ta­lière ;
- la rému­né­ra­tion du temps de tra­vail excé­dant la durée nor­male des ser­vi­ces des agents occu­pant des fonc­tions cor­res­pon­dant à un besoin per­ma­nent, impli­quant un ser­vice à temps incom­plet ainsi que la rému­né­ra­tion du temps de tra­vail excé­dant la durée de tra­vail des emplois à temps non com­plet ;
- les éléments de rému­né­ra­tion des heures sup­plé­men­tai­res et du temps de tra­vail addi­tion­nel effec­tif prévus par les dis­po­si­tions des contrats des agents non titu­lai­res de
droit public ;

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