Et si ce n’était pas avec les nouveaux métiers que l’on faisait les meilleurs soins ?
24 juin 2008
Les menaces sur le décret d’actes infirmiers ont fait l’objet d’un excellent article du site http://www.jim.fr le Journal d’Information Médicales :
Paris, le vendredi 20 juin 2008 - C’est un anniversaire plutôt singulier que l’on fête aujourd’hui. Il y a un an jour pour jour, le professeur Guy Vallancien, à l’occasion de la journée nationale de la chirurgie organisée par la Fédération hospitalière de France, plaidait en faveur de « l’ouverture des blocs opératoires à d’autres métiers que celui des IBODE (infirmières de blocs opératoires diplômées d’état, ndrl) ». Il n’hésitait pas à indiquer que des techniciens « plus rapidement formés » pourraient également « s’occuper des opérés au bloc ».
Ces déclarations avaient provoqué une profonde colère chez la très grande majorité des syndicats d’infirmières, qui ne s’est nullement limitée aux quelques jours qui ont suivi cette proposition du professeur Vallancien. Un an après, cette remise en cause, plutôt cavalière du caractère indispensable des IBODE, demeure le symbole des attaques que les infirmières ne cessent de subir à leur encontre et qu’elles ont à cœur d’épingler systématiquement.
Assistant de gérontologie
La dernière en date a été « commise » par le docteur Alexandra Fourcade, chargée de mission à la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (DHOS). A l’occasion du salon Hôpital Expo-Intermedica, à la fin du mois de mai dernier, présentant les principaux axes du plan Alzheimer, la responsable aura entre autres développé le volet qui concerne la création de nouveaux métiers, parmi lesquels celui « d’assistants de gérontologie ».
La création de ces assistants est en effet prévue par la mesure n°20 du plan quinquennal contre la maladie d’Alzheimer. « L’assistant de gérontologie contribuera à la prise en charge des malades en situation de grande dépendance ou présentant des troubles cognitifs : il lui appartiendra de suivre le plan de soin, d’aide et d’accompagnement proposé par l’équipe médicale et l’infirmière coordonnatrice » peut-on lire. Même s’ils devraient plus ou moins être placés sous leur « autorité », ces assistants de gérontologie ne sont guère vus avec bienveillance par les infirmières.
Dans plusieurs communiqués, on a ainsi pu voir railler ces futurs assistants eux aussi considérés comme le symbole de ces nouveaux métiers bons marchés dont l’avènement pourrait avoir pour conséquence à terme de déshabiller de toutes leurs compétences les infirmières.
C’est ainsi que la Fédération nationale des infirmières (FNI, majoritaire chez les libéraux) s’est récemment moquée de « cette invention de la DHOS », tandis que le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI, chez les salariées) a fustigé ce « nouveau concept n’existant dans un aucun pays européen » et n’a pas oublié au passage la référence désormais incontournable aux propos du professeur Vallancien en remarquant que ce concept « ressemble fort aux assistants opératoires » proposés (apparemment très imprudemment !) par le chirurgien !
Nouveaux métiers, vrais dangers
Tant la menace que représenterait la naissance des « assistants de gérontologie » que les propositions du professeur vieilles d’un an sont présentes dans le communiqué de presse du Conseil départemental de l’Ordre infirmier de Charente Maritime, qui égrène toutes les tentatives qui ont été faites ces dernières années pour dessiner la perspective de « nouveaux métiers » qui concurrenceraient celui de l’infirmière.
Outre que ce message témoigne que les instances ordinales des infirmières se mettent bon an mal an en place, il ajoute sa voix aux préoccupations exprimées par plusieurs syndicats d’infirmières concernant le danger qui pèserait sur le décret de compétences des infirmières.
Alors que le ministre de la Santé n’a pas caché son ambition de suivre les recommandations de la Haute autorité de Santé (HAS) qui appellent à assouplir les « décrets d’actes » pour les transformer en décrets de missions, le Conseil départemental de l’Ordre « condamne cette perte d’importance du décret d’actes ». Il « dénonce » en outre la « volonté de créer des nouveaux métiers moins qualifiés et moins rémunérés pour des raisons uniquement comptables ».
Appel ordinal : lire l’article
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