Grève infirmière le 1er octobre 2015

greve infirmiere SNPI

23 septembre 2015

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC, confor­mé­ment aux arti­cles L.2512-1 et sui­vants du Code du Travail, à la Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983, appelle l’ensem­ble des pro­fes­sion­nels infir­miers (infir­miè­res, cadres, infir­miè­res spé­cia­li­sées) de la Fonction Publique et du sec­teur privé (lucra­tif ou par­ti­ci­pant au ser­vice public hos­pi­ta­lier), à un mou­ve­ment de grève Jeudi 1er octo­bre 2015 .
Ce préa­vis couvre la période du mer­credi 30 sep­tem­bre 19h au jeudi 1er octo­bre 24h.

Pour les reven­di­ca­tions sui­van­tes :
- Reconnaissance de la péni­bi­lité par un départ anti­cipé en retraite (boni­fi­ca­tion d’un an tous les 10 ans, caté­go­rie active)
- Revalorisation sala­riale conforme au niveau de res­pon­sa­bi­lité des pro­fes­sion­nels infir­miers
- Elargissement de l’exclu­si­vité d’exer­cice des IADE et IBODE
- Création d’une spé­cia­li­sa­tion en santé men­tale après une for­ma­tion en Master
- Reconnaissance en Master des for­ma­tions IBODE, pué­ri­culture et cadre infir­mier
- Retrait de l’arti­cle 51 de la loi Bachelot HPST avec ses trans­ferts d’actes et la déqua­li­fi­ca­tion des soins

Le préa­vis de grève natio­nal est en télé­char­ge­ment en fin d’arti­cle.

Thierry Amouroux, secré­taire géné­ral du SNPI, cons­tate que si la moitié des pro­fes­sion­nels infir­miers qui exer­cent dans le public ont obtenu une petite aug­men­ta­tion en juillet 2015 (entre 4 et 37 euros) ce n’est pas le cas de l’autre moitié (restée en caté­go­rie B) dont les salai­res bais­sent depuis 4 ans (blo­cage du point depuis 2010, et hausse des char­ges socia­les). De même que celles qui exer­cent dans les hôpi­taux privés et les cli­ni­ques : les sala­riés FEHAP des établissements des établissements CCN 51 cons­ta­tent ont une perte de pou­voir d’achat de leur salaire de base de 10,90% sur 10 ans (Il n’a évolué que de 5,53% alors que la hausse des prix à la consom­ma­tion a été de 16,43%).

Que l’on soit en caté­go­rie A ou B, dans le public ou dans le privé, les condi­tions de tra­vail sont les mêmes. Le SNPI CFE-CGC, syn­di­cat des infir­miè­res sala­riées, estime qu’il est aber­rant que pour un même métier coexis­tent des âges de départ à la retraite dif­fé­rents. La péni­bi­lité de l’exer­cice est un fait objec­tif attesté par de nom­breux indi­ca­teurs CNRACL :
- une infir­mière sur cinq part à la retraite avec un taux d’inva­li­dité reconnu,
- les infir­miè­res retrai­tées meu­rent à 78 ans au lieu de 85 ans pour les femmes fran­çai­ses : à l’âge de la retraite, une infir­mière a en moyenne 7 ans d’espé­rance de vie en moins par rap­port à la moyenne des femmes en France.

Faute d’arbi­trage du Cabinet de la Ministre la réin­gé­nie­rie des for­ma­tions infir­miè­res spé­cia­li­sées est sus­pen­due depuis 2009 pour les IBODE et les pué­ri­cultri­ces. De même pour les arbi­tra­ges sur la for­ma­tion cadre : un Master ? une for­ma­tion en Y ? avec quel opé­ra­teur : IFCS ? Université ? Haute Ecole ? un sys­tème mixte ?

Depuis la sup­pres­sion du diplôme d’infir­mier de sec­teur psy­chia­tri­que (ISP), en 1992, la for­ma­tion ini­tiale en santé men­tale des infir­miers ne s’effec­tue plus que dans le cadre des études de soins géné­raux. Thierry Amouroux pointe un pro­blème de « perte de com­pé­ten­ces » depuis 1992, qui ne fait qu’aug­men­ter avec les départs en retraite des anciens ISP, et « un manque criant de for­ma­tion per­met­tant de répon­dre à la diver­si­fi­ca­tion des soins offerts en psy­chia­trie. » Le SNPI demande la créa­tion d’un cadre sta­tu­taire d’infir­mier spé­cia­lisé en psy­chia­trie et santé men­tale, dans le cadre d’une for­ma­tion uni­ver­si­taire en Master 2. Il fau­drait au moins un tel pro­fes­sion­nel par unité de soins pour aider les équipes soi­gnan­tes, et assu­rer la prise en soins des patients com­plexes.

87% des infir­miè­res sont hos­ti­les aux coo­pé­ra­tions de l’arti­cle 51 de la loi Bachelot HPST car elles refu­sent un simple trans­fert d’actes pour gagner du temps médi­cal. « Ces pro­to­co­les de coo­pé­ra­tion per­met­tent juste de régu­la­ri­ser des situa­tions exis­tan­tes, de léga­li­ser de petits arran­ge­ments locaux » selon Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du SNPI CFE-CGC. Mais ces pro­to­co­les ne com­por­tent aucune garan­tie pour les usa­gers sur les qua­li­fi­ca­tions et les com­pé­ten­ces des pro­fes­sion­nels impli­qués, ainsi que sur la régu­la­rité et les moda­li­tés de leur exer­cice.

Ce qu’atten­dent les infir­miè­res, c’est la créa­tion d’une infir­mière de pra­ti­que avan­cée, prévue par l’actuel projet de loi de santé (arti­cle 30), car la prise en charge des mala­dies chro­ni­ques repré­sente l’avenir de la pro­fes­sion infir­mière, au tra­vers de la créa­tion d’un Master en Sciences Infirmières. Le Master ce concer­nera que 5 % des infir­miè­res, mais c’est une nou­velle pers­pec­tive d’évolution pro­fes­sion­nelle. Les études inter­na­tio­na­les sur les pra­ti­ques avan­cées mon­trent que pour assu­rer le suivi des patients chro­ni­ques, avec une pres­crip­tion infir­mière de médi­ca­ments, il est néces­saire que l’infir­mière dis­pose d’une for­ma­tion sup­plé­men­taire de niveau master. Et ce sur la base de tra­vaux por­tant sur envi­ron 330.000 infir­miè­res de pra­ti­ques avan­cées dans 25 pays (avec pour les USA 220.000 infir­miè­res en fonc­tion depuis les années 1960, soit 50 ans de recul).

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