HAS et souffrance des soignants : prévenir, repérer, orienter

8 janvier 2021

Les pro­fes­sion­nels du monde de la santé sont en pre­mière ligne dans la ges­tion de l’épidémie de COVID-19 et cette situa­tion est amenée à durer. Ce fai­sant, ils sont soumis à de mul­ti­ples fac­teurs stres­sants voire trau­ma­ti­sants. Cette réponse rapide est des­ti­née aux soi­gnants en acti­vité ou en for­ma­tion, aux per­son­nels médico-sociaux de toutes spé­cia­li­tés confon­dues, en établissements ou en ambu­la­toire, et plus lar­ge­ment à tous les inter­ve­nants du milieu de la santé (admi­nis­tra­tifs, agents d’entre­tiens, des ser­vi­ces funé­rai­res, ser­vi­ces sup­ports, etc.) ;

L’essen­tiel

Réponse rapide n°1 : Depuis plu­sieurs semai­nes, les pro­fes­sion­nels du monde de la santé sont en pre­mière ligne dans la ges­tion de l’épidémie de COVID-19 et cette situa­tion est amenée à durer. Dans ce contexte, ils sont soumis à de mul­ti­ples fac­teurs stres­sants voire trau­ma­ti­sants qui les expo­sent à un risque majoré d’anxiété et d’épuisement, pou­vant géné­rer un état de souf­france psy­chi­que, voire des symp­tô­mes dépres­sifs avec un risque sui­ci­daire ou encore un trou­ble de stress post-trau­ma­ti­que pen­dant et dans les suites de la crise.

Réponse rapide n°2 : Les établissements de santé, sociaux et médico-sociaux, les orga­ni­sa­tions et plus lar­ge­ment les pou­voirs publics, sont res­pon­sa­bles de la santé au tra­vail des pro­fes­sion­nels du monde de la santé, ils ont un rôle majeur dans la réduc­tion du stress et la pré­ven­tion de la souf­france du per­son­nel : infor­ma­tion claire et for­ma­tion des per­son­nels à leur mis­sion en lien avec le COVID-19 ; adap­ta­tion des condi­tions de tra­vail (sécu­rité, mesu­res orga­ni­sa­tion­nel­les, mesu­res de reconnais­sance directe et indi­recte), accom­pa­gne­ment et sou­tien social et psy­cho­lo­gi­que.

Réponse rapide n°3 : En tant que pro­fes­sion­nel du monde de la santé il est impor­tant, d’autant plus en situa­tion de crise, d’accor­der une grande atten­tion à son propre bien-être pour tenir dans la durée. Au niveau col­lec­tif, suivre et sou­te­nir le moral des équipes, notam­ment en faci­li­tant l’expres­sion des dif­fi­cultés et des res­sen­tis, permet d’apai­ser les ten­sions vécues, de main­te­nir et de ren­for­cer le lien de confiance et la cohé­sion d’équipe.

Réponse rapide n°4 : Tous les diri­geants, employeurs, enca­drants, col­lè­gues, etc. sont concer­nés par le repé­rage des signes de détresse ou de souf­france psy­chi­que. Les temps d’échanges (for­mels et infor­mels), qui sont des moments clés, doi­vent être favo­ri­sés. Si une souf­france est iden­ti­fiée, l’écoute, le sou­tien et les encou­ra­ge­ments entre col­lè­gues et mem­bres de l’équipe sont pré­cieux, dans le res­pect des besoins et de l’inti­mité de chacun. Une aide à la média­tion peut être mobi­li­sée le cas échéant (régu­la­teur, psy­cho­lo­gue, etc.).

Réponse rapide n°5 : En cas de souf­france néces­si­tant une prise en charge, il est très impor­tant de savoir passer le relais et d’infor­mer les per­son­nes concer­nées sur les res­sour­ces dis­po­ni­bles (pla­te­for­mes télé­pho­ni­ques, ser­vi­ces de santé au tra­vail, méde­cin trai­tant/géné­ra­liste, pro­fes­sion­nels de la psy­chia­trie et de la santé men­tale : équipes de psy­chia­trie, psy­chia­tres libé­raux, psy­cho­lo­gues libé­raux), les orien­ter et les accom­pa­gner si elles le sou­hai­tent (Cf. Ressources).

Réponse rapide n°6 : En cas de cons­ta­ta­tion de situa­tion(s) de souf­france, il est essen­tiel d’inter­ro­ger le fonc­tion­ne­ment des orga­ni­sa­tions, ser­vi­ces et struc­tu­res dans le but d’amé­lio­rer les condi­tions de tra­vail et de pré­ve­nir ces situa­tions pour l’avenir.

Réponse rapide n° 7 : Une vigi­lance quant aux poten­tiels effets dif­fé­rés de la crise sur la souf­france psy­chi­que des pro­fes­sion­nels du monde de la santé est indis­pen­sa­ble (infor­ma­tion des pro­fes­sion­nels, main­tien des dis­po­si­tifs de sou­tien, adap­ta­tion des orga­ni­sa­tions à la prise en charge de ces effets à plus long terme).

Ces répon­ses rapi­des, élaborées sur la base des connais­san­ces dis­po­ni­bles à la date de leur publi­ca­tion, sont sus­cep­ti­bles d’évoluer en fonc­tion de nou­vel­les don­nées.

Source : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3183574/fr/souf­france-des-pro­fes­sion­nels-du-monde-de-la-sante-pre­ve­nir-repe­rer-orien­ter

Pour télé­char­ger le docu­ment 16 pages : https://www.has-sante.fr/upload/docs/appli­ca­tion/pdf/2020-05/rr_souf­france_des_pro­fes­sion­nels_du_monde_la_sante_ver­sion_cd_vdef_dlg_mel.pdf

Depuis 2007, la souf­france au tra­vail des 600.000 infir­miè­res ne fait qu’empi­rer :
 30 infir­miers agres­sés chaque jour.
 20% des infir­miè­res par­tent en retraite avec un taux d’inva­li­dité, et une espé­rance de vie infé­rieure de 7 ans (78 ans au lieu de 85 ans pour une femme).
 30% des jeunes diplô­més aban­don­nent la pro­fes­sion dans les 5 ans qui sui­vent le diplôme.
 Perte de sens, charge de tra­vail impos­si­ble, stress, bur­nout, dépres­sions, sui­ci­des

Plus de détails sur l’ Observatoire de la Souffrance Au Travail (OSAT infir­mier) :
https://souf­france-infir­miere.fr

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