PLFSS 2026 : unir la voix des patients et des soignants pour un système plus juste
20 novembre 2025
Quand le budget devient un prétexte pour restreindre l’accès aux soins, ce sont toujours les plus fragiles qui trinquent. À l’heure où le Sénat entame l’examen du PLFSS 2026, le SNPI soutient pleinement les alertes et propositions de France Assos Santé : un système de santé ne se redresse pas en ajoutant des obstacles devant les patients.
Supprimer l’extension des franchises et le gel des prestations sociales n’était pas un luxe. C’était un impératif de justice. Les personnes en ALD, les retraités modestes, les bénéficiaires de l’AAH n’ont plus de marge : chaque euro prélevé se traduit en renoncement à un soin. Les sénateurs doivent maintenir ces avancées.
Nous saluons également les amendements visant à structurer des équipes de soins traitantes pluridisciplinaires dans les zones sous-dotées. C’est une avancée attendue : partout où l’offre médicale s’effondre, la réponse ne peut plus reposer sur un seul métier. Associer médecins, infirmiers et pharmaciens, c’est bâtir une prise en charge continue, capable d’anticiper plutôt que de réparer. Les données de l’OCDE comme les analyses de la DREES le montrent : les organisations pluriprofessionnelles améliorent l’accès, réduisent les hospitalisations évitables et renforcent la qualité du suivi, notamment pour les maladies chroniques.
Dans le même esprit, il est essentiel de rappeler l’accès direct à l’infirmier, déjà acté par la loi du 27 juin 2025 mais encore très loin d’être appliqué. Cet accès est pourtant un levier majeur pour raccourcir les délais de prise en charge et renforcer la prévention de proximité. C’est le sens de toutes les recommandations internationales : du Canada à la Finlande, l’accès direct à l’infirmière généraliste ou de pratique avancée permet d’intervenir plus tôt, d’éviter les complications et de rendre le système plus réactif.
Renforcer la prévention, fluidifier les parcours, libérer du temps médical : la cohérence est là. Ce que ces amendements esquissent, c’est un modèle plus souple, plus accessible, et fondé sur la réalité des besoins plutôt que sur des cloisonnements dépassés. Un modèle où chaque professionnel exerce à son plein champ et où le patient trouve une réponse rapide, proche et coordonnée.
Sur les produits de santé, la demande de transparence sur les prix, le renforcement des stocks de sécurité pour les MITM, et la lutte contre les pénuries vont dans le bon sens. Quand 39 % des patients déclarent avoir déjà connu une rupture de médicaments, l’inaction n’est plus défendable.
Enfin, nous partageons les préoccupations concernant les dépassements d’honoraires, la PDSA, les effets de la non-convention sur les patients, et la nécessaire structuration des soins de proximité. Sans régulation minimale, l’égalité d’accès n’est qu’un slogan.
Le SNPI appelle le Sénat à entendre la voix des usagers et des soignants. La santé n’est pas une variable d’ajustement : c’est le socle de notre solidarité nationale.
Voir
– https://www.france-assos-sante.org/actualite/plfss-2026-des-avancees-et-de-vives-inquietudes-avant-lexamen-au-senat/
– https://www.france-assos-sante.org/publication_document/plfss-2026-propositions-damendements-senat/#dflip-book_86604/1/