Haut Conseil des Professions Paramédicales du 3 juin 2009
7 juin 2009
Déclaration liminaire de Thierry Amouroux, au titre de la CFE-CGC, au HCPP Haut Conseil des Professions Paramédicales du 3 juin 2009 :
Lors du HCPP du 29 avril, nous avons adopté 8 amendements au projet d’arrêté relatif au diplôme d’Etat d’infirmier. Dans la version définitive du texte signé, qui a été envoyé hier à un groupe de travail informel, nous avons constaté que deux de ces 8 amendements ont été censurés par le Ministère. Certes, c’est de sa responsabilité, mais il aurait été plus correct d’informer les membres de cette instance de ces choix, plutôt que de le découvrir par la bande.
Ainsi, dans l’article 26 qui a créé une VAE infirmière, le Haut Conseil a voté un amendement précisant que le temps dégagé par la dispense de scolarité devait être consacré à favoriser l’adaptation de ces étudiants à la poursuite de leurs parcours. Il serait complètement déstructurant pour une aide-soignante en promotion professionnelle ne passer son semestre à faire des allers-retours entre son ancien service et l’IFSI. Ce temps dégagé doit au contraire être utilisé pour lui permettre de se remettre dans une démarche étudiante, à acquérir la méthodologie nécessaire, de manière à réduire le décalage entre des jeunes bacheliers et des agents qui travaillent depuis plusieurs années.
Nous retrouvons ici la même volonté de l’administration de grappiller du temps de formation continue que dans son acharnement à faire disparaître le module de 70 h de la VAE aide soignante.
Enfin, dans l’article 29, le HCPP a voté un amendement stipulant que pour l’examen d’admission, dans le cas d’un réfugié politique, « c’est alors à la DRASS de demander ces documents ». S’il est humainement compréhensible qu’un réfugié ne puisse obtenir ces documents, par contre l’administration doit les demander à l’Etat concerné, mais bien sur sans faire référence à une personne donnée. Il serait incompréhensible qu’un jury de dispense de scolarité puisse se prononcer sans connaitre le programme des études suivies précisant le nombre d’heures de cours par matière et par année de formation, la durée et le contenu des stages cliniques !
Par ailleurs, dans l’article 48, la CFE-CGC réaffirme que la compensation des notes pose un réel problème de santé publique avec la possibilité de compenser "Soins d’urgence" par "gestion des risques". Car on n’est plus sur une compétence purement intellectuelle, elle est également vitale : soit on sauve une vie, soit la personne meure. C’est blanc ou noir, il n’y a pas de demi-teinte. La CFE-CGC considère qu’accepter de valider "Soins d’urgence" à 9/20, c’est jouer avec la vie des patients.
Enfin, concernant la reconnaissance universitaire des formations paramédicales, nous réaffirmons notre demande d’effets visibles rapidement sur les fiches de paies.
Il y a un contraste saisissant entre la réunion de négociation d’hier, et les nombreuses annonces médiatiques de Nicolas Sarkozy et Roselyne Bachelot sur le passage en catégorie A ! Pas un centime de prévu en 2009, tant pour la revalorisation de la catégorie B, que pour la reconnaissance des paramédicaux !
Après les espoirs déçus sur le contenu de la formation enseigné dans les IFSI à partir de la rentrée de septembre 2009 (pas de diplôme de licence, juste une reconnaissance de grade, et surtout une baisse importante du temps de formation : moins 12 % soit 4 mois ou 570 heures) nous regrettons que la Ministre ait raté son oral de rattrapage avec le mauvais départ de ces revalorisations salariales !