Infirmière de pratique avancée : article du ministère de la santé

Pratique avancée en soins infirmiers : définition

6 novembre 2017

Vous trouverez ci-dessous la vision du ministère de la pratique avancée. Comparé aux missions des 330.000 IPA dans les 25 autres pays, c’est une vision plus restreinte, des lobby médicaux ayant réduit l’autonomie de la fonction lors de l’adoption de la loi en France, mais c’est le premier article sur le sujet paru sur le site du ministère, alors nous le mettons en avant !

La loi de moder­ni­sa­tion de notre sys­tème de santé, pro­mul­guée en jan­vier 2016, pose le cadre juri­di­que de ce que l’on peut appe­ler « la pra­ti­que avan­cée ».

Celle-ci peut être exer­cée par les auxi­liai­res médi­caux :
-  au sein d’une équipe de soins pri­mai­res coor­don­née par le méde­cin trai­tant
-  au sein d’une équipe de soins en établissement de santé ou médico-social coor­don­née par un méde­cin
-  en assis­tance d’un méde­cin spé­cia­liste, hors soins pri­mai­res, en pra­ti­que ambu­la­toire.

La pra­ti­que avan­cée en santé existe dans bon nombre de pays. En France, le choix a été fait de mettre en place la réforme en com­men­çant par la pro­fes­sion d’infir­mier.
 
De quoi parle-t-on ?

Le conseil inter­na­tio­nal des infir­miers (CII) indi­que que « l’infir­mier-ère diplômé-e qui exerce en pra­ti­que avan­cée a acquis des connais­san­ces théo­ri­ques, le savoir-faire aux prises de déci­sions com­plexes, de même que les com­pé­ten­ces cli­ni­ques indis­pen­sa­bles à la pra­ti­que avan­cée de sa pro­fes­sion. Les carac­té­ris­ti­ques de cette pra­ti­que avan­cée sont déter­mi­nées par le contexte dans lequel l’infir­mier-ère sera auto­risé-e à exer­cer ».

Concrètement, la loi pré­cise que la pra­ti­que avan­cée recou­vre :
-  des acti­vi­tés d’orien­ta­tion, d’éducation, de pré­ven­tion ou de dépis­tage
-  des actes d’évaluation et de conclu­sion cli­ni­que, des actes tech­ni­ques et des actes de sur­veillance cli­ni­que et para­cli­ni­que
-  des pres­crip­tions de pro­duits de santé non soumis à pres­crip­tion médi­cale, des pres­crip­tions d’exa­mens com­plé­men­tai­res, des renou­vel­le­ments ou adap­ta­tions de pres­crip­tions médi­ca­les.
 
Quel objec­tif ?

La pra­ti­que avan­cée vise à résor­ber des pro­blè­mes loca­li­sés d’accès aux soins dans un contexte de ten­sion démo­gra­phi­que des pro­fes­sion­nels médi­caux. Les défis sont nom­breux : la durée de la vie s’allonge et le nombre de per­son­nes âgées s’accroit. Les besoins de santé s’inten­si­fient et se com­plexi­fient, notam­ment du fait des mala­dies chro­ni­ques. Il est désor­mais essen­tiel de prio­ri­ser l’action du cura­tif vers le pré­ven­tif, de réduire les durées d’hos­pi­ta­li­sa­tion et d’accom­pa­gner l’expan­sion des soins à domi­cile.

En cela, la pra­ti­que avan­cée apporte une réponse à un besoin de visi­tes ou de consul­ta­tions plus fré­quen­tes – pour un suivi ou un contrôle – qui per­met­tent d’éviter les com­pli­ca­tions et de libé­rer du temps pour les méde­cins. Elle main­tient également une sur­veillance appro­priée au-delà des phases aigues de prise en charge.

En outre, elle favo­rise la diver­si­fi­ca­tion de l’exer­cice des pro­fes­sion­nels para­mé­di­caux et débou­che sur le déve­lop­pe­ment des com­pé­ten­ces vers un haut niveau de maî­trise. Le tra­vail de l’infir­mier-ère en pra­ti­que avan­cée est donc plei­ne­ment reconnu.
 
Des com­pé­ten­ces à déve­lop­per

Grâce à la pra­ti­que avan­cée, l’infir­mier-ère en pra­ti­que avan­cée ren­force :
-  son ana­lyse, plus fine et plus pré­cise
-  sa métho­do­lo­gie, plus rigou­reuse
-  son auto­no­mie
-  sa pra­ti­que, qui mobi­lise plus d’outils
-  ses choix, davan­tage argu­men­tés vis-à-vis du méde­cin.

L’infir­mier-ère en pra­ti­que avan­cée fait le lien entre les méde­cins et les infir­miers « socles ». Ses connais­san­ces cli­ni­ques doi­vent donc être appro­fon­dies, de même que sa connais­sance glo­bale du sys­tème pour orien­ter les patients.

La pra­ti­que avan­cée à l’étranger

Aux États-Unis et au Canada, la pra­ti­que avan­cée répond aux besoins médi­caux et à la des­serte géo­gra­phi­que des ter­ri­toi­res. Il s’agit de réduire les hos­pi­ta­li­sa­tions avec la mise en place de soins à domi­cile et de pro­po­ser des visi­tes plus fré­quen­tes aux mala­des chro­ni­ques.

Les domai­nes d’inter­ven­tion des infir­mier-ères en pra­ti­que avan­cée sont larges :
-  pour les mala­dies chro­ni­ques : le suivi de patients atteints dia­bète et de patho­lo­gies asso­ciées ou des publics pré­cai­res, par exem­ple
-  pour les consul­ta­tions de 1ère ligne : le trai­te­ment des pro­blè­mes de santé mineurs.

Le champ d’inter­ven­tion est soit élargi à des acti­vi­tés nou­vel­les - pres­crip­tion de médi­ca­ments, entre autre - soit étendu à des fonc­tions com­plexes : fonc­tions d’infir­mier-ère cli­ni­cien-ne, ensei­gne­ment et recher­che, qua­lité des soins.
En géné­ral, les infir­mier-ères en pra­ti­que avan­cée exer­cent plutôt en établissement de santé.

La fiche de pré­sen­ta­tion du minis­tère : http://soli­da­ri­tes-sante.gouv.fr/IMG/pdf/flyer_ssa_2016_-_a4_-_pra­ti­que_avan­cee.pdf

Source : http://soli­da­ri­tes-sante.gouv.fr/sys­teme-de-sante-et-medico-social/acces-ter­ri­to­rial-aux-soins/arti­cle/la-pra­ti­que-avan­cee-417776

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