Infirmières de Pratique Avancée et expérimentation IPEP

Infirmières de Pratique Avancée et expérimentation IPEP

1er novembre 2019

Utiliser les com­pé­ten­ces des infir­miè­res de Pratique Avancée (Master IPA) pour mieux répon­dre aux besoins de santé de la popu­la­tion : les IPA en exer­cice libé­ral devraient s’inves­tir dans l’expé­ri­men­ta­tion IPEP

Le Ministère des Solidarités et de la Santé et l’Assurance Maladie ont lancé, le 3 juillet 2019, l’expé­ri­men­ta­tion IPEP. Le cahier des char­ges de l’expé­ri­men­ta­tion, annexé à l’arrêté du 21 juin 2019, a fait l’objet d’un tra­vail de co-cons­truc­tion d’une durée de six mois avec 18 grou­pe­ments d’acteurs en santé volon­tai­res qui ont pu appor­ter leurs avis, pro­po­si­tions et exper­ti­ses sur ce projet et qui se sont enga­gés dans la mise en œuvre de l’expé­ri­men­ta­tion dès 2019.

Elle a pour objec­tifs d’amé­lio­rer le ser­vice rendu aux patients et l’effi­cience des dépen­ses de santé, ainsi que de res­pon­sa­bi­li­ser les acteurs du sys­tème de santé pour une popu­la­tion donnée.

Concrètement, le prin­cipe est qu’un grou­pe­ment de pro­fes­sion­nels de santé volon­tai­res se cons­ti­tue sur un ter­ri­toire et défi­nisse des actions à mettre en œuvre au ser­vice de leur patien­tèle, afin d’amé­lio­rer notam­ment l’accès aux soins, la coor­di­na­tion des prises en charge – en par­ti­cu­lier ville-hôpi­tal, la per­ti­nence des pres­crip­tions médi­ca­men­teu­ses ainsi que la pré­ven­tion. Selon les résul­tats des dif­fé­rents indi­ca­teurs et sur la base des gains d’effi­cience géné­rés, ce grou­pe­ment pourra être inté­ressé finan­ciè­re­ment. Cet inté­res­se­ment ne se sub­sti­tue pas au paie­ment à l’acte et laisse le grou­pe­ment libre dans son uti­li­sa­tion.

L’expé­ri­men­ta­tion a débuté dès juin 2019 pour les 18 grou­pe­ments d’acteurs en santé ayant par­ti­cipé aux tra­vaux de co-cons­truc­tion. Une « seconde vague » de grou­pe­ments expé­ri­men­ta­teurs débu­tera l’expé­ri­men­ta­tion au 1er jan­vier 2020.

Le grou­pe­ment d’acteurs en santé can­di­dat peut pren­dre dif­fé­ren­tes formes (grou­pe­ment de mai­sons de santé pluri-pro­fes­sion­nel­les, MSP, centre de santé, com­mu­nauté pro­fes­sion­nelle ter­ri­to­riale de santé…). Le seul pré­re­quis est qu’il contienne des méde­cins trai­tants par­ti­ci­pant au grou­pe­ment et que la patien­tèle totale du grou­pe­ment soit supé­rieure à 5000 patients.

De part ses com­pé­ten­ces, l’infir­mière de pra­ti­que avan­cée (IPA titu­laire d’un master, après 3 années d’exer­cice cli­ni­que) est la plus à même de mener une consul­ta­tion (entre­tien de 60 à 90 mn) pour mieux com­pren­dre la situa­tion de la per­sonne, pour iden­ti­fier les pro­blè­mes qui contri­buent à leur mau­vais état de santé, iden­ti­fier les chan­ge­ments néces­sai­res et mettre en place les ser­vi­ces médi­caux, sociaux et asso­cia­tifs dont ils ont besoin.

Le dis­po­si­tif arti­cle 51 de la loi de finan­ce­ment de la Sécurité sociale pour 2018 permet de tester hors du cadre régle­men­taire, des modes inno­vants d’orga­ni­sa­tion et de finan­ce­ment des acti­vi­tés de soins et de pré­ven­tion qui favo­ri­sent la coo­pé­ra­tion et la coor­di­na­tion entre les pro­fes­sion­nels, la per­ti­nence et la qua­lité de la prise en charge sani­taire sociale ou médico-sociale et/ou l’effi­cience du sys­tème de santé.

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