Infirmiers de Santé au Travail

17 mars 2009

Présentation du métier par Anne Barrier, présidente du GIT,
Groupement des Infirmiers de Santé au Travail

L’infir­mier inté­gré au sein de l’entre­prise, est un pro­fes­sion­nel formé, véri­ta­ble
par­te­naire pour tous les acteurs de pré­ven­tion.
Il est capa­ble, en fonc­tion des besoins, de tra­vailler en col­la­bo­ra­tion avec les
méde­cins, comme avec les acteurs de l’entre­prise (chef de ser­vice, d’ate­lier,
direc­tion, opé­ra­teur...) et les inter­ve­nants en pré­ven­tion (IPRP, Service
hygiène Sécurité, ani­ma­teurs sécu­rité, mem­bres CHSCT..).

Je sou­haite déve­lop­per plus par­ti­cu­liè­re­ment 3 domai­nes pour expli­ci­ter les
com­pé­ten­ces par­ti­cu­liè­res de l’infir­mier de santé au tra­vail :

Action sur les lieux de tra­vail

L’infir­mier a pour mis­sion d’aider le méde­cin du tra­vail dans la réa­li­sa­tion du
tiers temps. Selon le sec­teur d’acti­vité où il exerce, l’infir­mier pro­pose,
orga­nise, par­ti­cipe et/ou réa­lise des actions en matière d’ergo­no­mie, d’hygiène
et de sécu­rité.

En par­ti­ci­pant à l’évaluation des ris­ques, à l’étude des postes,
l’infir­mier est capa­ble de prio­ri­ser les actions à entre­pren­dre, de faire des
pro­po­si­tions d’amé­lio­ra­tion et d’établir le suivi de ses amé­lio­ra­tions. Il
inter­vient dans le cadre de la plu­ri­dis­ci­pli­na­rité, en col­la­bo­ra­tion avec d’autres
acteurs de pré­ven­tion : Ingénieur sécu­rité, IPRP, mem­bres du CHSCT, mais
aussi les res­pon­sa­bles de sec­teurs, d’ate­liers etc.

L’infir­mier peut de sa propre ini­tia­tive, dans le cadre de son rôle propre,
donner des conseils en matière d’ergo­no­mie au poste de tra­vail, et prêter son
concours dans l’amé­lio­ra­tion des condi­tions de tra­vail.

Suivi médi­cal

L’infir­mier assiste le méde­cin dans l’ensem­ble de ses acti­vi­tés.
En son absence, il prend les déci­sions qui s’impo­sent dans les limi­tes de ses
mis­sions, de ses res­pon­sa­bi­li­tés, dans le res­pect des délé­ga­tions et des
pro­to­co­les qui sont datés et signés par le méde­cin du tra­vail.
Il est soumis au secret médi­cal et est sous l’auto­rité tech­ni­que du méde­cin du
tra­vail.

Outre le fait qu’il pla­ni­fie, orga­nise, convo­que, gère les visi­tes médi­ca­les,
l’infir­mier effec­tue un entre­tien préa­la­ble au cours duquel il peut être amené à
effec­tuer la bio­mé­trie, des exa­mens com­plé­men­tai­res et inter­roge le sala­rié
sur les événements mar­quants sur­ve­nus depuis la der­nière visite, tant sur le
plan pro­fes­sion­nel (chan­ge­ment de poste, dif­fi­cultés ren­contrées, condi­tions
de tra­vail, vécu du tra­vail en géné­ral...) que sur le plan de sa santé (mala­die,
acci­dent, pro­blè­mes per­son­nels...) et fait le lien éventuel entre l’état de santé
du sala­rié et son acti­vité pro­fes­sion­nelle.

Par ailleurs, il est régu­liè­re­ment amené, dans l’exer­cice de ses fonc­tions, à rece­voir des sala­riés en dehors de la pré­sence du méde­cin du tra­vail et à
effec­tuer des entre­tiens infir­miers (acci­dent du tra­vail, souf­france au tra­vail...).

L’infir­mier pose un diag­nos­tic infir­mier et dirige le sala­rié si besoin vers un
méde­cin exté­rieur en cas d’urgence et/ou vers le méde­cin du tra­vail si cela
s’avère néces­saire. L’infir­mier enre­gis­tre ces entre­tiens et informe le méde­cin
du tra­vail. Ces entre­tiens spon­ta­nés -inter­mé­diai­res aux visi­tes pério­di­ques sont
impor­tants en ce qu’ils cons­ti­tuent des éléments nota­bles dans le suivi
indi­vi­duel du sala­rié et au niveau de la veille sani­taire.
Par son écoute atten­tive et bien­veillante il favo­rise le main­tien ou
l’amé­lio­ra­tion de la santé phy­si­que et psy­cho­lo­gi­que du sala­rié.

En der­nier lieu, par sa connais­sance de l’entre­prise, des ris­ques aux postes de
tra­vail, il par­ti­cipe à la déter­mi­na­tion des visi­tes médi­ca­les de sur­veillance
ren­for­cée.

Prévention et for­ma­tion

L’infir­mier assure un rôle de pré­ven­tion concer­nant les ris­ques liés à l’acti­vité
de son entre­prise.
Il dis­pense des for­ma­tions dans l’entre­prise en lien avec la pré­ven­tion
(for­ma­tion des sau­ve­teurs secou­ris­tes du tra­vail, for­ma­tion prap, for­ma­tion au
risque chi­mi­que, bruit...)

Non seu­le­ment, il forme les sala­riés, mais il est à même de conseiller
l’employeur sur la for­ma­tion la plus per­ti­nente en rap­port avec les ris­ques du
poste de tra­vail en col­la­bo­ra­tion avec d’autres inter­ve­nants de sécu­rité. Il est
capa­ble d’adap­ter sa for­ma­tion aux besoins de l’entre­prise.

L’infir­mier aide également au choix des pro­tec­tions indi­vi­duel­les ou col­lec­ti­ves
et informe voire forme à leur uti­li­sa­tion. Il assume un rôle d’éducation par
rap­port à la néces­sité de se pro­té­ger.
L’infir­mier est atten­tif à ce que les nou­veaux arri­vants soient bien inté­grés et
formés à la sécu­rité.

Vous pouvez ainsi cons­ta­ter que les com­pé­ten­ces des infir­miers en santé au
tra­vail sont mul­ti­ples. Celles-ci ne sont pas figées, l’évolution de la santé au
tra­vail nous ame­nant à adap­ter notre tra­vail au fur et à mesure de l’appa­ri­tion
de nou­vel­les pro­blé­ma­ti­ques ou de nou­vel­les tech­ni­ques.

Au vu de la réforme qui se pré­pare, nous avons tout inté­rêt à tra­vailler
ensem­ble, méde­cin, infir­mier, IPRP...
Le GIT est ouvert à toute dis­cus­sion cons­truc­tive et j’invite toute per­sonne
concer­née à pren­dre contact avec le Groupement des Infirmiers de santé au
Travail pour échanger sur notre métier.

Anne Barrier, pré­si­dente du GIT

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