Journée internationale de l’infirmière 2018 : le droit à la santé

12 mai 2018

À l’occa­sion de la Journée inter­na­tio­nale des infir­miè­res, le Conseil inter­na­tio­nal des infir­miè­res (CII) montre com­ment les per­son­nels infir­miers trans­for­ment les soins et les sys­tè­mes de santé afin que per­sonne ne soit laissé de côté. Les infir­miè­res du monde entier s’expri­ment d’une même voix pour défen­dre une appro­che des soins et du sys­tème de santé cen­trée sur la per­sonne et pour influen­cer les poli­ti­ques de santé ainsi que la pla­ni­fi­ca­tion et la four­ni­ture des ser­vi­ces.

Le Conseil inter­na­tio­nal des infir­miè­res (CII) est convaincu que la santé est un droit humain. Les infir­miè­res sont la clef de l’accès à la santé, alors même que, par­tout dans le monde, des per­son­nes et des com­mu­nau­tés souf­frent de mala­dies faute de soins abor­da­bles et acces­si­bles.

Pour pro­di­guer des soins de qua­lité et plus sûrs, le per­son­nel infir­mier doit tra­vailler dans des envi­ron­ne­ments posi­tifs, leur assu­rant un cadre de tra­vail sécu­risé, un salaire adé­quat et la capa­cité d’accé­der aux res­sour­ces et aux for­ma­tions néces­sai­res. À cela s’ajoute le droit pour le per­son­nel d’être entendu, de donner son avis dans les prises de déci­sion et de par­ti­ci­per à l’élaboration et à l’appli­ca­tion des poli­ti­ques.

La pro­fes­sion infir­mière sait répon­dre, comme aucune autre, aux besoins des gens dans leurs moments de plus grande vul­né­ra­bi­lité. La rela­tion entre le patient et l’infir­mière donne à cette der­nière une pers­pec­tive unique et pri­vi­lé­giée sur l’exis­tence d’une per­sonne.

Les soins cen­trés sur la per­sonne sont ins­crits dans les droits de l’homme. Ils favo­ri­sent la dignité, la non-dis­cri­mi­na­tion, la par­ti­ci­pa­tion, l’auto­no­mi­sa­tion, l’accès, l’équité et un par­te­na­riat entre égaux. Non seu­le­ment ces prin­ci­pes sont défi­nis par le droit inter­na­tio­nal, ils sont aussi au fon­de­ment même de la manière dont nous vou­lons être trai­tés ainsi que nos famil­les.

La pro­fes­sion infir­mière, qui cons­ti­tue le plus impor­tant seg­ment de la force de tra­vail en santé, est l’acteur par excel­lence pour assu­rer la qua­lité, l’effi­ca­cité et l’effi­cience des soins. Les infir­miè­res sont l’épine dor­sale du sys­tème de santé.
 Dans le sec­teur aigu, ces pro­fes­sion­nels assu­rent des soins et un sou­tien aux patients 24 heures sur 24. Lorsque les autres pro­fes­sions de santé ren­trent à la maison en fin de jour­née, ce sont des infir­miè­res qui conti­nuent d’assu­rer les soins et de répon­dre aux besoins des patients.
 Dans la com­mu­nauté, dans les régions rura­les et recu­lées, les per­son­nels infir­miers sont sou­vent les seuls pres­ta­tai­res de soins. Ils sont char­gés de coor­don­ner et de pla­ni­fier toutes les acti­vi­tés de soins aux patients, dans un envi­ron­ne­ment com­plexe et évoluant rapi­de­ment, qui exige des com­pé­ten­ces tech­ni­ques plus élevées, et dans le contexte également des atten­tes crois­san­tes de la popu­la­tion.

Malheureusement, cer­tains croient tou­jours que le tra­vail infir­mier se limite à suivre les ordres des méde­cins et à pro­di­guer un sou­tien phy­si­que et émotionnel aux patients et à leurs famil­les. Or, le tra­vail infir­mier est bien plus exi­geant, puisqu’il s’agit d’un art et d’une science néces­si­tant une grande com­pé­tence intel­lec­tuelle, cli­ni­que et orga­ni­sa­tion­nelle. Parmi d’autres acti­vi­tés essen­tiel­les, les infir­miè­res
 évaluent et sur­veillent les patients et, au besoin, ini­tient des inter­ven­tions pour amé­lio­rer les résul­tats de santé ;
 gèrent les com­pli­ca­tions ou rédui­sent des ris­ques ;
 coor­don­nent les soins pro­di­gués par d’autres four­nis­seurs et aident le patient à s’orien­ter dans le sys­tème de santé ;
 se char­gent de l’éducation des patients, des famil­les et des soi­gnants béné­vo­les ;
 auto­no­mi­sent les patients et nouent des par­te­na­riats avec eux pour amé­lio­rer les résul­tats de santé ;
 et plai­dent en faveur des besoins de santé indi­vi­duels et com­mu­nau­tai­res.

Les infir­miè­res ont une com­pré­hen­sion unique du sys­tème de santé. Elles sont cons­cien­tes de ses forces et fai­bles­ses, et de la manière de résou­dre les pro­blè­mes engen­drés par des sys­tè­mes dys­fonc­tion­nels. Alors même que les sys­tè­mes de santé cher­chent non seu­le­ment à se recen­trer sur la per­sonne mais aussi à amé­lio­rer leur accès, leur abor­da­bi­lité, leur qua­lité, leur effi­cience et leur équité, il importe de mobi­li­ser et de tirer véri­ta­ble­ment parti des connais­san­ces et de l’enga­ge­ment des infir­miè­res pour la santé et le bien-être des per­son­nes. Pour cela, il faut faire enten­dre les points de vue et opi­nions des infir­miè­res aux plus hauts échelons de gou­ver­nance de la santé et les inté­grer à la prise de déci­sion.

Pour plus d’infos, la bro­chure du Conseil inter­na­tio­nal des infir­miè­res (CII) est en télé­char­ge­ment
http://www.icn.ch/images/sto­ries/docu­ments/publi­ca­tions/ind/ICN_Guidence_Pack_2018_FR_Low%20Res.pdf

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