Les théories de soins infirmiers / recherche en sciences infirmières

Les théories de soins infirmiers

28 février 2024

Les cou­rants de pen­sées infir­miè­res repré­sen­tent les dif­fé­rents concepts (tant phi­lo­so­phi­ques que scien­ti­fi­ques ) issus des réflexions por­tées sur la pra­ti­que infir­mière.

Ils sont contem­po­rains des cou­rants de pensée phi­lo­so­phi­ques huma­nis­tes qui ont pu appor­ter dif­fé­rents éclairages, notam­ment sur les concepts de : santé, per­sonne, envi­ron­ne­ment, soin.

Florence NIGHTINGALE est la pre­mière à pré­sen­ter une concep­tion de la dis­ci­pline infir­mière. Dès 1859, elle pré­ci­sait : " Que la méde­cine et la chi­rur­gie ne peu­vent faire autre chose que d’enle­ver des obs­ta­cles, ni l’une ni l’autre ne guérit... seule la nature peut guérir et ce que le nur­sing fait est de placer le patient dans des meilleu­res condi­tions pour que la nature agisse sur lui ".

Les écoles de pen­sées :
- Ecole des besoins (V. Henderson, D. Orem) : basés sur les dimen­sions phy­sio­lo­gi­que, psy­cho­lo­gi­que et social
- Ecole de l’inte­rac­tion (Hildegarde Peplau, I.King, I. Orlando) : déve­lop­per de nou­vel­les stra­té­gies en auto­no­mie : par l’obser­va­tion, l’ana­lyse, pro­po­si­tions
- Ecole des effets sou­hai­tés (Callista Roy, M.Levine, D.Johnson) : pré­ven­tion
- Ecole de l’appren­tis­sage de la santé (M.Allen, C.Clark) : éducation pour moti­ver et accom­pa­gner le patient (patient / famille / soi­gnant)
- Ecole des « pat­terns » (M.Rogers, R R.Parse) : modèle com­plexe qui prend en compte l’ensem­ble des besoins de la per­sonne (diag­nos­tic infir­mier)
- Ecole du Caring (J.Watson, M.Leininger) : influence de la culture et spi­ri­tua­lité

Le modèle de V. HENDERSON
Les soins infir­miers visent à conser­ver ou réta­blir l’indé­pen­dance du client dans la satis­fac­tion de ses 14 besoins fon­da­men­taux.

Le modèle de D. OREM
L’être humain pré­sente des exi­gen­ces d’auto soins (capa­cité d’enga­ger des actions volon­tai­res dans le but de main­te­nir sa survie, son bien-être et sa santé).

Le modèle d’Hildegarde PEPLAU
Décrit les soins infir­miers comme un pro­ces­sus inter­per­son­nel thé­ra­peu­ti­que orienté vers un but qui favo­rise le déve­lop­pe­ment de la per­sonne. Ce pro­ces­sus s’orga­nise en 4 phases : l’orien­ta­tion, la reconnais­sance, l’ appro­fon­dis­se­ment et la réso­lu­tion.

Le modèle d’Imogene KING
L’être humain est un sys­tème ouvert en cons­tante inte­rac­tion avec son envi­ron­ne­ment. Trois sous-sys­tè­mes sont en inte­rac­tion : le sys­tème per­son­nel, le sys­tème inter­per­son­nel, le sys­tème social.

Le modèle de Callista ROY
La per­sonne s’adapte à un envi­ron­ne­ment ou répond à des sti­muli grâce à des méca­nis­mes d’adap­ta­tion innés ou acquis.
L’infir­mière évalue les com­por­te­ments de la per­sonne et sa réponse à l’adap­ta­tion, puis déter­mine les sti­muli concer­nés :
- Si adap­ta­tion effi­cace : main­tien de ces répon­ses
- Si adap­ta­tion inef­fi­cace : action sur les sti­muli

Le modèle de l’Adaptation de Marjory Gordon
Plans de Soins répar­tis selon 11 modes fonc­tion­nels de santé, qui sont uti­li­sés pour clas­ser les diag­nos­tics infir­miers :
- per­cep­tion et ges­tion de la santé.
- nutri­tion et méta­bo­lisme.
- élimination.
- acti­vité et exer­cice.
- som­meil et repos.
- cog­ni­tion et per­cep­tion.
- per­cep­tion et concept de soi.
- rela­tion et rôle.
- sexua­lité et repro­duc­tion.
- adap­ta­tion et tolé­rance au stress.
- valeurs et croyan­ces.

Le modèle de Moyra ALLEN
Selon elle, le but pre­mier des soins infir­miers est la pro­mo­tion de la santé, soit le main­tien et le ren­for­ce­ment et le déve­lop­pe­ment de la santé de la famille et de ses mem­bres par l’acti­va­tion de leur pro­ces­sus d’appren­tis­sage. L’infir­mière joue alors un rôle d’agent faci­li­ta­teur et moti­va­teur face à l’appren­tis­sage.

Le modèle de Martha ROGERS
La per­sonne est un être humain uni­taire, un champ irré­duc­ti­ble d’ énergie qui se carac­té­rise par des " pat­terns " (modes de com­por­te­ment habi­tuel) dif­fé­rents de ceux des autres per­son­nes. La santé se défi­nit comme une valeur qui varie selon les per­son­nes et les cultu­res.

Le modèle de J. WATSON
Le caring est un ensem­ble de fac­teurs qui fon­dent une démar­che soi­gnante favo­ri­sant, soit le déve­lop­pe­ment ou le main­tien de la santé , soit une mort pai­si­ble. Les dix fac­teurs cara­tifs prin­ci­paux for­ment un cadre concep­tuel, pour com­pren­dre
les soins infir­miers en tant que science du caring.

Le modèle de Madeleine LEININGER
Le caring trans­cultu­rel est le pilier cen­tral de sa dis­ci­pline infir­mière. Les soins infir­miers sont basés sur des connais­san­ces trans­cultu­rel­les appri­ses par l’examen de la struc­ture sociale, la vision du monde, les valeurs, la langue, et les contex­tes envi­ron­ne­men­taux de divers grou­pes cultu­rels.

Toutes les infir­miè­res doi­vent être capa­bles de faire valoir leurs idées et de faire res­pec­ter leurs com­pé­ten­ces dans les équipes de soins et auprès des mala­des. Nous appar­te­nons à une pro­fes­sion qui invente conti­nuel­le­ment son deve­nir et des ouver­tu­res nou­vel­les se pré­sen­tent à nous. Il nous faut de l’audace et de la déter­mi­na­tion pour suivre cette mou­vance.
Margot Phaneuf, 2006.

Partager l'article