Etats Généraux Infirmiers 2014

Etats Généraux Infirmiers

23 janvier 2014

Préparer l’exercice de demain

Les Etats Généraux Infirmiers du mardi 25 mars 2014 à Paris, ont été orga­ni­sés à l’ini­tia­tive de trois syn­di­cats infir­miers :
- le SNPI pour les infir­miè­res sala­riées du privé et du public
- le SNIIL pour les infir­miè­res libé­ra­les
- le SNIES pour les infir­miè­res de l’éducation natio­nale

Le col­lo­que s’est déroulé sur une jour­née, sous la forme de tables rondes et échanges avec la salle, pour mon­trer ce qu’une IDE peut déjà faire aujourd’hui, et quelle sera l’IDE de demain, afin de posi­ti­ver sur une pro­fes­sion infir­mière en évolution : pra­ti­ques avan­cées, éducation thé­ra­peu­ti­que, consul­ta­tions infir­miè­res, infir­miè­res cli­ni­cien­nes, infir­miè­res spé­cia­lis­tes cli­ni­ques,…

Il est urgent pour la pro­fes­sion de tra­vailler ensem­ble sur les contours de notre métier, de cons­truire des liens soli­des entre la ville et l’hôpi­tal pour pré­pa­rer l’exer­cice de demain.

Cette troi­sième éditions des Etats Généraux Infirmiers avait pour thème "Préparer l’exer­cice de demain". Les pré­cé­dents regards croi­sés entre libé­raux, hos­pi­ta­liers et IDE de l’éducation natio­nale dataient de 2010 et 2012.

- EGI décem­bre 2012 : http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Etats-Generaux-Infirmiers-4.html
- EGI juin 2011 : http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Etats-Generaux-Infirmiers-14-juin,1499.html

Le pro­gramme des EGI 2014 est en télé­char­ge­ment ci-des­sous.

Ouverture :
- Annick Touba - Présidente du Sniil
- Thierry Amouroux - Secrétaire Général du SNPI
- Brigitte Accart - Secrétaire Général du SNIES

« Etat des lieux de la pro­fes­sion infir­mière » par Catherine Duboys Fresney - Infirmière, Titulaire d’un DEA de psy­cho­lo­gie sociale - Co-auteure de "Le métier d’infir­mière en France"

« Les freins à l’évolution de nos com­pé­ten­ces »
- Michele Lenoir-Salfati - Directrice Adjointe de la Direction Générale
de l’Offre de Soins (DGOS)
- Didier Borniche - Président de l’Ordre National Infirmiers (ONI)
- Joelle Kozlowski - Président du Comité d’Entente des Formations Infirmières et Cadres (CEFIEC)

« Méconnaissance des dif­fé­rents modes d’exer­cice infir­mier : du cliché à la réa­lité »
- Béatrice Martinez - Infirmière Education Nationale
- Jérôme Malfaisant - Infirmier en Gériatrie (EHPAD)
- Hervé Viennet, cadre infir­mier en psy­chia­trie, CHS Sainte Marie (Clermont Ferrand)
- Béatrice Sizaret - Infirmière Libérale

Participation de l’audi­toire par vote inte­rac­tif

« Comment vali­der l’obli­ga­tion du Développement Professionnel Continu et l’opti­mi­ser »
- Monique Weber - Directrice de l’Organisme Gestionnaire du Développement Professionnel Continu OGDPC
- Christian Bonnaud, admi­nis­tra­teur natio­nal du Sniil
- Brigitte Accart
- Thierry Amouroux

« Après le grade licence, quel­les pers­pec­ti­ves ? »
- Sophie Martinat - Infirmière Education Nationale
- Marie-Thérèse Bal-Craquin - Infirmière Clinicienne - Directrice de l’Université Libre Européenne en Sciences Infirmières
- Gilberte Hue - Représentante du Collège Infirmier
- Coraline Flandin Bléty - Infirmière libé­rale à la Ciotat - Titulaire d’un
Master 2 de can­cé­ro­lo­gie

Couverture presse :
- http://www.espa­cein­fir­mier.fr/actua­li­tes/au-jour-le-jour/arti­cles-d-actua­lite/140326-le-long-chemin-vers-les-pra­ti­ques-avan­cees.html
- http://www.actu­soins.com/20957/infir­miers-lever-les-freins-aux-nou­vel­les-com­pe­ten­ces.html
- http://www.infir­miers.com/pro­fes­sion-infir­miere/com­pe­ten­ces-infir­miere/vers-pra­ti­que-avan­cee-pour-pro­fes­sions-para­me­di­ca­les.html
- http://www.ide-libe­ral.com/index.php?page_id=2&pdf=260314_132307.pdf
- http://www.spe­cia­li­tes­me­di­ca­les.org/offres/ges­tion/actus_666_19774-1210/veille-du-23-03-2014-au-28-03-2014.html
- http://asp.bdsp.ehesp.fr/Colloques/Scripts/Show.bs?bqRef=13218
- http://www.cnps.fr/content/view/675/526/

- Les infir­miers res­tent scep­ti­ques quant à l’évolution annon­cée de leurs com­pé­ten­ces
25/03/14 - 14h53 - HOSPIMEDIA |

Bon sens ou défai­tisme, les par­ti­ci­pants aux 3es états géné­raux infir­miers inter­ro­gés ont été una­ni­mes. Tous ont reconnu dans un son­dage spon­tané qu’il exis­tait des freins à l’évolution des com­pé­ten­ces infir­miè­res. Le poids de l’his­toire est impor­tant.

Les infir­miers traî­nent un lourd héri­tage. Des augus­ti­nes de l’Hôtel Dieu à aujourd’hui, le chemin pour faire évoluer et reconnaî­tre les soins infir­miers comme une spé­cia­lité à part entière a été long et semé d’embû­ches. Et cela ne semble pas ter­miné si on s’en réfère aux inter­ven­tions qui se sont suc­cédé lors des 3es états géné­raux infir­miers ce 25 mars*.

Catherine Duboys Fresney, infir­mière diplô­mée d’un DEA et co-auteure de l’ouvrage Le Métier d’infir­mier en France - retra­çant l’his­to­ri­que du métier d’infir­mier - a notam­ment rap­pelé que les soins infir­miers étaient direc­te­ment issus des pra­ti­ques médi­ca­les et du cura­tif. Et que "pen­dant long­temps la légi­ti­mité des infir­miers était impos­si­ble en dehors du corps médi­cal". La pre­mière liste d’actes délé­gués aux infir­miers date de 1962 et ce n’est qu’en 1978 que le légis­la­teur via la loi du 31 mai leur a donné un rôle propre. Aujourd’hui, selon Catherine Duboys Fresney, concer­nant leur avenir, les infir­miers sem­blent par­ta­gés entre espoir et crainte, même si on leur répète qu’ils sont un maillon essen­tiel des soins pri­mai­res et qu’ils ont un rôle pivot indis­pen­sa­ble dans notre société pour faire face aux défis de santé.

Conscience de freins à l’évolution

Alors à la ques­tion : "Pensez-vous qu’il y ait des freins à l’évolution des com­pé­ten­ces infir­miers", toute la salle a répondu - via un petit boî­tier électronique - sans hési­ta­tion, oui à 100%. À la tri­bune, Michèle Lenoir-Salfati, direc­trice adjointe de la DGOS, n’a pas contesté l’exis­tence de freins, mais s’est refusé à établir une liste à la Prévert. Elle a choisi d’expo­ser tout par­ti­cu­liè­re­ment un frein à l’évolution du métier, soit celui de la for­ma­tion. Depuis 2009, l’uni­ver­si­ta­ri­sa­tion du diplôme d’État infir­mier a été enga­gée, elle est aujourd’hui impar­faite, a-t-elle reconnu.

Le Gouvernement a donc la volonté de pour­sui­vre ce mou­ve­ment avec une filière doc­to­rante. Mais la pro­fes­sion infir­mière est par­fois divi­sée. Certains don­ne­raient, selon elle, l’impres­sion que faire entrer la for­ma­tion infir­mière à l’uni­ver­sité pré­sente un risque de perte d’auto­no­mie. Pour Didier Borniche, pré­si­dent de l’Ordre natio­nal infir­mier (Oni), la prin­ci­pale pro­blé­ma­ti­que par rap­port à la for­ma­tion vient du fait que la "pro­fes­sion infir­mière attend depuis des années la mise en place d’une vraie filière infir­mière à l’uni­ver­sité et pas seu­le­ment d’une filière doc­to­rante".

Un nouvel exer­cice : la pra­ti­que avan­cée

Concernant l’évolution de l’exer­cice infir­mier, Michèle Lenoir-Salfati a rap­pelé que le sys­tème de santé en France était médico-centré mais que cette orga­ni­sa­tion devait bouger. La future loi de Santé va notam­ment créer une nou­velle pro­fes­sion en pra­ti­que avan­cée - au sin­gu­lier - l’idée étant de porter une com­pé­tence avan­cée pour les para­mé­di­caux, a-t-elle sou­li­gné. Il n’est donc pas ques­tion de faire des sous-champs dis­ci­pli­nai­res. Dans un pre­mier temps, cette pra­ti­que avan­cée concer­nera l’ensem­ble des para­mé­di­caux. Par la suite, chaque pro­fes­sion sera ensuite défi­nie en termes d’acti­vi­tés, de com­pé­ten­ces, de for­ma­tion et d’exer­cice.

En amont, il faudra aussi défi­nir com­bien d’infir­miè­res devront être for­mées et quel sera le modèle économique appro­prié, a-t-elle ajouté. L’infir­mière de pra­ti­que avan­cée aura donc des mis­sions. Ces tâches ne seront pas défi­nies par décret d’actes, ce qui ne signi­fie pas pour autant la dis­pa­ri­tion du décret d’actes. Les deux coha­bi­te­ront. "Mais nous avons pour l’ins­tant choisi de pri­vi­lé­gier une défi­ni­tion en mis­sion, beau­coup plus simple à mettre en place", a-t-elle également indi­qué.

Lydie Watremetz

*Ces États géné­raux infir­miers étaient pro­po­sés par le Syndicat natio­nal des infir­miers et infir­miè­res libé­raux (Sniil), le Syndicat natio­nal des pro­fes­sion­nels infir­miers (SNPI) CFE-CGC et le Syndicat natio­nal des infir­miers (ières) éducateurs (trices) de santé (Snies).

- Les infir­miers libé­raux seraient de bons élèves du DPC, dixit Monique Weber
26/03/14 - 14h38 - HOSPIMEDIA |

Après 2013 et la montée en charge du Développement pro­fes­sion­nel continu (DPC), 2014 s’annonce comme son année de sta­bi­li­sa­tion, selon Monique Weber, direc­trice géné­rale de l’Organisme ges­tion­naire du déve­lop­pe­ment pro­fes­sion­nel continu (OGDPC). Invitée à pré­sen­ter le DPC aux 3e États géné­raux infir­miers ce 25 mars – à l’occa­sion d’une table ronde –, elle a sou­li­gné que les infir­miers libé­raux étaient pour le DPC une "pro­fes­sion modèle".

Pour preuve, ils sont entrés très rapi­de­ment dans le dis­po­si­tif et leurs syn­di­cats n’ont pas hésité à pro­mou­voir le dis­po­si­tif. Pendant long­temps, les infir­miers libé­raux ont donc été, selon elle, la pro­fes­sion la plus en avance. Aujourd’hui, ils ont été rat­tra­pés par les phar­ma­ciens mais Monique Weber a indi­qué, que pour ces der­niers, leur enga­ge­ment massif dans le DPC avait cer­tai­ne­ment un lien avec la mise en demeure qu’ils avaient reçu par cour­rier d’Isabelle Adenot, pré­si­dente de l’Ordre des phar­ma­ciens.

La direc­trice de l’OGDPC a aussi cité quel­ques chif­fres. 1 560 orga­nis­mes pro­po­sant des pro­gram­mes de DPC des­ti­nés aux infir­miers seraient enre­gis­trés à l’OGDPC*. Ce chif­fre va sans aucun doute bouger dans la mesure où cer­tains dos­siers sont encore en cours de vali­da­tion auprès de la Commission scien­ti­fi­que du Haut Conseil des pro­fes­sions para­mé­di­ca­les (HCPP). Autre donnée, il exis­te­rait envi­ron 12 000 pro­gram­mes de for­ma­tion à des­ti­na­tion des infir­miers. Si tous sont concer­nés par l’obli­ga­tion de DPC au titre de pro­fes­sion­nel de santé, Monique Weber dis­tin­gue tou­te­fois les infir­miers libé­raux des sala­riés, ces der­niers sem­blant s’être moins impli­qués dans le dis­po­si­tif que leurs col­lè­gues malgré l’obli­ga­tion annuelle.

Avec la mise en place du DPC, rien n’aurait changé pour les infir­miers sala­riés, selon Thierry Amouroux, secré­taire géné­ral du Syndicat natio­nal pro­fes­sion­nel infir­mier (SNPI) CFE-CGC. Et de signa­ler tou­te­fois une petite évolution dans les établissements hos­pi­ta­liers : la volonté d’amé­lio­rer la tra­ça­bi­lité. Il a par exem­ple estimé que les bud­gets dédiés à la for­ma­tion étaient les mêmes et que les établissements dis­po­saient de moins en moins de cré­dits. Certaines direc­tions hos­pi­ta­liè­res auraient donc par­fois ten­dance à étiqueter "DPC" des for­ma­tions qui se fai­saient déjà et qui n’auraient qu’un vague rap­port avec le DPC, a accusé Thierry Amouroux.

Lydie Watremetz

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