Recommandations de la HAS sur l’éducation thérapeutique du patient (ETP)

5 janvier 2008

Ces recommandations visent à présenter à l’ensemble des professionnels de santé, aux patients et aux associations ce que recouvre l’éducation thérapeutique du patient (ETP), qui elle concerne, par qui elle peut être réalisée, ses étapes de planification et sa coordination.

Selon l’OMS, l’éducation thé­ra­peu­ti­que du patient vise à aider les patients à acqué­rir ou main­te­nir les com­pé­ten­ces dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une mala­die chro­ni­que.
- Elle fait partie inté­grante et de façon per­ma­nente de la prise en charge du patient.
- Elle com­prend des acti­vi­tés orga­ni­sées, y com­pris un sou­tien psy­cho­so­cial, conçues pour rendre les patients cons­cients et infor­més de leur mala­die, des soins, de l’orga­ni­sa­tion et des pro­cé­du­res hos­pi­ta­liè­res, et des com­por­te­ments liés à la santé et à la mala­die. Ceci a pour but de les aider (ainsi que leurs famil­les) à com­pren­dre leur mala­die et leur trai­te­ment, col­la­bo­rer ensem­ble et
assu­mer leurs res­pon­sa­bi­li­tés dans leur propre prise en charge dans le but de les aider à main­te­nir et amé­lio­rer leur qua­lité de vie.

Une infor­ma­tion orale ou écrite, un conseil de pré­ven­tion peu­vent être déli­vrés par un pro­fes­sion­nel de santé à diver­ses occa­sions, mais ils n’équivalent pas à une
éducation thé­ra­peu­ti­que du patient.

L’Education thé­ra­peu­ti­que du patient par­ti­cipe à l’amé­lio­ra­tion de la santé du patient (bio­lo­gi­que, cli­ni­que) et à l’amé­lio­ra­tion de sa qua­lité de vie et à celle de ses pro­ches.

Les fina­li­tés spé­ci­fi­ques de l’éducation thé­ra­peu­ti­que sont :
- l’acqui­si­tion et le main­tien par le patient de com­pé­ten­ces d’auto­soins. Parmi elles, l’acqui­si­tion de com­pé­ten­ces dites de sécu­rité vise à sau­ve­gar­der la vie
du patient. Leur carac­tère prio­ri­taire et leurs moda­li­tés d’acqui­si­tion doi­vent être consi­dé­rés avec sou­plesse, et tenir compte des besoins spé­ci­fi­ques de chaque patient ;
- la mobi­li­sa­tion ou l’acqui­si­tion de com­pé­ten­ces d’adap­ta­tion. Elles s’appuient sur le vécu et l’expé­rience anté­rieure du patient et font partie d’un ensem­ble plus large de com­pé­ten­ces psy­cho­so­cia­les.

Tout pro­gramme d‘éducation thé­ra­peu­ti­que per­son­na­lisé doit pren­dre en compte ces deux dimen­sions tant dans l’ana­lyse des besoins, de la moti­va­tion du patient et de sa récep­ti­vité à la pro­po­si­tion d’une ETP, que dans la négo­cia­tion des com­pé­ten­ces à acqué­rir et à sou­te­nir dans le temps, le choix des conte­nus, des métho­des péda­go­gi­ques et d’évaluation des effets.

Les com­pé­ten­ces d’auto­soins :
- Soulager les symp­tô­mes.
- Prendre en compte les résul­tats d’une auto­sur­veillance, d’une auto­me­sure.
- Adapter des doses de médi­ca­ments, ini­tier un auto­trai­te­ment.
- Réaliser des gestes tech­ni­ques et des soins.
- Mettre en oeuvre des modi­fi­ca­tions à son mode de vie (équilibre dié­té­ti­que, acti­vité phy­si­que, etc.).
- Prévenir des com­pli­ca­tions évitables.
- Faire face aux pro­blè­mes occa­sion­nés par la mala­die.
- Impliquer son entou­rage dans la ges­tion de la mala­die, des trai­te­ments et des réper­cus­sions qui en décou­lent.

Les com­pé­ten­ces d’adap­ta­tion :
- Se connaî­tre soi-même, avoir confiance en soi.
- Savoir gérer ses émotions et maî­tri­ser son stress.
- Développer un rai­son­ne­ment créa­tif et une réflexion cri­ti­que.
- Développer des com­pé­ten­ces en matière de com­mu­ni­ca­tion et de rela­tions inter­per­son­nel­les.
- Prendre des déci­sions et résou­dre un pro­blème.
- Se fixer des buts à attein­dre et faire des choix.
- S’obser­ver, s’évaluer et se ren­for­cer.

L’ETP est consi­dé­rée comme inté­grée à la prise en charge thé­ra­peu­ti­que :
- si elle est réel­le­ment com­plé­men­taire et indis­so­cia­ble des trai­te­ments et des soins, du sou­la­ge­ment des symp­tô­mes en par­ti­cu­lier de la dou­leur, et de la pré­ven­tion des com­pli­ca­tions ;
- si elle tient compte des besoins spé­ci­fi­ques, des comor­bi­di­tés, des vul­né­ra­bi­li­tés psy­cho­lo­gi­ques et socia­les et des prio­ri­tés défi­nies avec le patient.

Prise en charge d’un patient dont la mala­die chro­ni­que a été diag­nos­ti­quée :
- Proposer trai­te­ment, plan d’action écrit, auto­me­sure,
auto­sur­veillance, recours en cas d’urgence, etc.
- Proposer une éducation thé­ra­peu­ti­que du patient ini­tiale
- Proposer une prise en charge com­plé­men­taire si trou­bles
psy­chi­ques, addic­tions ou situa­tion de vul­né­ra­bi­lité : Orienter vers un spé­cia­liste, un tra­vailleur social ou un pro­fes­sion­nel médico-social

Coordination des acteurs impli­qués dans la prise en charge avec le patient :
- Organiser des échanges mul­ti­pro­fes­sion­nels
- Identifier qui fait quoi, quand, com­ment
- Identifier un inter­lo­cu­teur pri­vi­lé­gié du patient
- Favoriser la par­ti­ci­pa­tion du patient aux déci­sions, défi­nir avec lui des prio­ri­tés

Mise en oeuvre de l’éducation thé­ra­peu­ti­que du patient avec son accord :
- 1) Élaborer un diag­nos­tic éducatif
- 2) Définir un pro­gramme per­son­na­lisé d’ETP avec prio­ri­tés
d’appren­tis­sage
- 3) Planifier et mettre en oeuvre les séan­ces d’ETP
indi­vi­duelle ou col­lec­tive, ou en alter­nance
- 4) Réaliser une évaluation des com­pé­ten­ces acqui­ses, du dérou­le­ment du pro­gramme

Coordination des acteurs impli­qués dans la prise en charge avec le patient :
- Transmettre une syn­thèse du diag­nos­tic éducatif
et pro­gramme indi­vi­duel
- Organiser des échanges mul­ti­pro­fes­sion­nels
- Transmettre une syn­thèse de l’évaluation indi­vi­duelle
- Prendre en compte le vécu du patient : expé­rience mala­die et pro­gramme

Suivi médi­cal et éducatif - Demandes du patient :
- Prendre en compte des besoins de redé­fi­ni­tion des
objec­tifs et moda­li­tés de l’éducation par le patient
- Actualiser le diag­nos­tic éducatif
- Ajuster trai­te­ment, plan d’action : tolé­rance, évolution mala­die
- Proposer au patient une ETP de suivi régu­lier (ou de ren­for­ce­ment) ou de suivi appro­fondi (ou de reprise) si besoin et à court terme

À QUI PROPOSER UNE ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE ?

Proposer une éducation thé­ra­peu­ti­que ini­tiale au patient à un moment proche de l’annonce du diag­nos­tic de sa mala­die chro­ni­que ou à tout autre moment de l’évolution de sa mala­die, si la pro­po­si­tion ne lui a pas été faite anté­rieu­re­ment ou s’il l’a refu­sée :
- à toute per­sonne (enfant et parents, ado­les­cent, adulte) ayant une­ma­la­die chro­ni­que, quel que soit son âge, le type, le stade et l’évolution de sa mala­die ;
- aux pro­ches du patient (s’ils le sou­hai­tent), et si celui-ci sou­haite les impli­quer dans l’aide à la ges­tion de sa mala­die.

Proposer une éducation thé­ra­peu­ti­que de suivi régu­lier (ou de ren­for­ce­ment) et si besoin de suivi appro­fondi (ou de reprise) tout au long de la mala­die chro­ni­que, à partir d’une évaluation indi­vi­duelle et d’une actua­li­sa­tion du diag­nos­tic éducatif.

Les dif­fi­cultés d’appren­tis­sage (lec­ture, com­pré­hen­sion de la langue, han­di­cap sen­so­riel, mental, trou­bles cog­ni­tifs, dys­lexie, etc.), le statut socio-économique, le niveau cultu­rel et d’éducation et le lieu de vie ne doi­vent pas priver a priori les patients d’une ETP. Ces par­ti­cu­la­ri­tés doi­vent être prises en compte pour adap­ter le pro­gramme d’ETP en termes d’acces­si­bi­lité géo­gra­phi­que, cultu­relle, de sou­plesse dans les répon­ses aux besoins et aux atten­tes, de choix des tech­ni­ques et outils péda­go­gi­ques les plus adap­tées aux publics concer­nés.

QUI PROPOSE ET RÉALISE UNE ETP ?

Différents niveaux d’inter­ven­tion dans la démar­che sont pos­si­bles pour les pro­fes­sion­nels de santé et néces­si­tent une coor­di­na­tion et une trans­mis­sion d’infor­ma­tions.

Informer le patient de la pos­si­bi­lité de béné­fi­cier d’une éducation thé­ra­peu­ti­que et la lui pro­po­ser en tenant compte des res­sour­ces loca­les :
- tout pro­fes­sion­nel de santé (selon la liste du Code de la santé publi­que) impli­qué dans la prise en charge d’un patient ayant une mala­die chro­ni­que ;
- si le patient accepte une ETP, il peut en négo­cier les buts et les moda­li­tés de mise en oeuvre, et les redé­fi­nir après avoir fait l’expé­rience de l’ETP.

Réaliser l’éducation thé­ra­peu­ti­que avec l’accord du patient :
- soit par le pro­fes­sion­nel de santé lui-même s’il est formé à l’ETP, lors­que l’appren­tis­sage des com­pé­ten­ces par le patient ne néces­site pas l’inter­ven­tion d’emblée d’autres pro­fes­sion­nels de santé ;
- soit par une équipe formée à l’ETP, com­pre­nant ce pro­fes­sion­nel lors­que l’appren­tis­sage des com­pé­ten­ces par le patient néces­site l’inter­ven­tion d’emblée d’autres pro­fes­sion­nels de santé ;
- soit par une équipe mul­ti­pro­fes­sion­nelle formée à l’ETP, à laquelle le patient sera adressé par le pro­fes­sion­nel qui lui a pro­posé une ETP pour qu’elle soit mise en oeuvre en lien avec ce der­nier ;
- l’inter­ven­tion de patients dans les séan­ces col­lec­ti­ves d’éducation thé­ra­peu­ti­que peut être com­plé­men­taire de l’inter­ven­tion des pro­fes­sion­nels de santé.

Aborder avec le patient le vécu de sa mala­die et de sa ges­tion, l’aider à main­te­nir ses com­pé­ten­ces et sou­te­nir sa moti­va­tion et celle de ses pro­ches tout au long de la prise en charge de la mala­die chro­ni­que :
- tout pro­fes­sion­nel de santé impli­qué dans la prise en charge usuelle d’un patient ayant une mala­die chro­ni­que ;
- à l’occa­sion de toute ren­contre du patient avec un pro­fes­sion­nel de santé, notam­ment avec celui qui a initié l’ETP, et avec celui qui assure le suivi médi­cal.

D’autres pro­fes­sion­nels peu­vent inter­ve­nir soit en contri­buant direc­te­ment à la démar­che éducative, soit en pro­po­sant une réponse adap­tée aux dif­fi­cultés du patient ou de son entou­rage ou des pro­fes­sion­nels de santé qui met­tent enoeu­vre l’ETP : psy­cho­lo­gue, tra­vailleur social, éducateur en acti­vité phy­si­que adap­tée, péda­go­gue de la santé, etc.

À QUELLES SITUATIONS FAUT-IL ÊTRE ATTENTIF ?

La mala­die chro­ni­que peut être le révé­la­teur ou la cause de souf­fran­ces ou de mala­dies psy­chi­ques et de dif­fi­cultés socia­les chez les patients et leur entou­rage.
- Des situa­tions de vul­né­ra­bi­lité psy­cho­lo­gi­que et sociale peu­vent être évidentes d’emblée ou sur­ve­nir au fil du temps.
- Des comor­bi­di­tés peu­vent être également pré­sen­tes ainsi que des trou­bles psy­chi­ques (stress, anxiété, trou­bles du som­meil, dépres­sion), des addic­tions qui peu­vent néces­si­ter une prise en charge spé­ci­fi­que. Celle-ci peut s’avérer être une prio­rité ou être menée conjoin­te­ment au dérou­le­ment d’une démar­che d’ETP.
- Des prises en charge spé­ci­fi­ques (orien­ta­tion vers un spé­cia­liste, un tra­vailleur social ou un pro­fes­sion­nel du champ médico-social) peu­vent être néces­sai­res dans la recher­che de solu­tions.
Ces prises en charge, qui doi­vent être pré­co­ces, peu­vent influer sur la défi­ni­tion des prio­ri­tés avec le patient. Une nou­velle prio­ri­sa­tion des besoins peut inter­ve­nir à tout moment de la prise en charge sans perdre de vue l’objec­tif de mettre en oeuvre une ETP adap­tée si le patient le sou­haite ou de la mener conjoin­te­ment à ces prises en charge spé­ci­fi­ques.
- Les pro­fes­sion­nels de santé doi­vent être atten­tifs à ces situa­tions à tout moment de la prise en charge du patient : lors de la pro­po­si­tion d’une ETP, lors
des consul­ta­tions de suivi de la mala­die chro­ni­que, au moment de l’élaboration du diag­nos­tic éducatif ou au cours des séan­ces d’éducation thé­ra­peu­ti­que.

SUR QUELS ÉLÉMENTS S’APPUYER POUR RÉALISER L’ETP ?

- Un pro­gramme d’éducation thé­ra­peu­ti­que défi­nit, pour une mala­die chro­ni­que donnée et dans un contexte donné, Qui fait Quoi, pour Qui, Où, Quand, Comment et Pourquoi réa­li­ser et évaluer une éducation thé­ra­peu­ti­que ? Il est
un cadre de réfé­rence pour la mise en oeuvre d’une éducation thé­ra­peu­ti­que per­son­na­li­sée.
- Une pla­ni­fi­ca­tion en 4 étapes pro­pose un cadre logi­que et cohé­rent pour l’action des pro­fes­sion­nels de santé.
- Une coor­di­na­tion des inter­ven­tions et des pro­fes­sion­nels de santé ainsi qu’une trans­mis­sion des infor­ma­tions.

1)Élaborer un diag­nos­tic éducatif- Connaître le patient, iden­ti­fier ses besoins, ses atten­tes et sa récep­ti­vité à la pro­po­si­tion de l’ETP.
- Appréhender les dif­fé­rents aspects de la vie et de la
per­son­na­lité du patient, évaluer ses poten­tia­li­tés, pren­dre
en compte ses deman­des et son projet.
- Appréhender la manière de réagir du patient à sa situa­tion et ses res­sour­ces per­son­nel­les, socia­les, envi­ron­ne­men­ta­les.

2)Définir un pro­gramme per­son­na­lisé d’ETP avec des prio­ri­tés d’appren­tis­sage
- Formuler avec le patient les com­pé­ten­ces à acqué­rir au
regard de son projet et de la stra­té­gie thé­ra­peu­ti­que.
- Négocier avec lui les com­pé­ten­ces, afin de pla­ni­fier un
pro­gramme indi­vi­duel.
- Les com­mu­ni­quer sans équivoque au patient et aux
pro­fes­sion­nels de santé impli­qués dans la mise enoeu­vre
et le suivi du patient.

3)Planifier et mettre en oeuvre les séan­ces d’ETP
indi­vi­duelle ou col­lec­tive ou en alter­nance

- Sélectionner les conte­nus à pro­po­ser lors des séan­ces
d’ETP, les métho­des et tech­ni­ques par­ti­ci­pa­ti­ves d’appren­tis­sage.
- Réaliser les séan­ces.

4)Réaliser une évaluation des com­pé­ten­ces acqui­ses, du
dérou­le­ment du pro­gramme

- Faire le point avec le patient sur ce qu’il sait, ce qu’il a com­pris, ce qu’il sait faire et appli­quer, ce qu’il lui reste éventuellement à acqué­rir, la manière dont il s’adapte à ce qui lui arrive.
- Proposer au patient une nou­velle offre d’ETP qui tient
compte des don­nées de cette évaluation et des don­nées
du suivi de la mala­die chro­ni­que.

QUELLES SONT LES MODALITÉS DE COORDINATION ?

La coor­di­na­tion des dif­fé­rents acteurs impli­qués dans la prise en charge autour du patient et avec lui est néces­saire dès l’accep­ta­tion par le patient d’une offre d’ETP. Elle vise à :
- défi­nir en commun les dif­fé­rents aspects de la prise en charge pour répon­dre de manière adap­tée aux besoins, aux atten­tes, aux dif­fi­cultés et aux pro­blè­mes iden­ti­fiés, en tenant compte des res­sour­ces du patient ;
- faci­li­ter la par­ti­ci­pa­tion du patient et de ses pro­ches à la défi­ni­tion, à la mise en oeuvre de l’ETP et à l’évaluation de son dérou­le­ment et de ses effets ;
- pro­gram­mer, orga­ni­ser l’offre d’ETP en fonc­tion des prio­ri­tés établies avec le patient ;
- envi­sa­ger avec le patient, la place qu’il sou­haite et peut pren­dre dans la coor­di­na­tion ;
- par­ta­ger des infor­ma­tions pour assu­rer la cohé­rence de l’ETP et sa conti­nuité ;
- per­met­tre à d’autres pro­fes­sion­nels d’inter­ve­nir soit en contri­buant direc­te­ment à la démar­che éducative, soit en pro­po­sant une réponse adap­tée aux dif­fi­cultés du patient ou de ses pro­ches ou des pro­fes­sion­nels de santé.

La coor­di­na­tion est néces­saire à la pour­suite de l’ETP, et est réa­li­sée à partir :
- de l’évaluation des com­pé­ten­ces acqui­ses par le patient, de ses besoins et de son expé­rience de la ges­tion de la mala­die ;
- de l’évaluation du dérou­le­ment des séan­ces ;
- du sou­hait du patient de redé­fi­nir les objec­tifs et les moda­li­tés de l’éducation ;
- de la tolé­rance aux trai­te­ments et aux soins ;
- de l’uti­li­sa­tion effec­tive du plan d’action en cas de crise ou de symp­tô­mes ;
- de l’évolution de la mala­die, des trai­te­ments ;
- d’une nou­velle phase de déve­lop­pe­ment de la per­sonne, de chan­ge­ments sur­ve­nus dans la vie pro­fes­sion­nelle, fami­liale, affec­tive et dans l’état de santé du patient.

QU’EST-CE QU’UNE ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DE QUALITÉ ?

L’éducation thé­ra­peu­ti­que du patient doit :
- être cen­trée sur le patient : inté­rêt porté à la per­sonne dans son ensem­ble, prise de déci­sion
par­ta­gée, res­pect des pré­fé­ren­ces ;
- être scien­ti­fi­que­ment fondée (recom­man­da­tions pro­fes­sion­nel­les, lit­té­ra­ture scien­ti­fi­que
per­ti­nente, consen­sus pro­fes­sion­nel) et enri­chie par les retours d’expé­rience des patients et de leurs pro­ches pour ce qui est du contenu et des res­sour­ces éducatives ;
- faire partie inté­grante du trai­te­ment et de la prise en charge ;
- concer­ner la vie quo­ti­dienne du patient, les fac­teurs sociaux, psy­cho­lo­gi­ques et envi­ron­ne­men­taux ;
- être un pro­ces­sus per­ma­nent, qui est adapté à l’évolution de la mala­die et au mode de vie du patient ; elle fait partie de la prise en charge à long terme ;
- être réa­li­sée par des pro­fes­sion­nels de santé formés à la démar­che d’éducation thé­ra­peu­ti­que du patient et aux tech­ni­ques péda­go­gi­ques, enga­gés dans un tra­vail en équipe dans la coor­di­na­tion des actions ;
- s’appuyer sur une évaluation des besoins et de l’envi­ron­ne­ment du patient (diag­nos­tic éducatif), et être cons­truite sur des prio­ri­tés d’appren­tis­sage per­çues par le patient et le pro­fes­sion­nel de santé ;
- se cons­truire avec le patient, et impli­quer autant que pos­si­ble les pro­ches du patient ;
- s’adap­ter au profil éducatif et cultu­rel du patient, et res­pec­ter ses pré­fé­ren­ces, son style et rythme d’appren­tis­sage ;
- être mul­ti­pro­fes­sion­nelle, inter­dis­ci­pli­naire et inter­sec­to­rielle, inté­grer le tra­vail en réseau ;
- inclure une évaluation indi­vi­duelle de l’ETP et du dérou­le­ment du pro­gramme.
- être défi­nie en termes d’acti­vi­tés et de contenu, être orga­ni­sée dans le temps, réa­li­sée par divers moyens éducatifs :
- uti­li­sa­tion de tech­ni­ques de com­mu­ni­ca­tion cen­trées sur le patient,
- séan­ces col­lec­ti­ves ou indi­vi­duel­les, ou en alter­nance, fon­dées sur les prin­ci­pes de
l’appren­tis­sage chez l’adulte (ou l’enfant),
- acces­si­bi­lité à une variété de publics, en tenant compte de leur culture, ori­gine, situa­tion
de han­di­cap, éloignement géo­gra­phi­que, res­sour­ces loca­les et du stade d’évolution de
la mala­die,
- uti­li­sa­tion de tech­ni­ques péda­go­gi­ques variées, qui enga­gent les patients dans un pro­ces­sus actif d’appren­tis­sage et de mise en lien du contenu des pro­gram­mes avec l’expé­rience per­son­nelle de chaque patient,

Pour appro­fon­dir, consul­ter les recom­man­da­tions :
- sur le site de la HAS
- “Comment pro­po­ser et réa­li­ser l’éducation thé­ra­peu­ti­que ?”
- “Comment élaborer un pro­gramme spé­ci­fi­que d’ETP d’une mala­die chro­ni­que ?”
- Guide métho­do­lo­gi­que Structuration d’un pro­gramme d’ETP dans le champ des mala­dies chro­ni­ques

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