Réforme du financement de la protection sociale

25 février 2006
Le champ de la protection sociale couvre différents domaines : la retraite, la politique familiale, les accidents du travail et les maladies professionnelles, l’assurance-maladie. C’est ce dernier poste qui est le plus lourd et qui repose aujourd’hui sur un financement inadapté aux défis à relever. La CFE-CGC se prononce en faveur de la création d’une cotisation sociale sur la consommation.
En raison de la CSG et des allégements de charges, théoriquement compensés par l’État, la part des entreprises privées dans le financement de la Sécurité sociale n’a cessé de diminuer. Elle s’établit à 105 milliards d’euros, pour un montant total de cotisations qui atteint 332 milliards (soit 33% des recettes du régime de base au lieu de 54 % en 1989).
La CFE-CGC se prononce en faveur de la création d’une cotisation sociale sur la consommation. Elle consiste à supprimer partiellement les cotisations maladie employeurs et à les remplacer par une nouvelle cotisation assise sur la consommation.
Contrairement à la TVA qui est un impôt, ce nouveau prélèvement serait une cotisation affectée totalement à la branche maladie. Le prix hors taxes diminue après le transfert des cotisations patronales maladie sur une cotisation sur la consommation. Mais le prix TTC reste invariable.
L’assiette de la Cotisation sociale sur la consommation (CSC) serait plus large que celle des cotisations patronales (qui ne concernent que les salariés) puisqu’elle aurait le mérite de faire reposer une partie de notre protection sociale sur toute l’économie et non plus sur le seul travail humain.
Les entreprises françaises qui produisent sur notre territoire pourraient, à marges constantes (en pourcentage), répercuter cette baisse des charges sociales patronales sur le prix de revient de leurs produits et, par là même, gagner en compétitivité des prix sur les marchés extérieurs. Cela conduirait mécaniquement à une hausse de nos exportations.
De plus, les produits importés seraient quant à eux soumis à cette cotisation, ce qui répartirait en partie l’équilibre en termes de prix entre certains produits importés qui ont une forte intensité en travail faiblement rémunéré et les produits fabriqués en France.
Cette mesure aurait donc le double avantage de taxer les produits importés au même titre que les produits fabriqués et consommés en France et de renforcer la compétitivité de ces derniers à l’exportation. Et ce, tout à fait légalement au regard des règles européennes et de celles de l’OMC (le Danemark a adopté cette mesure depuis 1987 avec succès).
Alors que le coût du travail, relativement plus élevé en France que dans les pays d’Asie ou de l’Est, peut inciter les entreprises à délocaliser leurs implantations dans ces pays, la consommation constitue l’assiette non délocalisable par excellence. Les entreprises françaises seraient donc moins tentées de délocaliser leurs activités à l’étranger.
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