Relation soignant/soigné : l’intelligence émotionnelle pour humaniser les soins

29 août 2016
Le domaine de la Santé est un milieu émotionnellement très fort, notamment lors de l’annonce d’une maladie grave ou d’autres diagnostics lourds. Les émotions des patients sont une notion importante, mais avoir conscience de son propre état émotionnel est également indispensable. Savoir gérer ses émotions permet d’éviter qu’elles ne deviennent perturbatrices et impactent la communication avec le patient.
Nos relations avec les malades nous mettent en contact avec leurs craintes, leur souffrance, leur colère, voire leur désespoir et ces émotions sont susceptibles de susciter en retour, chez nous, l’empathie, l’anxiété, l’agacement ou le rejet.
Dans sa relation avec le patient, il est capital que l’infirmière perçoive ce qu’il vit, qu’elle le comprenne et reconnaisse la résonance qui se fait en elle et se répercute sur son action, que ce soit dans un sens positif ou négatif.
Pour développer une approche responsable, le soignant doit alors chercher à saisir la signification de la situation dans laquelle il est impliqué, analyser non seulement les réactions du malade, mais aussi les siennes afin d’orienter son jugement et son comportement et d’en tirer le meilleur parti possible dans l’intérêt du malade. En effet, se montrer émus de ce que vit l’autre n’a rien de répréhensible, au contraire, mais si nous sommes bouleversés, submergés par l’émotion, nous sommes de peu d’aide.
L’intelligence émotionnelle désigne « l’habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu’à réguler les émotions chez soi et chez les autres » (Mayer & Salovey, 1997).
La sympathie « souffrir avec » nous renvoie plutôt à nos propres émotions. Alors que l’empathie « porter vers » permet de réaliser les émotions des autres, mais sans les vivre vraiment, tout en préservant nos frontières personnelles.
Les intelligences émotionnelle et sociale, sources de nos élans affectifs et relationnels, peuvent être travaillées. Se sensibiliser à leurs capacités nous donne des outils pour enrichir nos vies et tendre vers un fonctionnement plus agréable et plus efficace dans nos équipes de travail et avec les patients.
L’intelligence émotionnelle est primordiale pour la relation soignante car elle humanise les soins. Elle repose sur un ensemble de compétences qui nous permet d’identifier nos émotions et celles des autres, de les exprimer correctement et d’aider les autres à exprimer les leurs, de les comprendre, de les gérer et de nous adapter à celle des autres.
Plus de détails :
Margot Phaneuf, infirmière, docteur en didactique, "L’intelligence émotionnelle, un outil du soin" http://www.santementale.fr/boutique/acheter-article/l-intelligence-emotionnelle-un-outil-du-soin.html
Margot Phaneuf, inf. PhD, "Les intelligences émotionnelle et sociale des outils pour la relation" http://www.prendresoin.org/?p=2496
Daniel Goleman (1999) "L’intelligence émotionnelle", Paris, J’ai lu Psychologie http://feg.univ-amu.fr/sites/feg.univ-amu.fr/files/intelligence_emotionnelle_-_rossano_et_di_nunzio_2011.pdf