Salariés des Hôpitaux et EHPAD publics auront 90 euros dès octobre

2 septembre 2020
Face aux nombreuses démissions d’infirmières et à la grogne des soignants qui dénoncent l’imposture du #SegurDeLaSante le ministère avance le versement des 90 euros !
Le 1er septembre 2020, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a indiqué avoir signé un avenant afin que la revalorisation de 90 euros pour les salariés des hôpitaux et des Ehpad publics soit versée dès octobre. Le décret devrait être publié prochainement.
Par contre, rien de prévu pour les infirmières qui exercent dans le privé, ou dans les fonctions publiques de l’Etat ou de la Territoriale ! Toujours ce "2 poids 2 mesures" avec un tri entre les soignants !
Pendant le pic COVID19, le gouvernement avait clairement évoqué une revalorisation de 300 euros dès juillet 2020 (pour atteindre le salaire infirmier moyen des autres pays d’Europe). Puis il avait communiqué sur un versement de 90 euros en septembre, pour finalement préciser que le premier versement serait en janvier 2021 (avec un effet rétroactif).
Ce complément de traitement indiciaire sera pris en compte pour la retraite. Il est ainsi acté "un supplément de pension calculé dans les mêmes conditions que la pension, en retenant au titre du traitement le nombre de points d’indice obtenu au titre du nouveau complément (24 points à partir de septembre jusque février 2021 puis, à partir de mars 2021, 49 points)".
Il est prévu une nouvelle hausse de 93 euros à partir de mars 2021, pour aboutir à 183 euros. Au final, les infirmières devront donc attendre un an après leur engagement face au COVID19, pour être revalorisés.
"Tout le monde est mal payé à l’hôpital, donc tous les agents devaient être revalorisés. Pour autant, nous préférons l’équité que l’égalité. Il n’est pas juste qu’un administratif en télétravail perçoive la même somme qu’une infirmière qui a risqué sa peau et celle de ses proches, en combattant le COVID19 sans masque adapté (manque de FFP2, rationnement des masques chirurgicaux) avec un sac poubelle sur le dos au lieu d’une surblouse" dénonce Thierry Amouroux, le porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC.
« Alors que les soignants se sont donnés sans compter, on se retrouve face une discussion de marchand de tapis ! Les 300 euros demandés pour tous les infirmiers salariés (public ou privé), correspondent au différentiel calculé par l’OCDE entre le salaire infirmier en France et le salaire moyen infirmier des autres pays. Nous demandons donc un rattrapage salarial qui n’est même pas la fourchette haute. » résume Thierry Amouroux. "Nous étions sous-payés de 20%. Avec cette mesure dans un an nous serons toujours sous-payés, mais de 10%, c’est inadmissible ! Les jeunes professionnels vont quitter l’hôpital pour aller travailler à l’étranger, et l’hôpital va faire face à une pénurie d’infirmière."
Au passage, pour les soignants la chute est rude : suite aux engagements du Président de la République et du Premier Ministre sur une revalorisation significative, et aux propos du Ministre de la Santé dans le JDD sur les 40.000 euros annuels, les infirmières passent de l’idée de 300 euros dès juillet, à 183 euros dans un an ! La colère est à la hauteur des fausses promesses.
Comme pour la prime COVID19, variable selon
des critères géographique (40 départements à 1500 euros, 60 départements à 500 euros (hôpital) ou 1000 euros (EHPAD)
le bon vouloir des directeurs d’une centaine d’établissements hospitaliers (listés dans le décret)
le gouvernement estime qu’il y a des soignants plus méritants que d’autres, avec un tri des soignants selon le lieu d’exercice :
à terme plus 183 euros à l’hôpital
plus 160 euros dans les établissements privés La mesure devra faire l’objet de négociations dans chaque convention collective, pour les établissements de la FEHAP, FHP, CLCC.
rien pour les infirmières et les aides-soignantes de la fonction publique territoriale (PMI, centres de santé, crèches,…) et de l’Education Nationale, qui ont portant renforcé les équipes hospitalières pendant le pic épidémique. Même chose pour les infirmières de santé au travail qui dépendent d’autres conventions collectives.