Seconde carrière des personnels hospitaliers

11 mai 2006

Thème abordé lors des négociations "Fonction Publique Hospitalière" le 10 mai 2006.

La connais­sance des phé­no­mè­nes d’usure pro­fes­sion­nelle des sala­riés du sec­teur sani­taire, et notam­ment d’une cor­ré­la­tion éventuelle entre âge et inap­ti­tude au tra­vail, reste aujourd’hui limi­tée et par­cel­laire.

Une étude récente de la CNRACL met en évidence l’impor­tance des entrées en inva­li­dité chez les per­son­nels soi­gnants et notam­ment les aides soi­gnants : le flux d’inva­li­dité est mul­ti­plié par 2,5 pour les ASH par rap­port aux IDE, et de 1,7 pour les aides soi­gnants.

Il est néces­saire d’enga­ger des actions en matière de condi­tions de tra­vail en pre­nant en compte la dimen­sion des âges. L’ensem­ble des mesu­res des­ti­nées à per­met­tre aux sala­riés de vieillir dans leur tra­vail ne sont pas aujourd’hui orga­ni­sées. Elles sup­po­sent un tra­vail com­plé­men­taire aux démar­ches d’ensem­ble sur les condi­tions de tra­vail, avec un regard tout par­ti­cu­lier en terme d’ergo­no­mie, et, plus fon­da­men­ta­le­ment, de réflé­chir à l’orga­ni­sa­tion de manière glo­bale dans les ser­vi­ces.

L’amé­na­ge­ment des postes de tra­vail est une pro­cé­dure impor­tante pour réduire le nombre de départs en retraite par inva­li­dité, nombre de départs très impor­tants pour la fonc­tion publi­que hos­pi­ta­lière.

Les amé­na­ge­ments de postes de tra­vail inter­vien­nent sur pro­po­si­tion du méde­cin du tra­vail, de la com­mis­sion de réforme, du comité médi­cal et du comité d’hygiène, de sécu­rité et des condi­tions de tra­vail ou de l’agent lui-même en situa­tion de han­di­cap.

Mais avec les plans d’économies impo­sés aux hôpi­taux, il y a de moins en moins de postes amé­na­gés dis­po­ni­bles. De plus, le manque de per­son­nel, l’aug­men­ta­tion de la charge de tra­vail et la dégra­da­tion des condi­tions de tra­vail entrai­nent un rejet des agents en poste adapté par leurs col­lè­gues.

Par ailleurs, avec la réforme des retrai­tes, des soi­gnants tou­jours auto­ri­sés léga­le­ment à partir à 55 ans peu­vent être finan­ciè­re­ment amenés à repous­ser leur départ en retraite. Et des infir­miè­res d’une soixan­taine d’années ris­quent d’avoir du mal à garder le rythme, sans pour autant rele­ver d’une inap­ti­tude.

Pour la CFE-CGC, il fau­drait déve­lop­per la mobi­lité inter fonc­tion publi­que, par exem­ple pour per­met­tre aux infir­miè­res qui le sou­hai­tent de pour­sui­vre leur car­rière en P.M.I ou à l’Education Nationale par muta­tion.

De même, il serait néces­saire de faire évoluer les mis­sions des pro­fes­sion­nel­les qui veu­lent rester dans les soins : par exem­ple en déta­chant une infir­mière deux jours par semaine sur des fonc­tions de tuto­rat de sta­giai­res du ser­vice ou de nou­veaux soi­gnants du pôle, ce qui valo­ri­se­rait le tra­vail et débou­che­rait sur une rela­tion d’entraide.

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