Standards de pratique pour l’infirmière en santé scolaire

5 avril 2014

Document de l’Ordre des infirmiers du Québec : Un engagement pour la réussite éducative des jeunes

Ces stan­dards de pra­ti­que situent l’inter­ven­tion de l’infir­mière en milieu sco­laire dans l’uni­vers com­plexe qui allie les exi­gen­ces du réseau de la santé et du réseau de l’éducation. Axés sur la réus­site éducative des jeunes, ils font res­sor­tir les acti­vi­tés pro­fes­sion­nel­les de l’infir­mière tout en insis­tant sur les par­te­na­riats essen­tiels à déve­lop­per avec les diver­ses ins­tan­ces du milieu sco­laire.

Ce docu­ment énonce huit stan­dards de pra­ti­que répar­tis à l’inté­rieur de quatre domai­nes essen­tiels :
- la pro­mo­tion de la santé ;
- la pré­ven­tion et la pro­tec­tion de la santé ;
- le main­tien et le réta­blis­se­ment de la santé ;
- la qua­lité des ser­vi­ces pro­fes­sion­nels.

En com­plé­ment au volet pro­fes­sion­nel, une sec­tion spé­ci­fi­que traite des aspects juri­di­ques reliés à la confi­den­tia­lité et au secret pro­fes­sion­nel.

Les stan­dards de pra­ti­que cons­ti­tuent un cadre de réfé­rence incontour­na­ble pour les infir­miè­res en santé sco­laire. Ils four­nis­sent aussi aux diver­ses ins­tan­ces admi­nis­tra­ti­ves et pro­fes­sion­nel­les des points d’ancrage essen­tiels pour pren­dre les déci­sions néces­sai­res afin de sou­te­nir l’action de ces infir­miè­res dans les écoles.

Les infir­miè­res en santé sco­laire tra­vaillent dans cet uni­vers com­plexe. Lors de leurs inter­ven­tions dans les écoles, elles doi­vent faire reconnaî­tre la juste place de la santé des jeunes dans un milieu dont la mis­sion pre­mière est axée sur la réus­site éducative.

Comme pro­fes­sion­nel­les de la santé, elles appor­tent une contri­bu­tion et une exper­tise par­ti­cu­lière auprès des jeunes et de leurs parents, des ensei­gnants, des autres pro­fes­sion­nels, de la direc­tion de l’école et des divers grou­pes com­mu­nau­tai­res. Elles sont impli­quées, tant sur le plan de la pro­mo­tion de la santé, de la pré­ven­tion et de la pro­tec­tion de la santé que sur celui du main­tien et du réta­blis­se­ment de la santé.

Pour rem­plir leur mandat dans les écoles, les infir­miè­res doi­vent sou­vent com­po­ser avec des limi­tes impo­sées : un temps de pré­sence res­treint, un grand nombre de jeunes, et même d’écoles, et un ter­ri­toire plus ou moins vaste à cou­vrir. Or, le temps de pré­sence dans les écoles cons­ti­tue un des fac­teurs essen­tiels pour créer un lien de confiance avec les jeunes et établir des par­te­na­riats effi­ca­ces avec le milieu sco­laire.

De plus, les infir­miè­res doi­vent par­fois exer­cer dans des condi­tions qui ne répon­dent pas tou­jours aux normes pro­fes­sion­nel­les mini­ma­les requi­ses pour offrir des soins et ser­vi­ces infir­miers de qua­lité. Elles sont aussi appe­lées à répon­dre à des deman­des conflic­tuel­les qui peu­vent avoir des inci­den­ces à portée juri­di­que.

1) La pro­mo­tion de la santé

L’infir­mière col­la­bore à l’implan­ta­tion d’une appro­che de pro­mo­tion de
la santé en milieu sco­laire. Elle apporte son exper­tise lors de l’élaboration
du profil de santé de l’école, s’impli­que lors de la pla­ni­fi­ca­tion des actions de pro­mo­tion de la santé dans l’école et par­ti­cipe à leur appli­ca­tion ainsi qu’à leur évaluation.

2) L’éducation à la santé

L’infir­mière faci­lite l’inté­gra­tion de l’éducation à la santé à l’inté­rieur du cur­ri­cu­lum sco­laire. Elle réa­lise diver­ses acti­vi­tés d’éducation à la santé auprès des jeunes, en concer­ta­tion avec les inter­ve­nants du milieu sco­laire.

3) Le contrôle des mala­dies infec­tieu­ses et para­si­tai­res

L’infir­mière prend les moyens pour assu­rer le contrôle des mala­dies infec­tieu­ses et para­si­tai­res, en par­te­na­riat avec le milieu sco­laire, recom­mande des stra­té­gies pré­ven­ti­ves et par­ti­cipe à leur mise en oeuvre. Elle appli­que notam­ment les pro­to­co­les d’immu­ni­sa­tion et de trai­te­ment de la pédi­cu­lose à l’école.

4) Les ser­vi­ces pré­ven­tifs indi­vi­duels

L’infir­mière offre des ser­vi­ces pré­ven­tifs indi­vi­duels en milieu sco­laire et
répond aux deman­des de consul­ta­tion de santé. Elle pro­cède au dépis­tage de pro­blè­mes de santé et assure le suivi néces­saire dans des situa­tions cli­ni­ques, telles que le dépis­tage des infec­tions trans­mis­si­bles sexuel­le­ment et par le sang, la contra­cep­tion hor­mo­nale et la pré­ven­tion du sui­cide.

5) Les pro­blè­mes de santé cou­rants ou ponc­tuels

L’infir­mière col­la­bore avec la direc­tion de l’école pour assu­rer une réponse
adé­quate et sécu­ri­taire aux jeunes qui pré­sen­tent des pro­blè­mes de santé cou­rants et ponc­tuels. Elle fait la pro­mo­tion des pro­to­co­les de pre­miers soins et de pre­miers secours et voit notam­ment à l’appli­ca­tion des règles de soins infir­miers et des plans d’inter­ven­tion d’urgence indi­vi­dua­li­sés. Elle pro­cède à une évaluation de santé des jeunes lors­que la situa­tion l’exige et dis­pense les soins requis, le cas échéant.

6) Les pro­blè­mes de santé com­plexes ou chro­ni­ques

L’infir­mière pla­ni­fie les soins requis par un jeune qui pré­sente des pro­blè­mes de santé chro­ni­ques ou com­plexes. Elle évalue les besoins du jeune, élabore un plan d’inter­ven­tion (santé) et déter­mine les acti­vi­tés de soins infir­miers qui peu­vent être effec­tuées par le per­son­nel sco­laire. Par la suite, l’infir­mière coor­donne les soins infir­miers. Elle par­ti­cipe à l’élaboration du plan de ser­vi­ces indi­vi­dua­lisé (PSI) du jeune, en col­la­bo­ra­tion avec le milieu sco­laire, voit à l’enca­dre­ment des acti­vi­tés de soins infir­miers et assure le suivi cli­ni­que appro­prié.

7) La docu­men­ta­tion des soins et ser­vi­ces

L’infir­mière cons­ti­tue et tient à jour les dos­siers et regis­tres qui reflè­tent ses acti­vi­tés pro­fes­sion­nel­les. Elle docu­mente ses inter­ven­tions auprès du milieu sco­laire dans le dos­sier géné­ral de santé de cha­cune des écoles. Elle ins­crit ses inter­ven­tions ponc­tuel­les indi­vi­duel­les dans un regis­tre prévu à cette fin. Pour chacun des jeunes qui néces­site un suivi cli­ni­que par­ti­cu­lier, elle tient un dos­sier de santé indi­vi­dua­lisé.

8) la qua­lité et la sécu­rité des ser­vi­ces

L’infir­mière adopte une appro­che d’amé­lio­ra­tion conti­nue de la qua­lité des
ser­vi­ces et l’appli­que à sa rela­tion avec la clien­tèle, aux exi­gen­ces d’orga­ni­sa­tion de son ser­vice et au déve­lop­pe­ment de sa pra­ti­que pro­fes­sion­nelle.

Conclusion

Les Standards de pra­ti­que pour l’infir­mière en santé sco­laire met­tent de l’avant la contri­bu­tion essen­tielle des infir­miè­res et le lea­der­ship qu’elles assu­ment dans leur domaine de pra­ti­que. Ils font res­sor­tir leur rôle d’agent de chan­ge­ment, de consul­tante et de conseillère, et ils intè­grent, dans une vision glo­bale, l’ensem­ble de ses acti­vi­tés pro­fes­sion­nel­les.

Ils cons­ti­tuent un sou­tien à la pra­ti­que cli­ni­que et four­nis­sent des bali­ses d’appli­ca­tion concrè­tes dans un champ de pra­ti­que dont la réa­lité est com­plexe. Ils énoncent diver­ses condi­tions requi­ses pour pro­mou­voir la qua­lité et l’effi­cience des soins et ser­vi­ces infir­miers dans les écoles, dans une pers­pec­tive d’amé­lio­ra­tion conti­nue.

Ces stan­dards de pra­ti­que se veu­lent aussi un point de réfé­rence impor­tant pour situer l’action des infir­miè­res en santé sco­laire, lorsqu’elles agis­sent de concert avec les autres inter­ve­nants des équipes mul­ti­dis­ci­pli­nai­res et inter­sec­to­riel­les. Ils favo­ri­sent ainsi la
créa­tion de par­te­na­riats cons­truc­tifs posi­tifs avec les direc­tions d’école et les divers inter­ve­nants du milieu sco­laire, y com­pris les jeunes et leurs parents.

Bien que ces stan­dards de pra­ti­que visent prin­ci­pa­le­ment les infir­miè­res en santé sco­laire, leur appli­ca­tion néces­site l’enga­ge­ment de diver­ses ins­tan­ces admi­nis­tra­ti­ves ou pro­fes­sion­nel­les, tant du milieu de la santé que du milieu de l’éducation. Nous croyons que ces stan­dards de pra­ti­que faci­li­te­ront la com­pré­hen­sion du rôle des infir­miè­res en milieu sco­laire et qu’ils four­ni­ront les points d’ancrage essen­tiels pour pren­dre les déci­sions
néces­sai­res, afin de sou­te­nir l’action de ces infir­miè­res dans les écoles.

La dif­fu­sion des Standards de pra­ti­que pour l’infir­mière en santé sco­laire auprès des divers par­te­nai­res du réseau de la santé et du réseau sco­laire confirme la volonté de l’OIIQ de faire reconnaî­tre la contri­bu­tion par­ti­cu­lière des infir­miè­res en milieu sco­laire.

Elle vise aussi à favo­ri­ser la mise en place des condi­tions essen­tiel­les pour offrir des soins et ser­vi­ces de qua­lité aux jeunes et à leurs parents dans l’ensem­ble des écoles, tout en insis­tant sur l’impor­tance du tra­vail en inter­sec­to­ria­lité. Enfin, ce docu­ment démon­tre l’enga­ge­ment pris par notre ordre pro­fes­sion­nel, de concert avec les autres ins­tan­ces, pour sou­te­nir la réus­site éducative des jeunes et pro­mou­voir leur santé et leur bien-être.

Pour plus de détails : http://www.oiiq.org/publi­ca­tions/reper­toire/stan­dards-de-pra­ti­que-pour-lin­fir­miere-en-sante-sco­laire-0

Pour en savoir plus :
- ver­sion abré­gée : http://www.oiiq.org/sites/default/files/SanteScolaire-Abrege-Final%20Web.pdf
- ver­sion inté­grale : http://www.oiiq.org/sites/default/files/SanteScolaire-com­plet-Final%20Web_0.pdf

Partager l'article