Un patient sur deux ne respecte pas son traitement !

15 mars 2014

Des personnes âgées qui se trompent de posologie, des patients greffés qui ne prennent pas leurs anti-rejets ou encore des patients diabétiques qui oublient leurs traitements : pour le SNPI, ce "livre blanc" montre à quel point l’éducation thérapeutique et l’accompagnement infirmier sont importants.

Le livre blanc « L’obser­vance des trai­te­ments : un défi aux poli­ti­ques de santé » (Fondation Concorde) dresse un état des lieux des consé­quen­ces d’une mau­vaise obser­vance et du mésu­sage des médi­ca­ments. Il pro­pose quel­ques bonnes pra­ti­ques et réa­li­sa­tions exem­plai­res ainsi que six mesu­res à pren­dre d’urgence.

En France, la non obser­vance concerne près de la moitié des patients atteints de mala­dies chro­ni­ques
dont le nombre ne cesse d’aug­men­ter, et l’on estime son coût à 2 mil­liards d’euros par an, tandis que celui des jour­nées d’hos­pi­ta­li­sa­tion indui­tes est estimé à 1 000 000 et les décès à 8 000, selon un rap­port de l’OMS.

Les fac­teurs de non-obser­vance sont mul­ti­ples : dif­fi­cultés maté­riel­les et pra­ti­ques, symp­tô­mes d’into­lé­rance, mais aussi oubli, lors­que le patient n’est pas convaincu de l’effi­ca­cité de son trai­te­ment, éprouve de la las­si­tude, voire cher­che à expri­mer son libre arbi­tre, pré­cise le livre blanc.

Des per­son­nes âgées qui se trom­pent de poso­lo­gie, des patients gref­fés qui ne pren­nent pas leurs anti-rejets ou encore des patients dia­bé­ti­ques qui oublient leurs trai­te­ments : pour le SNPI, ce "livre blanc" montre à quel point l’éducation thé­ra­peu­ti­que et l’accom­pa­gne­ment infir­mier sont impor­tants.

Donner du sens aux soins

L’infir­mière est là pour faire face au fait que l’homme donne un sens à tout ce qui l’affecte, à tout ce qu’il ren­contre ; que tout a un sens dans le monde per­son­nel de chacun, même la mala­die. Ainsi, pour Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du SNPI, Syndicat National des Professionnels Infirmiers : "de par sa for­ma­tion et son expé­rience, l’infir­mière est la seule à pou­voir déco­der toutes les infor­ma­tions concer­nant la per­sonne soi­gnée, quel­les que soient leur nature et leurs sour­ces. C’est-à-dire leur donner un sens qui pourra déter­mi­ner les actions à entre­pren­dre, les com­por­te­ments à adop­ter pour inci­ter le patient chro­ni­que à pren­dre cor­rec­te­ment ses trai­te­ments".

La Fondation Concorde émet six pro­po­si­tions pour amé­lio­rer l’obser­vance, à com­men­cer par l’évaluation de son impact à tra­vers une étude épidémiologique, une étude économique et une der­nière sur l’effi­ca­cité des pro­gram­mes exis­tants.

Pour les patients, le ren­for­ce­ment des pro­gram­mes d’éducation et d’accom­pa­gne­ment pour les mala­dies chro­ni­ques est pré­co­nisé. L’impor­tance d’indi­vi­dua­li­ser les dis­po­si­tifs de ges­tion du trai­te­ment est sou­li­gnée. Et l’infor­ma­tion du public devrait être ren­for­cée par l’inté­gra­tion dans les noti­ces des médi­ca­ments d’aver­tis­se­ments por­tant sur les ris­ques de non-obser­vance.

Pour lire le Livre blanc de la Fondation Concorde, sous la direc­tion de Denis Fompeyrine, Docteur en psy­cho­lo­gue cli­ni­que : http://www.cala­meo.com/books/003152624000943ef­ba89

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