VAE pour devenir Aide-soignante : bilan 2006
18 mars 2007
Les fantasmes sur un soit disant « diplôme au rabais » ne résistent pas à l’épreuve des faits : seuls 13 % des candidats ayant déposés un dossier arrivent à valider les 8 modules !
Voici le bilan de la mise en place de la validation des acquis de l’expérience pour devenir Aide-soignante, à ce jour en Ile de France :
Sur les 1.250 candidats qui se sont présentés devant le jury de la DRASS d’Ile de France pour les sessions de mars 2006, juillet 2006 et janvier 2007 :
28 % ont validé les 8 modules
19 % n’ont rien validé du tout
53 % ont validé 1 à 7 modules
Sur ces 53 % de validations partielles :
65 % doivent valider les modules 2 et 3
50 % doivent aussi valider les modules 1, 5 et 7
33 % ont 6 ou 7 modules à valider
Au niveau le l’AP-HP, sur les 950 agents qui ont déposés un dossier :
473 dossiers ont été déclarés recevables par la DRASS
450 de ces agents ont passé le module obligatoire (70 heures) sur 2005-2006, soit 47,4 % des agents qui ont déposés un dossier
Sur les 126 agents de l’AP-HP qui se sont présentés en 2006 devant le jury de la DRASS, on a enregistré :
32 validations totales (25 %)
34 sans aucune validation (27 %)
60 validations partielles (48 %)
Sur ces 60 validations partielles :
27 agents doivent valider le module 1,
43 agents doivent valider le module 2,
52 agents doivent valider le module 3,
16 agents doivent valider le module 4,
22 agents doivent valider le module 5,
26 agents doivent valider le module 6,
28 agents doivent valider le module 7,
24 agents doivent valider le module 8.
Donc au total :
1) la moitié des candidats qui déposent un dossier ne sont pas retenus par la DRASS
2) sur l’autre moitié dont le dossier est déclaré recevable :
un quart des candidats ne valident rien,
un quart des candidats valident les 8 modules,
un quart des candidats n’ont validés qu’un ou deux modules,
un quart des candidats doivent valider les modules 2 et 3.
Un quart de la moitié, cela veut dire que seuls 13 % des candidats ayant déposés un dossier arrivent à valider les 8 modules ! Ces chiffres illustrent parfaitement que la VAE ne débouche pas sur un diplôme au rabais.
La VAE n’est pas un instrument pour placer des gens moins qualifiés. Elle existe dans tous les secteurs d’activités, et n’a jamais porté tort au Diplôme, même à l’ENA ou chez les ingénieurs.
C’est un processus de validation, qui a permis qu’aujourd’hui soit accepté le fait que la connaissance ne s’acquière pas que dans des lieux et temps d’éducation formelle et que le savoir ne s’acquière pas uniquement sous forme académique :
la première expérience date de 1934 avec le titre d’ingénieur diplômé attribué à des personnes ayant exercé cette activité pendant 5 ans.
puis vinrent les années 60, avec l’examen spécial d’entrée à l’université (ESEU).
dans les années 80, ce fût l’ouverture de la troisième voie pour l’Ecole Nationale d’Administration (ENA).
enfin, la loi de modernisation sociale de 1992, qui permet de prendre en compte les acquis professionnels pour justifier d’une partie des connaissances et aptitudes exigées pour l’obtention d’un diplôme, soit de l’enseignement technologique, soit de l’enseignement supérieur. La validation des acquis professionnels produit les mêmes effets que le succès à l’épreuve dont le candidat est dispensé.
Avec le recul, aucun de ces titres ou diplômes ne s’est trouvé démonétisé du fait de son attribution par validation des acquis. Au regard de ces expériences, la validation n’apparaît donc pas comme un danger de dévalorisation d’une profession.
Le diplôme délivré conserve sa valeur initiale, même pour les professions réglementées, comme le titre d’ingénieur ou comme le sont de nombreuses professions du secteur sanitaire et social.
La VAE n’a nui aucunement ni à l’image ni à la valeur des diplômes. Aucun des diplômes concernés ne mentionne le mode d’acquisition du diplôme (formation initiale, apprentissage, formation continue et maintenant VAE), c’est donc bien le même diplôme qui est décerné lorsqu’il est obtenu après passage devant le même jury.