47 infirmières cliniciennes au CHU d’Amiens-Picardie

25 octobre 2008

Recentrer l’infirmière sur son coeur de métier, promouvoir la démarche de raisonnement clinique, favoriser l’enrichissement personnel et professionnel à travers les échanges entre experts cliniciens : tels sont les objectifs du CHU.

Soucieux de reconnaî­tre l’exper­tise des infir­miè­res les plus che­vron­nées, Philippe Domy, Directeur géné­ral du CHU d’Amiens-Picardie, a pris l’ini­tia­tive de nommer dans chaque ser­vice des infir­miè­res cli­ni­cien­nes. Fruit d’une réflexion col­lec­tive, cette réor­ga­ni­sa­tion ouvre la voie à une véri­ta­ble valo­ri­sa­tion de l’exer­cice infir­mier.

Plusieurs rap­ports, que ce soit celui de Guy Vallencien ou celui de Yvon Berland, ont insisté sur la néces­sité de reconnaî­tre et de valo­ri­ser l’exper­tise infir­mière en pra­ti­ques avan­cées. Les pro­fes­sion­nels infir­miers eux-mêmes deman­dent la créa­tion de ce nou­veau métier.

Si la réflexion se pour­suit du côté des pou­voirs publics, cer­tains res­pon­sa­bles hos­pi­ta­liers se sont d’ores et déjà enga­gés dans la démar­che. Philippe Domy fait partie de ceux-ci. « Pour pro­mou­voir les soi­gnants, il faut actuel­le­ment les éloigner des patients alors que nous avons de plus en plus besoin d’exper­tise en soins », expli­que-t-il. Sur le plan sta­tu­taire, la seule pro­mo­tion qui s’offre actuel­le­ment aux infir­miè­res consiste à passer cadre de santé.

« Je suis de fait un ardent défen­seur auprès des pou­voirs publics de la reconnais­sance des infir­miè­res cli­ni­cien­nes », ajoute le Directeur géné­ral. En atten­dant cette évolution des métiers de l’hôpi­tal, Philippe Domy a choisi de réor­ga­ni­ser les pro­ces­sus de soins avec des infir­miè­res cli­ni­cien­nes.

Des infir­miè­res cli­ni­cien­nes en posi­tion res­sour­ces

Les infir­miè­res cli­ni­cien­nes, choi­sies et nom­mées après un entre­tien de moti­va­tion et sur avis de la coor­di­na­tion géné­rale des soins, ont été inté­grées dans l’orga­ni­gramme fonc­tion­nel du CHU. Membres de l‘équipe, de part un exer­cice soi­gnant quo­ti­dien, ce sont essen­tiel­le­ment des pro­fes­sion­nel­les qui ont de l’expé­rience et sont capa­bles de recul. Elles ont suivi une for­ma­tion com­plé­men­taire.

L’effec­ti­vité de leur fonc­tion, qu’il s’agisse la prise en charge de la dou­leur, des soins pal­lia­tifs, du sou­tien rela­tion­nel, de l’éducation thé­ra­peu­ti­que ou encore des consul­ta­tions infir­miè­res et d’annonce, est reconnue au sein des unités de soins du CHU. Les pro­to­co­les font réfé­rence à l’exper­tise des infir­miè­res cli­ni­cien­nes.

A ce jour, une infir­mière cli­ni­cienne a été affec­tée dans chacun des 47 ser­vi­ces, l’objec­tif étant de par­ve­nir à un effec­tif d’une infir­mière cli­ni­cienne par unité de soins. « Ces infir­miè­res cli­ni­cien­nes se posi­tion­nent comme des pro­fes­sion­nel­les res­sour­ces, réfé­ren­tes et vec­teurs clés des valeurs par­ta­gées par les soi­gnants », pré­cise le Directeur Général.

Une aide pré­cieuse pour la V2010

Ainsi, elles sus­ci­tent auprès de l’équipe le ques­tion­ne­ment et la réflexion pour favo­ri­ser l’enri­chis­se­ment du juge­ment cli­ni­que col­lec­tif. Au sein de l’ins­ti­tu­tion, elles par­ti­ci­pent à dif­fé­rents grou­pes de tra­vail et d’évaluation sur les prises en charge.

« Leur fonc­tion est par­ti­cu­liè­re­ment pré­cieuse à un moment où nous pré­pa­rons la cer­ti­fi­ca­tion V2010 », estime Philippe Domy. Reconnues par leurs pairs, les infir­miè­res cli­ni­cien­nes en lien avec le cadre de santé sont aussi des relais d’infor­ma­tions pour expli­quer de nou­vel­les orga­ni­sa­tions de tra­vail et accom­pa­gner le chan­ge­ment.

Descriptif et mise en oeuvre

Objectifs
 Recentrer l’infir­mière sur son coeur de métier
 Promouvoir la démar­che de rai­son­ne­ment cli­ni­que en main­te­nant un exer­cice infir­mier­quo­ti­dien et en favo­ri­sant l’enri­chis­se­ment per­son­nel et pro­fes­sion­nel à tra­vers les échanges entre experts cli­ni­ciens

Méthode

Positionner l’infir­mière cli­ni­cienne comme l’un des vec­teurs clés des valeurs par­ta­gées por­tées par les soi­gnants :
 auprès du patient dans la prise en soins
 auprès de l’équipe en sus­ci­tant le ques­tion­ne­ment et la réflexion pour favo­ri­ser l’enri­chis­se­ment du juge­ment cli­ni­que col­lec­tif
 Au sein de l’ins­ti­tu­tion par la par­ti­ci­pa­tion au groupe « Evaluation du sys­tème ciblé »

S’appuyer sur un concept socio­lo­gi­que qui défi­nit l’exper­tise comme un équilibre à trou­ver entre : la pro­fes­sion et la posi­tion d’expert.
Une réflexion col­lec­tive échelonnée sur 18 mois asso­ciant direc­teurs de soins, cadres supé­rieurs de santé et infir­miè­res cli­ni­cien­nes au tra­vers de grou­pes de tra­vail

Bilan, conclu­sions pro­vi­soi­res et pers­pec­ti­ves d’évolution

 Définition des mis­sions de l’infir­mière cli­ni­cienne (profil de poste)
 par­ti­ci­pa­tion des infir­miè­res cli­ni­cien­nes à des grou­pes de tra­vail sur les trans­mis­sions ciblées, la qua­li­fi­ca­tion des soins rela­tion­nels et éducatifs
 cons­ti­tu­tion d’un groupe d’échanges entre infir­miè­res cli­ni­cien­nes, super­visé par un cadre supé­rieur de santé
 élaboration d’un ques­tion­naire de satis­fac­tion auprès des cadres de santé
 orga­ni­sa­tion d’une demi jour­née ins­ti­tu­tion­nelle de com­mu­ni­ca­tion avec des retours d’expé­rience
 dif­fu­sion de situa­tions cli­ni­ques via le réseau Intranet de l’établissement

la concré­ti­sa­tion de la fonc­tion dans :
 la prise en charge de la dou­leur
 les soins pal­lia­tifs
 le sou­tien rela­tion­nel
 le ren­for­ce­ment des stra­té­gies d’adap­ta­tion
 l’éducation thé­ra­peu­ti­que
 la consul­ta­tion infir­mière et d’annonce

Chef de projet et struc­ture de suivi : Anne Fumery - Direction des soins

Source : www.creer-hopi­taux.fr lire l’arti­cle

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