CHU de Lyon : antennes relais et risque pour les enfants
1er mai 2012
Polémique autour des antennes de téléphonie sur les immeubles du CHU de Lyon
Plusieurs associations de locataires et de riverains, rejointes dans leur mobilisation par des groupements écologistes lyonnais, dynamiques, notamment ceux qui luttent « contre les ondes », comme Robin des Toits, ont entamé une bataille juridique et médiatique. Elles tentent de faire plier le CHU de Lyon, qui a commencé, dans un but strictement financier qu’il met en avant, à louer les toits de ses immeubles aux opérateurs de téléphonie mobile.
Se rebellant contre une institution de santé publique qui « dédaigne le principe de précaution », les associations, virulentes, prennent régulièrement à témoin les médias locaux. Elles invoquent une recommandation européenne qui invite à proscrire l’installation de toute antenne à moins de 100 mètres d’un lieu de vie abritant des enfants. Or c’est ici le cas : selon leurs calculs, ce sont un millier d’enfants (écoles, maternelles, crèches), qui vivent à proximité des premiers immeubles concernés.
Les Hospices civils de Lyon (HCL), possèdent notamment un patrimoine évalué à environ 600 millions de quelque 180 immeubles, pour partie loués, à des prix défiant toute concurrence, à leurs personnels. À raison d’environ 1 000 euros par mois et par antenne, ce sont quelques dizaines de milliers d’euros qui devraient tomber chaque année dans l’escarcelle du CHU.
L’OMS/L’agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer (IARC / CIRC) a classifié les champs électromagnétiques des radiofréquences comme probablement cancérigène pour les humains (Groupe 2B), basé sur un risque accru de gliome, un type malin du cancer du cerveau, associé à l’utilisation du téléphone portable.
Groupe B : L’agent est probablement cancérogène pour les humains.
Cette catégorie est utilisée pour les agents pour lesquels il existe des preuves limitées de cancérogénicité chez l’homme et d’indications insuffisantes de cancérogénicité chez les animaux de laboratoire.
Il peut également être utilisé lorsqu’il existe des preuves insuffisantes de cancérogénicité chez l’homme mais qu’il existe des preuves suffisantes de cancérogénicité chez les animaux de laboratoire.
Dans certains cas, un agent dont les preuves de cancérogénicité sont insuffisantes chez l’homme et moins de preuves suffisantes de cancérogénicité chez les animaux de laboratoire, les deux accompagné des justificatifs de mécanique et d’autres données pertinentes peut être placé dans ce groupe.
Un agent peut être classé dans cette catégorie uniquement sur la base de preuves solides de mécanique et d’autres données pertinentes.
Résultats
La preuve a été examinée de façon critique et surtout évaluée comme étant limitée aux utilisateurs de téléphones sans fil pour le gliome et neurinome de l’acoustique, et inadéquate pour tirer des conclusions pour d’autres types de cancers.
La preuve de l’exposition professionnelle et environnementale mentionnée ci-dessus a été de même jugé insuffisant. Le Groupe de travail n’a pas quantifié le risque, mais une étude sur une ancienne utilisation du téléphone portable (jusqu’à l’an 2004), a montré une augmentation de 40% de risque de gliomes dans la catégorie la plus élevée d’utilisateurs lourds (moyenne signalé : 30 minutes par jour sur une période de 10 ans).
Conclusions
Dr Jonathan Samet (University of Southern California, USA), président général du Groupe de travail, a indiqué que "les éléments de preuve, tout en continuant à s’accumuler, sont suffisamment solides pour conclure à la classification 2B. La conclusion signifie qu’il pourrait y avoir certains risques , et donc nous devons surveiller de près d’un lien entre les téléphones cellulaires et le risque de cancer. "
« Étant donné les conséquences potentielles pour la santé publique de ce classement et résultats », a déclaré Christopher Wild Directeur du CIRC, « il est important que des recherches supplémentaires soient menées sur le long terme sur une utilisation intensive des téléphones mobiles. En attendant la disponibilité de ces informations, il est important de prendre des mesures pragmatiques pour réduire l’exposition tels que des dispositifs mains-libres ou SMS. "
Le Groupe de travail a examiné des centaines d’articles scientifiques, la liste complète sera publiée dans la monographie. Il est important de mentionner que plusieurs études scientifique récentes résultant de l’étude Interphone ont été mis à la disposition du groupe de travail peu de temps avant la session de travail, ce qui reflète leur acceptation pour publication à ce moment-là, et ont été inclus dans l’évaluation.
Un rapport concis résumant les principales conclusions du Groupe de travail du CIRC et les évaluations du risque cancérigène des champs électromagnétiques de radiofréquence (y compris l’utilisation des téléphones mobiles) seront publiés dans The Lancet Oncology dans son numéro du 1er Juillet, et dans quelques jours en ligne.
Source :
sur le site du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), qui fait partie de l’Organisation mondiale de la Santé http://www.iarc.fr/indexfr.php
http://www.iarc.fr/en/media-centre/pr/2011/pdfs/pr208_E.pdf