Hopitaux : un milliard de coupes franches en 2019
3 novembre 2018
L’Ondam (objectif de dépenses voté par le parlement) 2018 à 2,3% c’est traduit par 960 millions en moins (circulaire tarifaire de mai 2018) donc l’Ondam 2019 à 2,5% représente plutôt 910 millions en moins. Somme à laquelle il faut rajouter la "réserve", à savoir de l’argent mis de coté jusqu’à la fin de l’année pour faire face à une crise sanitaire éventuelle.
Pour Thierry Amouroux, le porte-parole du syndicat national des professionnels infirmiers SNPI CFE-CGC, le gouvernement a réalisé un tour de passe-passe : le trou de la Sécu est devenu la dette des hôpitaux !
La tension est telle que pour la première fois, les quatre fédérations hospitalières -la Fédération hospitalière de France (FHF), la Fédération des cliniques et hôpitaux privés de France (FHP), la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs (Fehap) et Unicancer (qui représentent hôpitaux publics, privés, privés à but non lucratif et centres de cancérologie, soit tous les établissements de soins), lanceront ensemble « un cri d’alarme sur la dégradation des conditions d’activités de soins ».
http://www.leparisien.fr/economie/budget-2019-le-cri-d-alarme-des-hopitaux-29-10-2018-7930935.php
Pour les 900 hôpitaux publics par exemple, la Fédération hospitalière de France (FHF) évalue déjà le cumul des déficits à 1 milliard d’euros pour 2018. L’AP-HP estime que son déficit pourrait avoisiner 200 millions d’euros pour la deuxième année consécutive. "Ce n’est pas du au virage ambulatoire, mais à la baisse des moyens attribués aux hôpitaux. Les tarifs ont été baissés de 0,5 % en 2018 après 0,9 % en 2017, les hôpitaux sont asphyxiés progressivement" précise Thierry Amouroux.
« Comment détruire un service public ? Commencez par baisser son financement. Il ne fonctionnera plus. Les gens s’énerveront. Ils voudront autre chose. C’est la technique de base pour privatiser un service public » (Noam Chomsky). Ainsi, le CHU de Nancy (l’un des dix plus gros hôpitaux de France) prévoit pour 2018 une perte de 290 millions d’euros, soit un tiers de son budget.
Sous l’impulsion d’une gestion libérale de l’Union Européenne, on retrouve la même tendance dans d’autres pays :
– iI y a quelques jours deux hôpitaux néerlandais ont été déclarés en faillite par le tribunal de commerce.
– 40 % des hôpitaux généraux belges sont dans le rouge
Détails : https://m.levif.be/actualite/belgique/hopitaux-le-spectre-de-la-faillite/article-opinion-1048001.html