IADE : référentiel d’activités de l’infirmier anesthésiste

6 février 2016

BO Santé – Protection sociale – Solidarité no 2012/7 du 15 août 2012, Page 40.

Les réfé­ren­tiels d’acti­vi­tés et de com­pé­ten­ces du métier d’infir­mier anes­thé­siste diplômé d’État ne se sub­sti­tuent pas au cadre régle­men­taire. En effet, un réfé­ren­tiel n’a pas voca­tion à déter­mi­ner des res­pon­sa­bi­li­tés.

Il s’agit de décrire les acti­vi­tés du métier, puis les com­pé­ten­ces. Celles-ci sont rédi­gées en termes de capa­ci­tés devant être maî­tri­sées par les pro­fes­sion­nels et attes­tées par l’obten­tion du diplôme d’État. Cette des­crip­tion s’ins­crit dans la régle­men­ta­tion figu­rant au code de
la santé publi­que (CSP).

L’infir­mier anes­thé­siste diplômé d’État tra­vaille au sein d’équipes plu­ri­dis­ci­pli­nai­res, dans un cadre régle­men­taire défini, en col­la­bo­ra­tion et sous la res­pon­sa­bi­lité des méde­cins anes­thé­sis­tes­réa­ni­ma­teurs.
Il inter­vient dans les dif­fé­rents sites d’anes­thé­sie et en salle de sur­veillance post-inter­ven­tion­nelle au sens des arti­cles D. 6124-91 du code de la santé publi­que, dans les ser­vi­ces d’urgen­ces intra et
extra­hos­pi­ta­liè­res et lors de cer­tains types de trans­ports (SAMU, SMUR, autres trans­ports sani­tai­res).

Sa for­ma­tion et son exper­tise lui confè­rent une apti­tude sup­plé­men­taire au sein de ces dif­fé­rents sites.
Son exper­tise lui permet également d’inter­ve­nir en tant que per­sonne res­source ou for­ma­teur, notam­ment en bloc opé­ra­toire et dans les unités de réa­ni­ma­tion et urgen­ces.

L’infir­mier anes­thé­siste coor­donne ses acti­vi­tés avec les ser­vi­ces d’hos­pi­ta­li­sa­tion, médi­co­tech­ni­ques et bio­mé­di­caux.
De par ses com­pé­ten­ces acqui­ses en for­ma­tion, l’infir­mier anes­thé­siste ana­lyse, gère et évalue les situa­tions dans son domaine de com­pé­tence, afin de garan­tir la qua­lité de soins et la sécu­rité des
patients. L’infir­mier anes­thé­siste réa­lise également des acti­vi­tés de pré­ven­tion, d’éducation et de for­ma­tion.

L’infir­mier anes­thé­siste a une capa­cité d’inter­ven­tion exclu­sive, dans le cadre d’une pro­cé­dure d’anes­thé­sie établie par un méde­cin anes­thé­siste réa­ni­ma­teur.

Le diplôme d’État d’infir­mier anes­thé­siste s’acquiert après un diplôme d’État d’infir­mier. L’entrée en for­ma­tion requiert un exer­cice de deux ans. L’anes­thé­sie s’entend au sens d’anes­thé­sie géné­rale et d’anes­thé­sie loco­ré­gio­nale.

L’arti­cle R. 4311-12 du code de la santé publi­que défi­nit le champ d’acti­vité de l’IADE :
« L’infir­mier anes­thé­siste DE est seul habi­lité, à condi­tion qu’un méde­cin anes­thé­siste-réa­ni­ma­teur puisse inter­ve­nir à tout moment, et après qu’un méde­cin anes­thé­siste-réa­ni­ma­teur a exa­miné le patient et établi le pro­to­cole, à appli­quer les tech­ni­ques sui­van­tes :
- 1o Anesthésie géné­rale ;
- 2o Anesthésie loco­ré­gio­nale et réin­jec­tions dans le cas où un dis­po­si­tif a été mis en place par un méde­cin anes­thé­siste-réa­ni­ma­teur ;
- 3o Réanimation per-opé­ra­toire.

Il accom­plit les soins et peut, à l’ini­tia­tive exclu­sive du méde­cin anes­thé­siste-réa­ni­ma­teur, réa­li­ser les gestes tech­ni­ques qui concou­rent à l’appli­ca­tion du pro­to­cole.

En salle de sur­veillance post-inter­ven­tion­nelle, il assure les actes rele­vant des tech­ni­ques d’anes­thé­sie citées aux 1o, 2o et 3o et est habi­lité à la prise en charge de la dou­leur pos­to­pé­ra­toire rele­vant des mêmes tech­ni­ques.

Les trans­ports sani­tai­res men­tion­nés à l’arti­cle R. 4311-10 sont réa­li­sés en prio­rité par l’infir­mier ou l’infir­mière anes­thé­siste diplômé d’État.

L’infir­mier ou l’infir­mière, en cours de for­ma­tion pré­pa­rant à ce diplôme, peut par­ti­ci­per à ces acti­vi­tés en pré­sence d’un infir­mier anes­thé­siste diplômé d’État. »

Définition du métier
L’infir­mier anes­thé­siste diplômé d’État réa­lise des soins spé­ci­fi­ques et des gestes tech­ni­ques dans les domai­nes de l’anes­thé­sie-réa­ni­ma­tion, de la méde­cine d’urgence et de la prise en charge de la dou­leur.

Les acti­vi­tés décri­tes sont celles qui sont le plus sou­vent réa­li­sées ; elles ne sont pas exhaus­ti­ves, elles cor­res­pon­dent à l’état de la
réflexion au jour de leur pro­duc­tion et peu­vent se voir modi­fier selon les moda­li­tés ou les lieux d’exer­cice, des connais­san­ces ou des infor­ma­tions nou­vel­les, voire des orga­ni­sa­tions dif­fé­ren­tes.
- L’infir­mier anes­thé­siste ana­lyse et évalue les situa­tions et inter­vient afin de garan­tir la qua­lité des soins et la sécu­rité des patients en anes­thé­sie-réa­ni­ma­tion dans la période péri-inter­ven­tion­nelle
- Ses acti­vi­tés concou­rent au diag­nos­tic, au trai­te­ment, à la recher­che. Il par­ti­cipe à la for­ma­tion dans ces champs spé­ci­fi­ques.

Activités
- 1. Préparation et orga­ni­sa­tion du site et du maté­riel d’anes­thé­sie en fonc­tion du patient, du type d’inter­ven­tion et du type d’anes­thé­sie.
- 2. Mise en oeuvre et suivi de l’anes­thé­sie et de l’anal­gé­sie en fonc­tion du patient, de l’inter­ven­tion et de la tech­ni­que anes­thé­si­que.
- 3. Mise en oeuvre et contrôle des mesu­res de pré­ven­tion des ris­ques, opé­ra­tions de vigi­lance et tra­ça­bi­lité en anes­thé­sie-réa­ni­ma­tion.
- 4. Information, com­mu­ni­ca­tion et accom­pa­gne­ment du patient tout au long de sa prise en charge.
- 5. Coordination des actions avec les autres pro­fes­sion­nels.
- 6. Veille docu­men­taire, études, tra­vaux de recher­che et for­ma­tion conti­nue en anes­thé­sie­réa­ni­ma­tion, dou­leur et urgen­ces.
- 7. Formation des pro­fes­sion­nels et des futurs pro­fes­sion­nels.

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