Infirmier en pratique avancée, mention urgences

14 novembre 2021

Les premiers IPA Urgences seront diplômés en 2023

Une cin­quième men­tion, "urgen­ces", vient s’ajou­ter aux quatre domai­nes d’inter­ven­tion qui exis­taient déjà pour les IPA :
 Oncologie, Hématologie
 Néphrologie, Dialyse, Maladie rénale chro­ni­que
 Psychiatrie, Santé men­tale
 Pathologies chro­ni­ques sta­bi­li­sées ; pré­ven­tion et poly-patho­lo­gies cou­ran­tes en soins pri­mai­res

Décret n° 2021-1384 du 25 octo­bre 2021 rela­tif à l’exer­cice en pra­ti­que avan­cée de la pro­fes­sion d’infir­miers, dans le domaine d’inter­ven­tion des urgen­ces
https://www.legi­france.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044245734

Ce le texte pré­cise les moda­li­tés rela­ti­ves à l’exer­cice en pra­ti­que avan­cée de la pro­fes­sion d’infir­miers, dans le domaine d’inter­ven­tion des urgen­ces, notam­ment la défi­ni­tion du lieu d’exer­cice, la créa­tion d’un par­cours para­mé­di­cal pour la prise en charge et les moda­li­tés d’infor­ma­tion du patient.

« Art. R. 4301-3-1.-Dans le domaine d’inter­ven­tion “ urgen­ces ”, les dis­po­si­tions des arti­cles R. 4301-1 et R. 4301-3 sont appli­ca­bles lors­que l’infir­mier exer­çant en pra­ti­que avan­cée par­ti­cipe à la prise en charge des patients, pour les motifs de recours et les situa­tions cli­ni­ques les plus graves ou com­plexes, défi­nis par un arrêté du minis­tre chargé de la santé.
« Toutefois, par déro­ga­tion aux dis­po­si­tions des arti­cles R. 4301-1 et R. 4301-3, pour les motifs de recours et les situa­tions cli­ni­ques pré­sen­tant un moin­dre degré de gra­vité ou de com­plexité, également défi­nis par un arrêté du minis­tre chargé de la santé, l’infir­mier en pra­ti­que avan­cée est com­pé­tent pour pren­dre en charge le patient et établir des conclu­sions cli­ni­ques, dès lors qu’un méde­cin de la struc­ture des urgen­ces inter­vient au cours de la prise en charge. » ;

Pour le Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC, encore une fois le lobby médi­cal a trop limité l’auto­no­mie octroyée aux futurs IPA, titu­lai­res d’un Master, soit le même temps de for­ma­tion qu’une sage-femme, pro­fes­sion médi­cale à pres­crip­tion limi­tée à son champ d’exper­tise.

Les textes créent deux par­cours :
 le « médico-para­mé­di­cal », l’IPA « par­ti­cipe, après déci­sion du méde­cin […] et sous sa conduite diag­nos­ti­que, à la prise en charge des urgen­ces vita­les ou com­plexes ».
 le « para­mé­di­cal », dans lequel l’IPA est « com­pé­tent pour pren­dre en charge un patient et établir des conclu­sions cli­ni­ques » dans des situa­tions « pré­sen­tant un moin­dre degré de gra­vité ou de com­plexité »... dès lors qu’un méde­cin inter­vient au cours de la prise en charge ! Bref un nou­veau mépris des com­pé­ten­ces auto­no­mes infir­miè­res !

Arrêté du 25 octo­bre 2021 fixant la liste des motifs de recours et des situa­tions cli­ni­ques men­tion­nés à l’arti­cle R. 4301-3-1 du code de la santé publi­que
https://www.legi­france.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044250143

Article 1

L’infir­mier en pra­ti­que avan­cée du domaine d’inter­ven­tion « urgen­ces » par­ti­cipe, après déci­sion du méde­cin de struc­ture de méde­cine d’urgence et sous sa conduite diag­nos­ti­que, à la prise en charge des urgen­ces vita­les ou com­plexes pour les motifs de recours et les situa­tions cli­ni­ques les plus graves ou com­plexes sui­vants :

Abdominal (2)
 Douleur abdo­mi­nale
 Ictère

Cardio-cir­cu­la­toire (8)
 Douleur tho­ra­ci­que/syn­drome coro­na­rien aigu (SCA)
 Malaise
 Tachycardie/tachy­aryth­mie
 Bradycardie/bra­dya­ryth­mie
 Dyspnée/insuf­fi­sance car­dia­que
 Dysfonction sti­mu­la­teur/défi­bril­la­teur car­dia­que
 Œdème des mem­bres infé­rieurs/insuf­fi­sance car­dia­que
 Arrêt cardio-res­pi­ra­toire

Génito-uri­naire (3)
 Douleur fosse lom­baire/du flan
 Rétention d’urines/anurie
 Douleur de bourse/orchite/tor­sion tes­ti­cule

Gynéco-obs­té­tri­que (1)
 Méno-métror­ra­gie

Intoxication (2)
 Intoxication médi­ca­men­teuse
 Intoxication non médi­ca­men­teuse

Neurologie (4)
 Convulsions
 Confusion/déso­rien­ta­tion tem­poro-spa­tiale
 Céphalées, hors habi­tuel­les
 Vertige/trou­ble de l’équilibre récent
 Déficit moteur, sen­si­tif, sen­so­riel ou du lan­gage/AVC

Ophtalmologie (2)
 Corps étranger/brû­lure ocu­laire
 Trouble visuel/œil dou­lou­reux/cécité

ORL/Stomatologie (1)
 Epistaxis (sai­gne­ment abon­dant réso­lu­tif)

Peau (1)
 Ecchymose/héma­tome spon­tané

Pédiatrie < ou = 2 ans (2)
 Convulsion hyper­ther­mi­que
 Diarrhée/vomis­se­ment du nour­ris­son (< 24 mois)

Psychiatrie (1)
 Trouble du com­por­te­ment à com­po­sante psy­chia­trie

Respiratoire (5)
 Dyspnée/insuf­fi­sance res­pi­ra­toire
 Asthme ou aggra­va­tion BPCO
 Hémoptysie
 Douleur tho­ra­ci­que/embo­lie/pneu­mo­pa­thie/pneu­mo­tho­rax
 Corps étranger des voies aérien­nes si pas de dys­pnée

Traumatologie (4)
 Brûlure grave
 Traumatisme du bassin/hanche/fémur/rachis avec faible vélo­cité et mau­vaise tolé­rance et gêne limi­tée
 Traumatisme ocu­laire avec faible vélo­cité et mau­vaise tolé­rance et gêne limi­tée
 Traumatisme maxillo-facial/oreille avec faible vélo­cité et mau­vaise tolé­rance et gêne limi­tée

Divers (7)
 Situation sani­taire excep­tion­nelle de type pan­dé­mi­que ou NRBCE
 Hyperglycémie gly­cé­mie ou = à 20 mml/l ou cétose posi­tive
 Hypoglycémie avec trou­bles de la cons­cience
 Anomalie de résul­tats bio­lo­gi­ques
 Altération de l’état géné­ral/asthé­nie : signes objec­tifs d’alté­ra­tion d’état géné­ral
 Coup de cha­leur/inso­la­tion
 Gelure/lésion étendue ou pro­fonde liée au froid

Article 2

L’infir­mier en pra­ti­que avan­cée du domaine d’inter­ven­tion « urgen­ces » est com­pé­tent pour pren­dre en charge un patient et établir des conclu­sions cli­ni­ques dès lors qu’un méde­cin de la struc­ture de méde­cine d’urgence inter­vient au cours de la prise en charge, pour les motifs de recours et les situa­tions cli­ni­ques pré­sen­tant un moin­dre degré de gra­vité ou de com­plexité sui­vants :

Abdominal (8)
 Problème tech­ni­que (stomie, cica­tri­ces post chi­rur­gie…)
 Hernie, masse ou dis­ten­sion abdo­mi­nale sans signe de gra­vité
 Ingestion de corps étranger sans signe de gra­vité
 Corps étranger dans le rectum sans signe de gra­vité
 Constipation sans vomis­se­ments ni dou­leurs inten­ses, ni signe de gra­vité
 Vomissement/diar­rhée sans signe de gra­vité
 Douleur anale
 Hoquet

Cardio-cir­cu­la­toire (4)
 Malaise/lipo­thy­mie, avec pro­dro­mes, sans ano­ma­lie nota­ble des para­mè­tres vitaux
 Membres dou­lou­reux/chaud ou rouge/phlé­bite (signes locaux modé­rés ou siège distal sur échographie)
 Hypertension arté­rielle sans signes fonc­tion­nels
 Œdème des mem­bres infé­rieurs chro­ni­ques

Génito-uri­naire (5)
 Dysurie/brû­lure mic­tion­nelle
 Douleur fosse lom­baire non fébrile et/ou régres­sive
 Rétention aiguë d’urine hors dou­leur intense ou agi­ta­tion
 Dysfonction de sonde uri­naire/sonde JJ/stomie
 Ecoulement ou lésion cuta­néo-muqueuse géni­tale

Infectiologie (3)
 AES et/ou liquide bio­lo­gi­que
 Exposition à une mala­die conta­gieuse
 Hyperthermie isolée

Neurologie (2)
 Vertiges/trou­ble de l’équilibre : si trou­bles anciens et sta­bles
 Céphalées ou migrai­nes habi­tuel­les

Ophtalmologie (1)
 Démangeaisons/œil rouge non dou­lou­reux

ORL/Stomatologie (8)
 Troubles de l’audi­tion/acou­phè­nes
 Tuméfaction ORL ou cer­vi­cale, hors cel­lu­lite
 Epistaxis : sai­gne­ment peu abon­dant ou réso­lu­tif
 Otalgie
 Douleur de gorge/angine/sto­ma­tite, sans tris­mus
 Obstruction nasale/rhi­nite/sinu­site
 Problème de dent ou de gen­cive
 Corps étranger ORL, sans signes res­pi­ra­toi­res

Peau (8)
 Brûlure ou consul­ta­tion tar­dive pour brû­lure, hors signe de gra­vité
 Abcès ou infec­tion loca­li­sée de la peau
 Erythème et autres éruptions/œdème spon­tané de la peau (étendu et loca­lisé), hors ana­phy­laxie
 Morsure/piqûre/prurit/para­si­tose (étendu et loca­lisé)
 Corps étranger sous la peau
 Plaies non trau­ma­ti­ques ou lésions cuta­nées de faible super­fi­cie et de faible pro­fon­deur
 Escarres, hors stade IV
 Ulcères des mem­bres infé­rieurs ou chro­ni­ques

Psychiatrie (1)
 Consultation psy­chia­tri­que avec ATCD connus (anxiété/dépres­sion)

Respiratoire (1)
 Toux isolée

Rhumatologie (3)
 Douleur arti­cu­laire sans fièvre ou signes fonc­tion­nels locaux impor­tants
 Douleur de membre/scia­ti­que, sans fièvre
 Douleur rachi­dienne (cer­vi­cale/dor­sale/lom­baire), sans fièvre

Traumatologie (3)
 Traumatisme crâ­nien de l’adulte sans perte de connais­sance ni anti­coa­gu­lant
 Traumatisme d’épaule ou distal de membre : impo­tence modé­rée ou petite défor­ma­tion
 Plaie super­fi­cielle hormis la main et les zones à risque du visage

Divers (5)
 Allergie
 Hypoglycémie (sans trou­bles de la cons­cience)
 Problème suite de soins (pan­se­ments…)
 Problématique sociale
 Coup de cha­leur, inso­la­tion sans signe de gra­vité

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