Journée Internationale des Infirmières le 12 mai 2006

9 mai 2006

Sauver des vies grâce à une gestion intelligente des effectifs de santé.
Les infirmières du monde entier demandent aux responsables
politiques de mettre des effectifs adéquats à la disposition des institutions de santé.

Selon le Conseil International des Infirmières, le manque de per­son­nel dans les ins­ti­tu­tions de soins de santé prend des pro­por­tions alar­man­tes dans toutes les régions du monde. Les chif­fres mon­trent que cette situa­tion entraîne une aug­men­ta­tion impor­tante de la durée des séjours hos­pi­ta­liers, de la mor­ta­lité et de la mor­bi­dité des patients ainsi que des événements indé­si­ra­bles.

Selon les résul­tats d’une étude, l’aug­men­ta­tion de la charge de tra­vail d’une infir­mière de quatre à six patients admis en chi­rur­gie entraîne, pour chaque patient,
une aug­men­ta­tion de 14% du risque de décès à trente jours. Or, la charge de tra­vail de nom­breu­ses infir­miè­res est en réa­lité déjà bien supé­rieure.

À l’occa­sion de la Journée inter­na­tio­nale de l’infir­mière, les infir­miè­res du monde entier deman­dent que soit intro­duite une véri­ta­ble pla­ni­fi­ca­tion des res­sour­ces humai­nes de la santé. Elles deman­dent également l’adop­tion de ratios infir­miè­res/patients favo­ra­bles dans tous les contex­tes de soins de santé.

Il n’y a pas de doute : le nombre de tra­vailleurs de la santé est un fac­teur impor­tant. « Les faits sont là : un nombre suf­fi­sant d’infir­miè­res est indis­pen­sa­ble à la santé des popu­la­tions. Le ren­for­ce­ment des effec­tifs
infir­miers (en termes de nombre et de répar­ti­tion de l’ensem­ble des com­pé­ten­ces) est asso­cié à une chute du taux de mor­ta­lité des patients hos­pi­ta­li­sés ainsi qu’à une durée d’hos­pi­ta­li­sa­tion rac­cour­cie - une double
économie en vies humai­nes et en moyens finan­ciers », expli­que le Dr Hiroko Minami, Présidente du Conseil inter­na­tio­nal des infir­miè­res (CII).

« Une bonne dota­tion en effec­tifs permet de réduire l’inci­dence des erreurs médi­ca­les, des infec­tions de la voie uri­naire pos­to­pé­ra­toi­res, des sai­gne­ments gas­troin­tes­ti­naux, des chutes, des pneu­mo­nies et des états de choc. La pénu­rie mon­diale de per­son­nel infir­mier qui sévit actuel­le­ment menace direc­te­ment la réa­li­sa­tion des Objectifs de déve­lop­pe­ment pour le Millénaire ».

Un ratio infir­mière/patients élevé n’a pas seu­le­ment une inci­dence néga­tive sur les résul­tats pour les patients : il affecte aussi les infir­miè­res, qui sont davan­tage sujet­tes à l’épuisement, à la fati­gue psy­chi­que, au stress et à l’insa­tis­fac­tion pro­fes­sion­nelle. Les infir­miè­res qui effec­tuent régu­liè­re­ment des heures sup­plé­men­tai­res ou qui tra­vaillent sans le sou­tien néces­saire sont sujet­tes à un plus fort taux d’absen­téisme et leur santé se dété­riore - deux fac­teurs qui nui­sent à la capa­cité des sys­tè­mes de santé de répon­dre aux besoins de santé des com­mu­nau­tés.

Les contex­tes de soins, si dif­fé­rents soien­tils, par­ta­gent au moins une carac­té­ris­ti­que : le besoin en per­son­nel qua­li­fié. Ce besoin dépasse le mini­mum requis pour la four­ni­ture de soins de qua­lité infé­rieure.

Les infir­miè­res, leurs asso­cia­tions pro­fes­sion­nel­les et les inter­ve­nants du sec­teur de la santé sont confron­tés à la néces­sité de déter­mi­ner quels sont les niveaux sûrs de dota­tion en effec­tifs, compte tenu des exi­gen­ces des patients et des don­nées dis­po­ni­bles concer­nant la pra­ti­que cli­ni­que et la maind’oeuvre.

Il leur appar­tient également de démon­trer et de faire connaî­tre l’impor­tance d’une dota­tion suf­fi­sante en effec­tifs, de créer des allian­ces à l’appui des ini­tia­ti­ves prises dans ce sens, de mener des études d’impact et de pré­pa­rer enfin des plans de com­mu­ni­ca­tion capa­bles d’influen­cer les prises de déci­sion.

Pour aider les infir­miè­res, les direc­teurs d’hôpi­taux, les gou­ver­ne­ments et le grand public à com­pren­dre ce sujet impor­tant et com­plexe, le CII a pré­paré une docu­men­ta­tion dis­po­ni­ble sur son site Internet www.icn.ch.

lire le dos­sier

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