Les infirmières finlandaises ont gagné une hausse salariale de 28% !

20 novembre 2007

Quelques heures avant leur démission collective, leur syndicat Tehy a passé un accord avec la "Commission des employeurs communaux". Comme quoi la mobilisation paie !
D’ailleurs, la dernière revalorisation des infirmières françaises date du mouvement de 1988, avec la grande manifestation des 100.000 IDE (sur 240.000 à l’époque).

Les infir­miè­res fin­lan­dai­ses récla­maient une aug­men­ta­tion de salaire de 24% (entre 400 et 600 euros par mois) sur deux ans et demi. L’accord signé le 19 novem­bre pré­voit :
 une reva­lo­ri­sa­tion sala­riale pro­gres­sive de 22 à 28 % sur quatre ans, soit 350 à 650 euros par mois
 dont une hausse de 10 % dès la pre­mière année
 et une prime de Noël de 270 euros chaque année.

Dans quatre ans, elles seront donc les infir­miè­res les mieux payées en Europe !

Les négo­cia­tions sala­ria­les n’abou­tis­sant pas depuis sep­tem­bre, le 19 octo­bre, 16.000 mem­bres du syn­di­cat Tehy (dont 12.800 infir­miè­res) avaient pré­senté leur démis­sion col­lec­tive, avec un préa­vis d’un mois. Les infir­miè­res devaient donc quit­ter leurs fonc­tions le 19 novem­bre à minuit.

Le 16 novem­bre, le gou­ver­ne­ment fin­lan­dais a fait adop­ter une loi excep­tion­nelle, per­met­tant aux hôpi­taux de réqui­si­tion­ner les démis­sion­nai­res, pour garan­tir la sécu­rité des patients. Du jamais vu en Finlande, pro­vo­quant la colère de l’ensem­ble des orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les du pays.

La "Commission des employeurs com­mu­naux", les infir­miè­res fin­lan­dai­ses étant des employées muni­ci­pa­les a donc dû calmer le jeu avec cet accord. Comme elles devraient être obli­gées d’aug­men­ter les impôts locaux, pour finan­cer la hausse de salaire des infir­miè­res, les com­mu­nes ont demandé une aide du gou­ver­ne­ment.

Selon une infir­mière fran­çaise exer­cant en Finlande "les démis­sions mas­si­ves (sur­tout dans la région de la capi­tale) qui auraient eu effet ce soir si nous n’avions pas obtenu gain de cause ont fait pen­cher la balance en notre faveur. Certains ser­vi­ces avaient déjà envoyé des patients en Suéde (les femmes en menace d’accou­che­ment pré­ma­turé par exem­ple). Les sec­teurs les plus tou­chés auraient été l’hôpi­tal pour enfants ainsi que les ser­vi­ces d’urgen­ces et de réa­ni­ma­tion. Nous avions aussi l’appui de la popu­la­tion fin­lan­daise en grande majo­rité."

Pour plus de détails, lire l’arti­cle

Vous avez également :
 un arti­cle du Monde du 17.11.07 sur la posi­tion du gou­ver­ne­ment fin­lan­dais,
 ainsi qu’un arti­cle du Figaro du 20.11.07
 et un autre du jour­nal Liberation

Voici quel­ques liens (en anglais) :
 arti­cle de presse du Helsingin Sanomat
 syn­di­cat Tehy

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Plan Bayrou : une brutalité sans précédent contre les patients et les soignants

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI CFE-CGC) dénonce un plan d’économies de (…)

Médicaments cytotoxiques : sauver des vies en risquant la sienne

Ils sauvent des vies. Mais ils menacent aussi celles qui les administrent. Dans les services (…)

Protéger ceux qui soignent, c’est protéger la santé des français

À la suite d’une agression commise contre une infirmière libérale, une vingtaine d’organisations (…)

Notre voix, notre profession : pas de porte-parole autoproclamé pour les infirmiers !

Paris le 20 août 2025 - À l’heure où notre système de santé traverse une période de tension et (…)

Infirmières face aux inégalités de santé : "aller-vers" la justice sociale

Les inégalités sociales de santé ne sont pas des abstractions statistiques. Elles se mesurent en (…)

Soigner les soignants : des discours aux actes, le fossé se creuse

Des soignants en bonne santé, c’est la base pour des soins de qualité et des patients en (…)