Plan Hôpital, Santé, Outre-mer
18 mars 2009
Ce plan devrait permettre de décliner la réforme de l’hôpital dans les départements d’Outre-mer et de valoriser les spécificités des DOM par des actions sur-mesure.
Ce plan est destiné à garantir la pratique d’une médecine de pointe, exigeante, ambitieuse et efficiente, à travers sept axes principaux visant à :
concrétiser les grands projets de chacun des DOM : le rayonnement du CHR de la Réunion dans l’océan Indien, un pôle de formation et de recherche dans les Caraïbes, en Guadeloupe et en Martinique...
développer une politique de ressources humaines dynamique pour les professionnels de santé exerçant dans les DOM : cette politique veillera à les accompagner tout au long de leur parcours à travers des formations, des évaluations, une préparation au retour et une valorisation de l’expérience professionnelle ;
rénover le dialogue social en privilégiant la concertation entre les différents acteurs et en mettant en place un baromètre social ;
développer la formation initiale sur place et la formation permanente à distance en créant des centres régionaux de télé-enseignementet en favorisant l’accès à des banques de données ;
préparer la relève médicale en renforçant les dispositifs locaux de formation et en fidélisant les étudiants en médecine qui effectuent leur premier cycle dans les DOM ;
renforcer le dispositif de lutte contre les conduites addictives et la transmission du VIH en confiant le pilotage de la politique de lutte contre le sida et la coordination des compétences et des moyens à un référent unique ;
valoriser les compétences acquises dans les DOM sur certains sujets spécifiques : maladies infectieuses (comme la dengue et le chikungunya) et télémédecine.
Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative a confié à Annie Podeur, Directrice de l’hospitalisation et de l’organisation des soins, la constitution d’une mission sur le sujet pour proposer un programme précisant les objectifs à atteindre et les mesures à mettre en œuvre.
Ce travail se fera en concertation avec les agences régionales de l’hospitalisation des DOM, les élus locaux, les professionnels de santé, les partenaires sociaux, les représentants d’usagers, les fédérations hospitalières publiques et privées locales, les services du ministère de la Santé et en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur et le Secrétariat d’Etat à l’Outre-mer.
T2A : le même mal ronge les hôpitaux antillais
Plusieurs mouvements de grève ont éclaté en décembre 2008, que ce soit au centre hospitalier La Meynard, ou encore à la Maison de la femme, de la mère et de l’enfant du CHU de Fort de France. Les revendications portaient sur les mauvaises conditions de travail et sur l’absence de titularisation des agents contractuels.
D’une manière générale, les hôpitaux des Antilles françaises connaissent depuis longtemps d’importantes difficultés économiques et n’échappent pas à un malaise grandissant de leur personnel. Dans les départements d’outre-mer (DOM), peut-être plus encore qu’ailleurs, la mise en place de la tarification à l’activité (T2A) n’a pas été sans entraves. Il faut dire qu’à la précarité d’une grande partie de la population martiniquaise, s’ajoutent les soins souvent impayés délivrés aux ressortissants des pays étrangers voisins.
Ainsi, en 2004, la facture s’élevait-elle pour le CHU de Fort de France à 3,5 millions d’euros (soit 27 % des factures émises au titre des produits hospitaliers). Si des crédits supplémentaires ont été accordés par Paris aux hôpitaux d’outre-mer pour faire face à ces évolutions coûteuses, les déficits se creusent. Ainsi, à la Guadeloupe, les dettes du CHU sont passées entre 2007 et 2008 de 13 à 24 millions d’euros.
La première version du plan « Hôpital Santé Outrer Mer » est soumise à la concertation depuis janvier 2009, et Roselyne Bachelot a promis le 23 février 2009 de « mettre le paquet » dans les DOM-TOM en accordant à l’Outre-Mer deux fois plus de moyens qu’à la métropole, dans le cadre du plan Hôpital 2012.