Vaccination H1N1 : refus des infirmières anglaises
29 août 2009
1/3 des infirmières de NHS (National Health Service) en Grande Bretagne, faisant état d’inquiétudes concernant le lien du vaccin avec le Syndrome de Guillain-Barre et des désordres neurologiques, refusent de se faire vacciner contre le H1N1
Etant donné la virulence limitée du virus H1N1, et les incertitudes sur les effets secondaires du vaccin, un sondage indique que 1/3 des infirmières anglaises du secteur public de santé NHS (National Health Service) refusent l’injection, estimant le bénéfice/risques insuffisant.
Alors que les infirmières et les personnels soignants constituent le principal groupe ciblé pour la vaccination :
– seulement 37% d’entre eux ont dit qu’ils se feraient vacciner contre la grippe porcine selon un sondage du magazine Nursing Times
– 30% ont dit qu’ils ne se feraient pas vacciner
– et 33 % ont dit qu’ils n’étaient pas sûres.
Des 30% qui ont dit refuser de se faire vacciner, 60% ont dit que la raison en était la crainte de la dangerosité du vaccin :
– suite aux révélations concernant l’adjuvent, et le fait que les injections contenaient du mercure et du squalène
– et au risque de Syndrome Guillain-Barré, une polyradiculonévrite aiguë (atteinte de plusieurs racines de nerfs périphériques se traduisant par des paralysies plus ou moins étendues pouvant entraîner un handicap définitif).
31% ont dit qu’ils refuseraient le vaccin parce qu’ils ne considéraient pas le risque présenté par la grippe H1N1 comme suffisamment important.
A noter que moins d’une infirmière anglaise sur sept est vaccinée chaque année contre la grippe saisonnière. En France, 29 % des infirmières ont été vaccinées contre la grippe saisonnière en 2008.
On retrouve aussi de fortes réticences à Hong Kong, où des chercheurs de l’Université de Hong Kong ont fait une étude sur un échantillon de 2.255 médecins et infirmières des hôpitaux publics : seulement 48% accepteraient de se faire vacciner, si le vaccin est fabriqué à partir d’une souche d’origine porcine. La proportion tombe même à 35% avec une souche d’origine aviaire.
Détails :
– http://www.latribune.fr/depeches/associated-press/grippe-ah1n1-une-etude-a-hong-kong-montre-la-reticence-du-personnel-medical-a-se-faire-vacciner.html
– http://www.newstin.fr/tag/fr/141992945
– http://www.lepoint.fr/actualites-sciences-sante/2009-08-26/prevention-le-personnel-de-sante-reticent-a-se-faire-vacciner/1055/0/371501
– http://www.apmnews.com/story.php?numero=192911
– http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/international/20090826.FAP0225/grippe_ah1n1_une_etude_a_hong_kong_montre_la_reticence_.html
Une vaccination massive contre un virus relativement bénin avec un vaccin développé trop rapidement présente des risques.
Le virus H5N1, responsable de la grippe aviaire, possédait une virulence très élevée (le taux de mortalité a atteint 60 %) couplée à une contagiosité chez les humains très faible (quelques milliers de cas sur l’ensemble de la planète). Le H1N1 est pratiquement l’inverse : il est très contagieux et faiblement agressif : en France, 2 décès de malades atteints de
maladies chroniques graves et porteurs du virus A (H1N1) et 11 cas graves contre environ 2.000 morts français de la grippe saisonnière par an ! Selon l’INVS, au 25.08.09, 85 décès ont été rapportés en Europe depuis le début de l’épidémie dont 59 auRoyaume-Uni et 16 en Espagne. Source : http://www.invs.sante.fr/surveillance/grippe_dossier/points_h1n1/grippe_A_h1n1_260809/bulletin_grippe_26_08_09.pdf#page=9
Selon le comité interministériel de crise réuni jeudi 27 août 2009, pour faire le point sur l’épidémie de Grippe A : « Les inconnues subsistant encore concernent : la date de livraison des vaccins par les industriels, la date d’AMM ainsi que son périmètre (adultes, enfants, femmes enceintes…), la définition précise des personnes à risques et le taux de létalité du virus de la grippe A(H1N1). »
Les décès lors d’une grippe saisonnière sont généralement liés à des décompensations de pathologies chroniques et des surinfections bactériennes, et que rien ne permet d’affirmer aujourd’hui que ces complications indirectes seront plus fréquentes avec la grippe A (H1N1).
Risque de Syndrome Guillain-Barré SGB
Le syndrome de Guillain et Barré est une sorte de paralysie ascendante qui débute aux membres inférieurs pour monter progressivement. Dans les formes graves elle peut se compliquer de paralysie des muscles respiratoires et la personne atteinte devra alors être placée sous respirateur artificiel. La paralysie peut être irréversible.
Comment peut-on éviter une répétition des complications rencontrées en 1976 aux États-Unis d’Amérique avec le vaccin contre la grippe porcine ? 46 millions de personnes avaient été vaccinées, et environ 4.000 d’entre elles ont porté plainte par la suite pour effets secondaires graves. Selon l’OMS "Des études laissent à penser que la vaccination régulière contre la grippe saisonnière pourrait être associée à une augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré de l’ordre d’un à deux cas par million de personnes vaccinées. Pendant la campagne de vaccination antigrippale de 1976, ce risque a augmenté pour atteindre environ dix cas par million de personnes vaccinées, ce qui a conduit à un retrait du vaccin." Source : http://www.who.int/csr/disease/swineflu/frequently_asked_questions/vaccine_preparedness/fr/index.html
Un vaccin contre la grippe porcine a de nouveau été associé à une augmentation du risque de SGB en 1993-1994. Les Américains avaient alors enregistré 74 cas de SGB en 1994, en forte hausse sur 1993 (37 cas).
"Nous sommes tout à fait conscients du risque lié à la survenue de cas de Guillain-Barré chez les sujets vaccinés contre la grippe, explique Carmen Kreft-Jaïs, responsable de la pharmacovigilance à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) dans un article du Monde du 20.08.09. Nous suivrons attentivement l’évolution du nombre de Guillain-Barré en cas de pandémie et de vaccination massive."
Des procédures réglementaires spécifiques ont été conçues pour accélérer l’homologation des vaccins contre la grippe pandémique. Selon l’OMS, "des questions spécifiques, à propos de l’innocuité des vaccins contre une grippe pandémique, se posent inévitablement quand on commence à les administrer à grande échelle. Par exemple, des événements indésirables, trop rares pour être mis en évidence même au cours d’essais cliniques de grande ampleur, peuvent apparaître lorsque la vaccination concerne des populations très nombreuses. Toujours selon l’OMS, "par manque de temps, les données cliniques seront inévitablement limitées au moment où on commencera à administrer les vaccins contre la grippe pandémique. Les tests d’innocuité et d’efficacité devront donc se poursuivre après avoir commencé à les administrer".
Pour toutes ces raisons, l’OMS conseille à tous les pays qui administreront des vaccins contre la grippe pandémique de surveiller attentivement leur innocuité et leur efficacité
Délails : http://www.who.int/csr/disease/swineflu/notes/h1n1_safety_vaccines_20090805/fr/index.html
Problèmes de l’adjuvant du vaccin H1N1
Un adjuvant est une substance chimique qui est utilisée pour rendre le vaccin plus efficace et qui peut permettre d’utiliser une dose d’antigènes plus faible. La question est de savoir l’impact que pourrait avoir un nouvel adjuvant sur les maladies auto-immunes qui sont justement causées par un dérèglement du système immunitaire.
Un adjuvant, le AS03 utilisé pour le vaccin préparé par GlaxoSmithKline (GSK), permet d’utiliser de très faibles doses d’antigène, multipliant ainsi le nombre de doses possibles. Le système de surveillance qui sera en place devra garantir que les personnes qui ont une maladie auto-immune (diabète, hypothyroidie, arthrite, sclérose en plaques,etc) ne verront pas leur problèmes s’aggraver.
Le vaccin H1N1 contient 10 fois moins d’antigène (pour accélerer la production, vu les quantités à produire rapidement) grace à la présence de l’adjuvant AS03, un amplificateur d’effet qui consiste en un mélange de squalène et de polysorbate.
Un tel adjuvant n’a jamais été utilisé auparavant dans un vaccin commercialisé à large échelle, et peut donc déclancher des réactions immunitaires excessives et augmenter la probabilité et la fréquence d’effets secondaires rares, mais graves et dangereux, tels que le syndrome de Guillain-Barré.
Les additifs et adjuvants peuvent influencer la sécurité des vaccins de façon complètement imprévisible, comme on l’a vu par exemple avec le vaccin anti-méningo-enchéphalite à tiques TICOVAC, qui a dû être retiré du marché en 2001, 14 mois à peine après son lancement, pour cause d’effets secondaires graves et fréquents. La composition du Ticovac ne différait de celle de son prédécesseur que par deux additifs qui ont été éliminés depuis : l’albumine et un conservateur contenant du mercure. En conséquence le produit est interdit en Allemagne, et en France la posologie a été réduite de moitié, et l’indication a été retirée chez les enfants de moins de 3 ans. (détails : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/ct010156.pdf)
Pourquoi ne pas continuer à miser sur les méthodes de production conventionnelles et éprouvées par les décennies d’expérience des vaccins contre la grippe saisonnière ?
Car, contrairement à ces vaccins classiques, l’utilisation massive de vaccins nouveaux contenant des substances qui renforcent la réponse immunitaire pose des problèmes :
– Notre expérience et nos connaissances des adjuvants amplificateurs de la réponse immunitaire sont très faibles, et chaque firme pharmaceutique mise sur ses propres mélanges, c’est-à-dire ceux dont elle détient les brevets.
– Le passage des essais cliniques à l’administration systématique est une phase particulièrement sensible dans l’utilisation des médicaments. S’il a des effets secondaires inattendus, ceux-ci peuvent affecter un nombre très important de personnes avant qu’on puisse faire marche arrière. La vaccination immédiate de dizaines de millions de personnes par un vaccin peu testé est inquiétante : c’est une expérimentation grandeur nature.
– La stimulation du système immunitaire par trois doses de vaccins antigrippal en quelques semaines est une nouveauté : la grippe saisonnière en septembre, puis deux doses de vaccin anti-pandémique adjuvanté.
Il ne faudrait pas reproduire les erreurs de la campagne de vaccination massive de 1995 contre l’hépatite B : après que d’importants effets secondaires aient été signalés, la vaccination systématique des adolescents dans les collèges et les lycées est suspendue. Elle ne reprendra jamais. Selon rapport de la Direction générale de la santé (Dgs) du 15 février 2002 cette campagne de vaccination contre l’hépatite B aurait produit " la plus grande série d’effets indésirables recueillis en pharmacovigilance depuis sa naissance en 1974" : 1.012 cas d’affections démyélisantes centrales, dont 802 scléroses en plaques, et 101 affections périphériques, 81 cas de lupus, 79 polyarthrites rhumatoïdes et 36 thyroïdites.