Mobilisation infirmière du 24 janvier 2017 : Marisol TOURAINE sera-t-elle enfin au rendez-vous ?

Manifestation infirmiere 08.11.16

13 janvier 2017

Dans la conti­nuité de la mobi­li­sa­tion infir­mière du 8 novem­bre 2016, les orga­ni­sa­tions asso­cia­ti­ves et syn­di­ca­les AEEIBO, ANFIIDE, ANPDE, CEEIADE, Convergence infir­mière, CNI, SNIA, SNICS-FSU, SNIES-UNSA, SNPI CFE-CGC, SNIPUERLIB, UNAIBODE, UNEF, UNIDEL appel­lent les étudiants en soins infir­miers, les infir­miers, les infir­miers spé­cia­li­sés (IADE, IBODE, pué­ri­cultri­ces) et les cadres de santé à se mobi­li­ser en nombre le 24 jan­vier 2017 à Paris. Rendez-vous est donné pour se ras­sem­bler dès 13h sur le parvis de la gare Montparnasse et conver­ger vers le minis­tère des affai­res socia­les et de la santé.

Le col­lec­tif d’orga­ni­sa­tions informe sol­li­ci­ter audience auprès de madame Marisol TOURAINE qui n’a reçu aucune des orga­ni­sa­tions signa­tai­res depuis son arri­vée au minis­tère en 2012, et a laissé aux mem­bres de son cabi­net le soin de gérer, à la marge, les deman­des avec pour seul objec­tif de désa­mor­cer le mou­ve­ment de jan­vier…

A la lumière des pro­po­si­tions de la minis­tre, les orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les et asso­cia­ti­ves sou­hai­tent una­ni­me­ment et une fois encore, dénon­cer le mépris dont est vic­time la filière infir­mière.

Si, suite à la mani­fes­ta­tion de novem­bre, elles actent les enga­ge­ments de Marisol TOURAINE concer­nant notam­ment les bour­ses des étudiants en soins infir­miers et les indem­ni­tés de stage, elles per­sis­tent à deman­der l’amé­lio­ra­tion des condi­tions d’études et notam­ment d’enca­dre­ment lors des stages afin de garan­tir une for­ma­tion de qua­lité pour ces pro­fes­sion­nels en deve­nir. A l’hôpi­tal, le manque de moyens humains et maté­riels, de temps, nui­sent à la qua­lité des soins et à la prise en charge des patients tandis qu’en libé­ral, la concur­rence des struc­tu­res de soins par­fois déloyale et non coor­don­née avec les libé­raux, une nomen­cla­ture obso­lète et un refus de pren­dre en compte toutes les com­pé­ten­ces infir­miè­res et la notion de temps impo­sée dans les soins, mena­cent la pro­fes­sion.

La crise actuelle sur l’engor­ge­ment des urgen­ces face à une épidémie de grippe, montre l’effet de la fer­me­ture de 100.000 lits en 10 ans, et de quan­tité de petits ser­vi­ces d’urgen­ces.

Les orga­ni­sa­tions signa­tai­res deman­dent également que soient prises en compte les évolutions des champs de com­pé­ten­ces de tous les sec­teurs de la pro­fes­sion d’infir­mier par la reconnais­sance d’un diplôme de licence en scien­ces infir­miè­res. Qu’un vrai tra­vail de reconnais­sance uni­ver­si­taire soit attri­bué à toutes les spé­cia­li­tés infir­miè­res par un diplôme de master ainsi que pour cer­tains sec­teurs sin­gu­liers tels que ceux de la psy­chia­trie, de la santé au tra­vail et de l’éducation natio­nale.

Malgré les annon­ces de la stra­té­gie d’amé­lio­ra­tion de la Qualité de Vie au Travail pré­sen­tée en décem­bre par la minis­tre, la réa­lité du ter­rain nous rap­pelle qu’aucune amé­lio­ra­tion n’est réel­le­ment envi­sa­gée dans cette stra­té­gie et que le malaise soi­gnant demeure préoc­cu­pant. L’exi­gence de moyens pour garan­tir la qua­lité et la sécu­rité des soins est une des reven­di­ca­tions phare de ce mou­ve­ment.

Il paraît dif­fi­cile d’envi­sa­ger une amé­lio­ra­tion lors­que la stra­té­gie pré­sen­tée par Marisol TOURAINE pré­cise que « 30 mil­lions d’euros seront consa­crés sur trois ans à la géné­ra­li­sa­tion d’équipes plu­ri­dis­ci­pli­nai­res tandis que l’Objectif National des Dépenses de Santé (ONDAM) impose des mil­liards d’économie aux établissements ? En 2016, les économies dras­ti­ques ont induit l’inac­cep­ta­ble. Les soi­gnants sont contraints à exer­cer en ina­dé­qua­tion avec leurs valeurs, ils expri­ment leurs souf­fran­ces  : com­ment accep­ter que la réponse serait de pour­sui­vre cette ligne économique ? Comment, en cons­cience, pour­rions-nous cau­tion­ner ce choix et nous taire alors que tant de vies sont en jeu ?

Pire, le projet de trans­po­si­tion du droit euro­péen pour per­met­tre l’exer­cice par­tiel de nos pro­fes­sions régle­men­tées fait courir le risque d’une déqua­li­fi­ca­tion de la sécu­rité des soins pour les usa­gers.

Dans le même temps, malgré la demande de 25 orga­ni­sa­tions, le décret d’actes et d’exer­cice infir­mier n’a pas été réac­tua­lisé depuis 2004, alors que les pra­ti­ques médi­ca­les ont évolué. Ce déca­lage entre la régle­men­ta­tion et les pra­ti­ques quo­ti­dien­nes entraine une insé­cu­rité de l’exer­cice des 600.000 infir­miè­res.

Aux condi­tions de tra­vail dégra­dées et au mal être soi­gnant, vien­nent s’ajou­ter les pro­mes­ses récur­ren­tes de repren­dre la réin­gé­nie­rie des for­ma­tions des infir­miers de blocs opé­ra­toi­res et des infir­miè­res pué­ri­cultri­ces sans jamais en pré­ci­ser les moda­li­tés, les échéances ni pren­dre posi­tion pour une reconnais­sance au niveau Master. De plus, aucune valo­ri­sa­tion finan­cière des com­pé­ten­ces et des res­pon­sa­bi­li­tés n’est actée. Il en est de même, pour la pro­fes­sion IADE, déjà reconnue au grade de Master et dont les reven­di­ca­tions ne sont tou­jours pas abou­ties.

La reconnais­sance finan­cière de nos exer­ci­ces en adé­qua­tion avec nos niveaux d’études, de com­pé­ten­ces et de res­pon­sa­bi­li­tés est pour­tant une demande légi­time. Il convient de défi­nir rapi­de­ment la reconnais­sance sta­tu­taire et indi­ciaire pour tous les infir­miers en soins géné­raux, infir­miers anes­thé­sis­tes, infir­miers de blocs opé­ra­toi­res, infir­miè­res pué­ri­cultri­ces et cadres de santé (Grille A type fonc­tion publi­que). Il est par ailleurs néces­saire d’aug­men­ter les com­pen­sa­tions finan­ciè­res des contrain­tes impo­sées par nos exer­ci­ces (prime de nuit et de week-end). Si, sur ce point, le cabi­net de la minis­tre annonce une concer­ta­tion, la date n’est pas encore connue.

Une reconnais­sance de la péni­bi­lité de la pro­fes­sion, avec une boni­fi­ca­tion pour la retraite, est indis­pen­sa­ble dans tous les sec­teurs (public, privé, libé­ral).

Les reven­di­ca­tions et les atten­tes sont clai­re­ment objec­ti­vées pour la pro­fes­sion comme pour les usa­gers. Etudiants et pro­fes­sion­nels sou­hai­tent être enten­dus et reconnus pour garan­tir la sécu­rité des usa­gers. Il appar­tient donc à madame Marisol TOURAINE d’appor­ter des répon­ses concrè­tes pour sécu­ri­ser la prise en charge des patients, patients que nous sommes tous appe­lés à deve­nir un jour …

Préavis de grève sur http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Preavis-de-greve-SNPI-mobi­li­sa­tion,2508.html

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