IADE : foire aux questions du ministère

10 octobre 2010

Article mis en ligne sur le site du ministère le 5 octobre 2010 : diffusé pour information, il n’engage pas le SNPI dont les analyses et revendications figurent dans les articles en lien (en bas de page).

Le pro­to­cole d’accord de février 2010, inté­grant notam­ment des mesu­res liées au pas­sage en caté­go­rie A des pro­fes­sion­nels infir­miers, permet de fait une meilleure reconnais­sance de la spé­cia­lité d’infir­mier anes­thé­siste diplômé d’Etat (IADE).

La for­ma­tion – le master

La for­ma­tion de IADE va-t-elle être reconnue au niveau Master ?

Oui, il s’agit d’un enga­ge­ment pris par les minis­tres char­gées de la santé et de l’ensei­gne­ment supé­rieur. Puisque la for­ma­tion est actuel­le­ment réno­vée, le futur pro­gramme va être adapté de façon à cor­res­pon­dre à un master. Il appar­tient donc aux IADE et aux méde­cins anes­thé­sis­tes mem­bres du groupe de tra­vail conduit par le minis­tère de l’ensei­gne­ment supé­rieur et de la recher­che de faire des pro­po­si­tions concrè­tes concer­nant les acti­vi­tés et la for­ma­tion des IADE pour que cet objec­tif commun soit tenu.

Comment fonc­tionne un Master à l’uni­ver­sité à et quoi cela sert-il ?

Un master, ce n’est pas seu­le­ment une durée d’études, ni un nombre d’ECTS (cré­dits uni­ver­si­tai­res euro­péens). C’est aussi un contenu péda­go­gi­que, qui intè­gre notam­ment une com­po­sante recher­che. Une per­sonne titu­laire d’un master doit pou­voir pour­sui­vre un cursus uni­ver­si­taire. Pour cela, le master doit notam­ment être orga­nisé sous la res­pon­sa­bi­lité d’ensei­gnants-cher­cheurs.

Qui décide qu’une for­ma­tion est reconnue à un niveau uni­ver­si­taire ?

La reconnais­sance des diplô­mes uni­ver­si­tai­res incombe au minis­tère de l’ensei­gne­ment supé­rieur et de la recher­che, après avis de la confé­rence des pré­si­dents d’uni­ver­sité. Ce sys­tème est essen­tiel car il permet d’attes­ter à quel niveau uni­ver­si­taire les per­son­nes titu­lai­res de tel ou tel diplôme peu­vent repren­dre des études uni­ver­si­tai­res.
De plus la for­ma­tion doit être évaluée pério­di­que­ment par l’agence d’évaluation de la recher­che et de l’ensei­gne­ment supé­rieur (AERES).

Qu’est-ce que le niveau Master va chan­ger pour la for­ma­tion IADE ?

La for­ma­tion est actuel­le­ment en cours de réno­va­tion pour cor­res­pon­dre aux « stan­dards » uni­ver­si­tai­res, démar­che conduite par le groupe de tra­vail piloté par le minis­tère de l’ensei­gne­ment supé­rieur et de la recher­che. C’est à l’issue de ces tra­vaux, atten­dus pour fin 2010, que l’on connaî­tra pré­ci­sé­ment les évolutions de la for­ma­tion. Il y aura néces­sai­re­ment une com­po­sante recher­che plus impor­tante qu’actuel­le­ment, et peut-être davan­tage de for­ma­tion scien­ti­fi­que, d’anglais, d’infor­ma­ti­que, etc.

Est-ce la for­ma­tion actuelle qui sera reconnu au niveau Master ?

Pour les IADE comme pour toutes les pro­fes­sions para­mé­di­ca­les, la reconnais­sance d’un niveau uni­ver­si­taire passe par un re-examen et une adap­ta­tion de la for­ma­tion. Ce n’est pas l’ancienne for­ma­tion d’infir­mier qui a été reconnue au niveau licence, mais la nou­velle for­ma­tion, dont béné­fi­cient les étudiants infir­miers depuis 2009.

La for­ma­tion actuelle des IADE est de grande qua­lité, mais elle a une voca­tion stric­te­ment pro­fes­sion­nelle. Dès lors que l’on sou­haite que les diplô­més futurs puis­sent faire valoir leur niveau uni­ver­si­taire de Master (qui sert à repren­dre des études et pour­sui­vre vers un doc­to­rat), il faut que leur future for­ma­tion les y pré­pare davan­tage que la for­ma­tion actuelle (for­ma­tion à la recher­che uni­ver­si­taire en par­ti­cu­lier).

A partir de quand les IADE vont-ils avoir une for­ma­tion reconnue au niveau Master ?

Il faut comp­ter quel­ques mois entre la fin de la réin­gé­nie­rie et la mise en œuvre d’une nou­velle for­ma­tion. Si un accord est trouvé sur les nou­vel­les moda­li­tés de for­ma­tion en décem­bre 2010, on peut pré­voir que la pro­mo­tion 2011-2013 pourra en béné­fi­cier.

Les IADE qui ont eu la for­ma­tion pré­cé­dente pour­ront-ils se pré­va­loir d’un niveau Master ?

Compte tenu que tous les IADE auront la même rému­né­ra­tion et les mêmes habi­li­ta­tions, se pré­va­loir d’un niveau uni­ver­si­taire ne leur ser­vira que s’ils sou­hai­tent repren­dre des études uni­ver­si­tai­res (en France ou à l’étranger).

Quel niveau « offi­ciel » pour­ront-ils pré­sen­ter ?

Là encore, la situa­tion est la même que celle des infir­miers. Un infir­mier actuel (diplôme non reconnu au grade L) peut repren­dre des études uni­ver­si­tai­res (plu­sieurs le font chaque année) mais, selon la dis­ci­pline choi­sie (scien­ces de l’éducation, socio­lo­gie, psy­cho­lo­gie par exem­ple), il passe devant une com­mis­sion qui exa­mine son par­cours pro­fes­sion­nel pour déci­der du niveau uni­ver­si­taire auquel cet infir­mier est inté­gré.
Si la dis­ci­pline est très éloignée de son cursus pro­fes­sion­nel (anglais par exem­ple), il démar­rera à un niveau proche de celui du BAC. Si elle est très proche de son par­cours, cet infir­mier sera « dis­pensé » d’une ou deux années.

Les futurs infir­miers reconnus au grade L pour­ront accé­der direc­te­ment à cer­tains mas­ters pro­ches de leur for­ma­tion ini­tiale, mais ne pour­ront bien sûr pas entrer direc­te­ment en master de phi­lo­so­phie par exem­ple ; ils devront alors passer par la pro­cé­dure ci-dessus même s’il sera plus aisé pour eux de valo­ri­ser les équivalences uni­ver­si­tai­res de leur for­ma­tion de base.

Les IADE actuels pour­ront se pré­va­loir d’un niveau uni­ver­si­taire dans les mêmes condi­tions, il y aura un examen de leur situa­tion au regard de la dis­ci­pline uni­ver­si­taire dans laquelle ils sou­hai­tent s’orien­ter.

Les IADE qui ont eu la for­ma­tion pré­cé­dente pour­ront-ils enca­drer des étudiants IADE en cours de for­ma­tion de niveau Master ?

Oui, de même que les infir­miers de « l’ancien diplôme » sont en mesure d’enca­drer les étudiants infir­miers dont le diplôme est reconnu au grade licence. Il sera donc tout à fait pos­si­ble pour un IADE « non mas­te­risé » d’enca­drer, au cours des stages pro­fes­sion­nels, des IADE « mas­té­ri­sés ».

Les IADE qui ont fait la for­ma­tion reconnue au niveau Master et les « anciens » IADE seront-ils trai­tés dif­fé­rem­ment dans les hôpi­taux ?

Non, ils auront les mêmes habi­li­ta­tions, la même rému­né­ra­tion. La seule dif­fé­rence sera au niveau des droits rela­tifs à la retraite.
En effet, selon les dis­po­si­tions actuel­le­ment conte­nues dans le projet de loi de réforme des retrai­tes, les futurs IADE, qui auront béné­fi­cié du nou­veau cursus de for­ma­tion, auront un âge de départ aligné sur les IADE du sec­teur privé, c’est-à-dire du droit commun (entre 62 et 67 ans). Les autres conti­nue­ront de béné­fi­cier de dis­po­si­tions per­met­tant un départ plus tôt : dès 57 ans pour ceux qui choi­sis­sent de rester dans leur corps actuel, et dès 60 ans pour ceux qui choi­sis­sent le corps de IADE reva­lo­risé.

Le diplôme d’Etat de IADE sera-t-il main­tenu dans la nou­velle for­ma­tion ?

Oui, il n’est pas prévu de sup­pri­mer le diplôme d’Etat d’infir­mier anes­thé­siste.

Le concours d’entrée sera-t-il main­tenu dans la nou­velle for­ma­tion, dans ses formes actuel­les ?

Une sélec­tion sera main­te­nue, dans des formes qui res­tent à défi­nir selon la ré-ingé­nie­rie de la for­ma­tion actuel­le­ment conduite par le minis­tère de l’ensei­gne­ment supé­rieur et de la recher­che.

L’exclu­si­vité d’exer­cice – la VAE

L’exclu­si­vité d’exer­cice est-elle main­te­nue ?

Oui, cette exclu­si­vité figure clai­re­ment dans le code de la santé publi­que. En effet, l’arti­cle R 4311-12 indi­que "L’infir­mier ou l’infir­mière anes­thé­siste diplômé d’Etat est seul habi­lité, à condi­tion qu’un méde­cin anes­thé­siste-réa­ni­ma­teur puisse inter­ve­nir à tout moment, et après qu’un méde­cin anes­thé­siste-réa­ni­ma­teur a exa­miné le patient et établi le pro­to­cole, à appli­quer les tech­ni­ques sui­van­tes :

Anesthésie géné­rale ;
anes­thé­sie loco-régio­nale et réin­jec­tions dans le cas où un dis­po­si­tif a été mis en place par un méde­cin anes­thé­siste-réa­ni­ma­teur ;
réa­ni­ma­tion pero­pé­ra­toire…."

Il est exclu qu’un infir­mier non IADE pra­ti­que de tels actes.

Comment fonc­tionne la VAE ?

La vali­da­tion des acquis de l’expé­rience (VAE) est un droit indi­vi­duel qui permet à toute per­sonne enga­gée dans la vie active de deman­der la vali­da­tion de son expé­rience acquise dans l’exer­cice d’une acti­vité sala­riée, non sala­riée ou béné­vole, en vue de l’acqui­si­tion d’un diplôme à fina­lité pro­fes­sion­nelle, d’un titre pro­fes­sion­nel ou d’un cer­ti­fi­cat de qua­li­fi­ca­tion de bran­che.

La VAE, c’est aussi :
- reconnaî­tre que l’on peut appren­dre en dehors de situa­tions for­mel­les d’appren­tis­sage,
- admet­tre que ses savoirs issus de l’expé­rience peu­vent être reconnus comme équivalent à des connais­san­ces acqui­ses dans une salle de cours.
reconnaî­tre que l’expé­rience acquise peut être pro­duc­trice de com­pé­ten­ces et de connais­san­ces
- faci­li­ter la mobi­lité des actifs par un accès aux qua­li­fi­ca­tions.

La plu­part du temps, l’expé­rience de la per­sonne permet de vali­der une partie du diplôme sou­haité.

En tout état de cause, aucun exer­cice illé­gal ne peut être pris en compte pour obte­nir une reconnais­sance au titre de la VAE : une per­sonne qui pra­ti­que­rait illé­ga­le­ment la méde­cine ne pourra jamais béné­fi­cier de la reconnais­sance du diplôme de méde­cin.

Pourquoi dit-on que le diplôme de IADE sera acces­si­ble par la VAE ?

Certains modu­les de la future for­ma­tion IADE peu­vent concer­ner des dis­ci­pli­nes qui ne sont pas cou­ver­tes par l’exclu­si­vité d’exer­cice : droit, anglais, recher­che…. Un adulte qui a déjà une expé­rience en droit, anglais, recher­che pourra faire reconnaî­tre cette for­ma­tion comme « déjà acquise », et ne suivre que les modu­les dont il a besoin, en par­ti­cu­lier les modu­les, très majo­ri­tai­res dans la future for­ma­tion, cou­vrant l’exclu­si­vité d’exer­cice.

Lorsque le pro­to­cole de février évoque « la VAE pour les IADE » c’est ce que cela veut dire : le diplôme pourra être obtenu après une for­ma­tion com­pre­nant des modu­les rela­tifs à des connais­san­ces et com­pé­ten­ces non cou­verts par l’exclu­si­vité d’exer­cice.

Un infir­mier non IADE pourra-t-il obte­nir le diplôme d’Etat de IADE sans avoir fait la for­ma­tion, rien qu’en pré­sen­tant son expé­rience pro­fes­sion­nelle ?

Non. Même après une longue expé­rience infir­mière, cette per­sonne devra appren­dre, en for­ma­tion avec les autres étudiants infir­miers anes­thé­sis­tes, l’ensem­ble des actes cou­verts par l’exclu­si­vité d’exer­cice pour pou­voir obte­nir le diplôme de IADE.

Le diplôme de IADE ne pourra donc pas être tota­le­ment validé par VAE et res­tera en tout état de cause obli­ga­toire pour exer­cer la pro­fes­sion de IADE.

La rému­né­ra­tion : les grilles indi­ciai­res

Quel est le dif­fé­ren­tiel entre la rému­né­ra­tion actuelle des IADE et celle qui est pro­po­sée ?

Les IADE qui choi­si­ront le nou­veau corps (rému­né­ra­tion valo­ri­sée, car­rière plus longue) per­ce­vront à l’issue de la réforme (en 2015) un sup­plé­ment de rému­né­ra­tion indi­ciaire de près de 2900 € annuels pour les plus jeunes d’entre eux. Les IADE en fin de car­rière per­ce­vront près de 2100 € de plus par an que dans le statut de 2001. C’est ce que pré­voit le pro­to­cole du 2 février 2010.

A cela s’ajoute une prime pour les IADE du nou­veau corps en fin de car­rière (soit près de 70% des effec­tifs actuels), afin de com­pen­ser la perte de dif­fé­ren­tiel cons­ta­tée en fin de grille par rap­port à la grille des infir­miers en soins géné­raux.

Quand cette nou­velle grille va-t-elle pou­voir s’appli­quer ?

Les infir­miers spé­cia­li­sés optant pour les nou­veaux grades, à leur demande, béné­fi­cie­ront d’un reclas­se­ment en juillet 2012 sur la nou­velle struc­ture de grille de rému­né­ra­tion. Cette grille évoluera une seconde fois en juillet 2015. Les mêmes prin­ci­pes de reclas­se­ment que pour les infir­miers non spé­cia­li­sés seront res­pec­tés.

Comment pourra-t-on deman­der à béné­fi­cier de cette nou­velle grille ?

Le droit d’option, c’est-à-dire la période de choix, durera 6 mois c’est-à-dire de jan­vier à juin 2012. Dès le 1er juillet 2012, tous IADE qui auront choisi le nou­veau corps béné­fi­cie­ront sans condi­tion d’une grille reva­lo­ri­sée.

Cela concerne-t-il les IADE du sec­teur privé ?

Non, comme pour les infir­miers, les rému­né­ra­tions des IADE du sec­teur privé sont régies par d’autres négo­cia­tions, à savoir des conven­tions col­lec­ti­ves.

Comment fonc­tion­nera le reclas­se­ment d’IDE en IADE ?

Contrairement aux sys­tè­mes habi­tuels, le pro­to­cole pré­voir un reclas­se­ment à « iden­tité d’échelon » et non à « indice égal ». C’est beau­coup plus favo­ra­ble que le pro­to­cole de 2001 pour les per­son­nels et évite des ralen­tis­se­ments de car­rière qui ont pu être cons­ta­tés.

Que signi­fie un reclas­se­ment à iden­tité d’échelon ?

Jusqu’à pré­sent, lorsqu’un IDE devient IADE, il n’« entre » pas dans la grille de IADE au pre­mier échelon, mais à un échelon qui dépend du niveau de rému­né­ra­tion qu’il per­çoit en tant qu’ IDE.

Pour défi­nir pré­ci­sé­ment cet échelon « d’arri­vée », on appli­que la règle de « l’échelon cor­res­pon­dant à l’indice égal ou immé­dia­te­ment supé­rieur » à celui que l’agent avait en tant qu’ IDE.

Dans cer­tai­nes situa­tions, cette règle de reclas­se­ment génère une aug­men­ta­tion faible de rému­né­ra­tion au moment où l’agent vient de suivre une for­ma­tion pro­mo­tion­nelle de deux années.

Grâce au pro­to­cole du 2 février 2010, les règles « d’arri­vée » dans le nou­veau corps des IADE seront beau­coup plus favo­ra­bles pour les IDE. Lorsqu’un IDE devien­dra IADE, on lui appli­quera le même numéro d’échelon (et l’ancien­neté) qu’il déte­nait en tant qu’ IDE. Cette règle est vala­ble à l’excep­tion des cinq pre­miers échelons d’un reclas­se­ment du pre­mier vers le troi­sième grade uni­que­ment.

Il y aura, en outre, des règles spé­ci­fi­ques pour éviter qu’un infir­mier ayant moins d’ancien­neté dans le pre­mier grade soit reclassé plus favo­ra­ble­ment qu’un infir­mier ayant plus d’ancien­neté dans ce même grade.
Dès sa sortie d’école, et sans période de stage, le jeune IADE per­ce­vra un sup­plé­ment de rému­né­ra­tion plus sen­si­ble, et de façon sys­té­ma­ti­que.

Que signi­fie l’absence de période de stage ?

Jusqu’à pré­sent, lorsqu’un IDE de la fonc­tion publi­que est nommé IADE, il suit ce que l’on appelle un stage, c’est-à-dire une période pro­ba­toire, d’une durée d’un an. A l’issue de cette période qui peut être renou­ve­lée, cet infir­mier peut donc être amené en cas de dif­fi­cultés à rede­ve­nir IDE.

Dans le nou­veau sys­tème issu du pro­to­cole du 2 février 2010, ce stage dis­pa­raît, car l’ensem­ble des pro­fes­sions d’infir­miers (IDE, Puériculteur DE, IBODE et IADE) sont regrou­pées dans un seul corps (un corps en 4 grades : les deux pre­miers pour les infir­miers en soins géné­raux, les deux du milieu pour les IBODE et pué­ri­cultri­ces, les deux der­niers pour les infir­miers anes­thé­sis­tes).
La période de stage est par contre main­te­nue lors du recru­te­ment d’un IADE sur concours externe, c’est-à-dire quand un IADE du sec­teur privé intè­gre la fonc­tion publi­que.

Va-t-on appli­quer ces nou­vel­les règles de reclas­se­ment aux reclas­se­ments qui ont eu lieu au cours des der­niè­res années ?

Non, le pro­to­cole de 2001 pré­voyait des avan­cées mais pas ce mode de reclas­se­ment. Lorsqu’il y a une réforme, notam­ment une réforme des grilles de rému­né­ra­tion et des durées de car­rière, quel que soit le corps concerné, cette réforme porte sur les reclas­se­ments futurs. On ne recal­cule pas une car­rière, qui subit par ailleurs des varia­tions très nom­breu­ses selon la situa­tion indi­vi­duelle de chaque agent.

Les nou­vel­les règles de reclas­se­ment sont ins­cri­tes dans les textes régle­men­tai­res por­tant sur la nou­velle grille : ces sta­tuts indi­quent la façon dont les per­son­nels (IADE actuel, IDE deve­nant IADE dans l’avenir) « entrent » dans ce nou­veau corps d’infir­miers en soins géné­raux et spé­cia­li­sés dont font partie les IADE.

La prime spé­ci­fi­que

Pourquoi une prime ?

Les infir­miers en soins géné­raux béné­fi­cient eux aussi d’une forte reva­lo­ri­sa­tion, ce qui a pu conduire cer­tains IADE à consi­dé­rer que leur exper­tise n’était pas suf­fi­sam­ment dis­tin­guée, en par­ti­cu­lier sur la fin de car­rière.

Dans un souci d’équilibre vis-à-vis de la reva­lo­ri­sa­tion attri­buée à ces infir­miers, le minis­tère de la santé s’est engagé à verser une prime spé­ci­fi­que pour les IADE du nou­veau corps en fin de car­rière, afin de com­pen­ser la perte de dif­fé­ren­tiel par rap­port à la grille des infir­miers en soins géné­raux.

Cette prime se mon­tera à 131 € bruts par mois (1572 € bruts par an).

A qui sera-t-elle versée ?

La prime spé­ci­fi­que sera versée aux IADE qui se situent à un moment de la car­rière où le dif­fé­ren­tiel de rému­né­ra­tion avec les IDE se réduit. Il s’agit donc d’une prime spé­ciale attri­buée aux per­son­nels qui seront dans les 4 der­niers échelons du der­nier grade (grade équivalent à la classe supé­rieure d’aujourd’hui), c’est-à-dire près de 70% des effec­tifs de IADE. Elle sera versée dès que l’ouver­ture du nou­veau corps reva­lo­risé, corps dont les dif­fé­ren­tiels de grilles avec les IDE sont appa­rus insuf­fi­sants, c’est-à-dire à comp­ter du 1er juillet 2012.

Que veut dire une prime « non PFR » (Prime de Fonction et de Résultat) ?

Cela signi­fie que cette prime n’est pas une prime liée aux résul­tats de l’agent, ni aux résul­tats de l’hôpi­tal, mais une prime liée au statut de la per­sonne : elle est donc garan­tie.

La fin de car­rière et la retraite

Qu’est-il prévu pour les IADE en fin de car­rière ?

Le pro­to­cole d’accord du 2 février 2010 pré­voit qu’un groupe de tra­vail sur l’accom­pa­gne­ment de l’allon­ge­ment de la durée des car­riè­res démar­rera en jan­vier 2011. Les condi­tions spé­ci­fi­ques de l’exer­cice des infir­miers anes­thé­sis­tes y feront l’objet d’un examen par­ti­cu­lier.

Pour l’ensem­ble des pro­fes­sion­nels exer­çant à l’hôpi­tal, l’enjeu consiste aujourd’hui à penser des condi­tions de tra­vail « dura­bles » tout au long de la vie, condi­tions favo­ra­bles à l’entre­tien per­ma­nent du « capi­tal com­pé­ten­ces » et du « capi­tal santé » de l’agent : for­ma­tion, ryth­mes de tra­vail, mobi­lité, rendez-vous de car­rière régu­liers.

C’est l’indi­vi­dua­li­sa­tion des par­cours pro­fes­sion­nels, la variété des modes d’exer­cice, la qua­lité des orga­ni­sa­tions, des équipements et du fonc­tion­ne­ment des équipes qui sont garants de la qua­lité de vie au tra­vail, et, au final, de la santé des per­son­nels et de la qua­lité des soins. La réflexion sur l’allon­ge­ment de la durée des car­riè­res doit pren­dre en compte l’ensem­ble de ces dimen­sions, et se conduire à tous les niveaux : le ser­vice, le pôle, l’établissement, la région, la nation.

C’est aussi pour sou­te­nir cette réflexion que la minis­tre de la santé a récem­ment lancé une mis­sion sur la ges­tion des res­sour­ces humai­nes hos­pi­ta­liè­res (confiée à Michel Yahiel et Danielle Toupillier), actuel­le­ment en cours.

Quel impact des nou­vel­les grilles sur la retraite ?

Les IADE qui auront choisi le nou­veau corps per­ce­vront une rému­né­ra­tion plus élevée. Ce sera donc méca­ni­que­ment très favo­ra­ble aux inté­res­sés en matière de niveau de pen­sion de retraite. En effet, cette réforme attri­buera aux per­son­nels qua­si­ment l’équivalent d’un 13ème mois de salaire, et donc natu­rel­le­ment un 13ème mois de pen­sion.

A quel âge un IADE pourra-t-il partir à la retraite ?

Le corps actuel d’infir­mier anes­thé­siste de la fonc­tion publi­que hos­pi­ta­lière reste classé en caté­go­rie active. Le projet de loi por­tant réforme des retrai­tes actuel­le­ment en dis­cus­sion au Parlement pré­voit dans ce cas un droit au départ à la retraite porté à 57 ans.

Les IADE qui choi­si­ront le nou­veau corps reva­lo­risé pour­ront, confor­mé­ment à ce même projet de loi, partir à la retraite à 60 ans (et non 62 ans, âge d’ouver­ture qui s’appli­quera aux IADE du sec­teur privé). En effet, l’arti­cle 13 du projet de loi neu­tra­lise, pour les per­son­nels infir­miers de la fonc­tion publi­que hos­pi­ta­lière optant pour le nou­veau corps, le relè­ve­ment de l’âge d’ouver­ture et de la limite d’âge prévu par le projet de loi.

Sources :
Direction géné­rale de l’offre de soins (Dgos)
Sous-direc­tion des res­sour­ces humai­nes du sys­tème de santé (RH2S)
http://www.sante-sports.gouv.fr/foire-aux-ques­tions-iade.html

Courriel : DGOS-SDRH chez sante.gouv.fr

Notre syn­di­cat n’a pas signé les volets infir­miers du pro­to­cole, et les reven­di­ca­tions des IADE coti­sant au SNPI CFE-CGC sont les mêmes depuis l’ouver­ture des négo­cia­tions en 2009 :
http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Revalorisation-sala­riale-LMD,1108.html

Vous pouvez suivre nos posi­tions dans les rubri­ques :
- http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/-toute-l-Actualite-.html
- http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/-Infirmieres-Anesthesistes-IADE-.html

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