Une prime de 1,5 € par nuit travaillée : la dernière aumone de Marisol

2 mai 2017

Alors que cette prime n’a pas bougé depuis 2001, non seulement elle lance juste quelques pièces, mais en plus cela ne concernera pas grand monde, puisque l’équipe fixe de nuit, et la majorité des services sont exclus de la distribution des miettes.

Le minis­tère annonce que "La majo­ra­tion pour tra­vail inten­sif de nuit des per­son­nels des ser­vi­ces d’urgence ou de soins cri­ti­ques alter­nant des horai­res de jour et de nuit, expo­sés à des ryth­mes de tra­vail contrai­gnants, sera aug­men­tée de 40% à comp­ter du mois de mai. Le mon­tant de l’indem­nité horaire sera ainsi porté à 1,26 euro, pour "23.100 agents concer­nés".

Depuis 2001, dans la fonc­tion publi­que hos­pi­ta­lière, le taux horaire de l’indem­nité de nuit est de 0,17 € de l’heure auquel s’ajoute une majo­ra­tion pour tra­vail inten­sif de nuit de 0,90 € de l’heure, soit un total de 1,07 € de l’heure entre 21 heures et 6 heures, dans le cadre du Décret n°88-1084 du 30 novem­bre 1988 rela­tif à l’indem­nité horaire pour tra­vail normal de nuit et à la majo­ra­tion pour tra­vail inten­sif (NOR : SPSX8810028D ).

L’équipe de Marisol Touraine nous fait une nou­velle démons­tra­tion de son mépris pour les soi­gnants !
A croire qu’ils ne mesu­rent pas à quel point la pénu­rie est liée à la fai­blesse des rému­né­ra­tions des contrain­tes (WE, nuit) et des res­pon­sa­bi­li­tés (vie des patients). Avec cette mesure :
- pour les "per­son­nels des urgen­ces ou soins cri­ti­ques alter­nant des horai­res de jour et de nuit" la prime va passer de 1,07 à 1,26, soit 19 cen­ti­mes de l’heures, donc 1,71 euros brut de plus par nuit. Ce qui fait une "hausse" de 20 euros brut pour 12 nuits par mois.
- pour les agents de ces ser­vi­ces en équipe fixe de nuit, et pour tous les autres agents de l’hôpi­tal, aucune aug­men­ta­tion, on reste à 1,07 ! Même tarif depuis 2001.

Tels Hubert de Montmirail lan­çant un mor­ceau de viande par terre à la Jacquouille, ces poli­ti­ques esti­ment avoir donné beau­coup à « ces peti­tes infir­miè­res », car « 20 euros par mois pour 23.100 agents, cela fait une somme » ! Triste époque où les gueux sont ingrats !

"Pour rendre notre pro­fes­sion attrac­tive, nous deman­dons un salaire en rap­port avec nos com­pé­ten­ces et nos res­pon­sa­bi­li­tés, pas la cha­rité" expli­que Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du syn­di­cat infir­mier SNPI CFE-CGC. Ces pro­po­si­tions sont insul­tan­tes pour les pro­fes­sion­nels que nous sommes. Autrefois, nous com­men­cions à 1.5 fois le SMIC, pour finir notre car­rière à 3 fois le SMIC.

Le reste des volets sur la souf­france au tra­vail est cons­ti­tué de vœux pieux, qui ren­voient au bon vou­loir du pro­chain Gouvernement, sans mesure concrète ou budget attri­bué.

- Prime de nuit des infir­miè­res : le coup de massue !http://www.espa­cein­fir­mier.fr/actua­li­tes/au-jour-le-jour/arti­cles-d-actua­lite/170503-prime-de-nuit-des-infir­mie­res-le-coup-de-massue.html

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